Les moteurs de croissance de la Thaïlande semblent en perte de vitesse, le royaume doit donc accélérer leur modernisation, a déclaré jeudi le gouverneur de la banque centrale.
Depuis 40 ans, l’économie thaïlandaise a toujours une structure similaire, reposant sur les exportations des mêmes secteurs tels que l'automobile, le pétrole et la pétrochimie, l'électronique et le tourisme, alors que le contexte mondial a changé, a déclaré jeudi le gouverneur de la Banque de Thaïlande (BoT), Sethaput Suthiwartnarueput, lors d'un séminaire d'entreprise, discutant de l'économie post-pandémique.
Il a fait remarquer que les exportations et les investissements directs étrangers de la Thaïlande étaient à la traîne par rapport au Vietnam, soulignant par ailleurs que le vieillissement de sa population risquait aussi de peser sur la croissance.
Le tourisme, qui représentait avant 11 à 12% du PIB, ne reviendra vraisemblablement pas avant longtemps aux niveaux pré-pandémiques, a-t-il ajouté.
"Si nous ne nous pressons pas pour moderniser ces moteurs de croissance, on doit s’attendre à une croissance économique plus modeste", a déclaré le gouverneur de la BoT, soulignant que les facteurs qui seront essentiels à la croissance dans l’avenir sont l'économie numérique et le durable.
Au-delà des seuls facteurs économiques
"L'histoire de la croissance de demain doit s’écrire en mettant l’accent sur une croissance inclusive pour rendre l'économie plus résistante aux défis", a-t-il déclaré.
Lors d'un symposium en septembre, le chef de la banque centrale avait déjà souligné le fait que si les indices macroéconomiques traduisaient une certaine stabilité économique, l'économie thaïlandaise n'en restait pas moins fragile et avait perdu de sa légendaire résilience, insistant sur le fait que la notion de stabilité ne devait plus se limiter aux seuls facteurs économiques mais devait désormais aussi englober des facteurs les tels que les questions sociales et environnementales.
La banque centrale prévoit une croissance de seulement 0,7% cette année et de 3,9% l'année prochaine, après une contraction record de 6,1% en 2020.
Le secteur public devra s'adapter au mode facilitateur avec des politiques claires tout en laissant les forces du marché conduire le tissu d’entreprises et l'économie, a déclaré Sethaput Suthiwartnarueput.
La banque centrale sera également un facilitateur, assouplissant les règles strictes pour soutenir les entreprises et un changement de priorité l'année prochaine vers la «résilience» afin de répondre aux besoins des utilisateurs financiers, a-t-il ajouté.