Plus d’un millier de membres de la communauté LGBTQ thaïlandaise et des manifestants anti-gouvernementaux ont participé à un défilé samedi pour appeler à l'égalité des droits ainsi qu'à la destitution du Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha et à des réformes de la monarchie.
Le mouvement anti-gouvernemental qui occupe la rue depuis juillet a su rassembler un large éventail de groupes d'intérêts divers pour faire pression sur le pouvoir afin d’obtenir davantage de démocratie et de droits dans un pays qui figure parmi les plus inégalitaires au monde.
Des membres de la communauté LGBTQ vêtus des costumes colorés ont défilé dans la capitale thaïlandaise, aux côtés de jeunes protestataires qui préfèrent les vêtements sombres.
"Nous convenons qu’une vraie démocratie pour la Thaïlande est le point de départ de l'égalité pour le peuple thaïlandais et aussi pour que les droits redeviennent une priorité", a déclaré Lalita Waisinittham, une enseignante de 26 ans.
Dans la marche des banderoles appelaient également à la dépénalisation des métiers du sexe.
Les manifestations, qui en juillet appelaient essentiellement à la démission du gouvernement et une nouvelle Constitution, ont inclus en août des demandes de réformes de la puissante monarchie, brisant ainsi un vieux tabou selon lequel toute critique de l'institution royale ne saurait être tolérée et est d’ailleurs punie par la loi d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison par chef d’accusation.
Les manifestants affirment que la monarchie a contribué à permettre plusieurs décennies de domination militaire, le dernier fait en date étant l’approbation royale au poste de premier ministre de Prayuth Chan-O-Cha, ancien chef de l’armée qui a pris le pouvoir par un coup d'État en 2014 et l'a conservé après s’être taillé une nouvelle Constitution sur mesure et avoir organisé les élections en sa faveur. Ce dernier estime que le scrutin s’est déroulé de façon équitable.
Une autre manifestation anti-gouvernementale est prévue dimanche.