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Des experts de l'ONU alarmés par les cas de lèse-majesté en Thaïlande

L'ONU condamne l'utilisation du lese-majeste en ThailandeL'ONU condamne l'utilisation du lese-majeste en Thailande
REUTERS/Athit Perawongmetha/Archive -
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 9 février 2021, mis à jour le 14 février 2021

Des experts onusiens des droits de l'homme ont condamné lundi le recours croissant par la Thaïlande à la loi de lèse-majesté qui punit sévèrement toute critique de la famille royale, pointant notamment une peine record de 43 ans de prison infligée récemment à une sexagénaire pour avoir relayé des posts sur les réseaux sociaux.

Cette condamnation intervient après que des dizaines de plaintes ont été déposées contre des leaders du mouvement de contestation mené par des jeunes qui ont osé questionner l’an dernier le statut et le rôle de la royauté thaïlandaise, bravant de façon inédite le vieux tabou sur la critique de la monarchie.

Depuis novembre, plus d'une cinquantaine de jeunes militants ont été inculpés en vertu de l’article 112 du code pénal thaïlandais, selon les données de l’ONG Thai Lawyers for Human Rights. Toutes ces affaires sont toujours en cours.

"Nous sommes profondément troublés par l'augmentation signalée du nombre de poursuites pour lèse-majesté depuis fin 2020 et les peines de prison infligées qui apparaissent plus sévères", a déclaré lundi un groupe de sept rapporteurs spéciaux de l'ONU et membres d'un comité de travail sur la détention arbitraire.

En décembre, le bureau des droits de l'homme des Nations Unies avait appelé la Thaïlande à amender la loi.

La déclaration onusienne de lundi mentionnait le cas d'Anchan Preelert, une femme de 65 ans condamnée en janvier à 43 ans de prison, peine la plus sévère à ce jour pour insulte royale, selon plusieurs avocats.

La loi de lèse-majesté n’avait plus été invoquée depuis 2018, et Praytuh Chan-O-Cha avait affirmé en juin l’an dernier que le roi lui-même avait demandé qu’elle ne soit pas utilisée. Mais ce dernier, en novembre dernier, a menacé les manifestants anti-gouvernementaux de mettre en œuvre toutes les lois disponibles pour contrer une vague croissante de critiques envers le roi. Et quelques jours plus tard, la police a recommencé invoquer l’article 112.

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