Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Avec Move Forward, les députés thaïlandais du progrès vont de l’avant

manif-Politique-Thailande-Future-Forwardmanif-Politique-Thailande-Future-Forward
REUTERS / Soe Zeya Tun - Des slogans rédigés par des étudiants et sympathisants lors d'une manifestation contre la dissolution du FFP à l'Université Thammasat de Bangkok le 22 février

Cinquante-cinq députés du défunt parti Future Forward, dissous le mois dernier, ont annoncé dimanche qu'ils continuaient ensemble le mouvement sous la bannière d’un nouveau parti afin de conserver leurs sièges parlementaires.

Le mois dernier, la Cour constitutionnelle de Thaïlande a dissous le parti Future Forward (Anakot Maï en thaï), bannissant 16 de ses membres actifs (parmi lesquels 10 députés) d’activité politique et donnant aux 65 députés restants 60 jours pour rejoindre un nouveau parti au risque de perdre leur siège et leur statut.

Dix d’entre eux avaient d’ores et déjà décidé de rejoindre un parti de la coalition gouvernementale -neuf ont apporté leur siège allés au parti Bhum Jai Thai et un au Chart Thai Pattana. 

Les 55 autres ont annoncé dimanche qu’ils rejoindront officiellement dans les prochains jours un parti existant nommé en anglais Move Forward Party - Kaow Klai en thaï (พรรคก้าวไกล), ou parti du progrès-, a indiqué Pita Limjaroenrat, qui ressort comme le nouveau chef du groupe.

"Notre mission consiste à poursuivre les idéologies et les missions du Future Forward Party (FFP)", a-t-il déclaré aux journalistes.

"Même si nous avons une nouvelle maison, nos cœurs restent les mêmes. Nous restons du côté du peuple et de la démocratie, nous nous opposons au maintien de la junte au pouvoir et développons des idées progressistes."

Selon Commission électorale, Move Forward est un parti enregistré en 2014 sous le nom Ruam Pattana Chart Thai Party et qui a changé une première fois son nom - Pung Luang - peu avant les élections de 2019, avant d’être renommé Move Forward/ Kaow Klai il y a quelques jours seulement, manifestement en vue de devenir la réincarnation de Future Forward/Anakot Maï.

Future Forward, très populaire auprès des jeunes, était arrivé en troisième position lors des élections controversées de l'an dernier remportant 81 des 500 sièges de la Chambre basse.

Manif-dissolution-Future-Forward
Des étudiants et sympathisants manifestent contre la dissolution du parti Future Forward à l'Université Thammasat de Bangkok, le 22 février 2020. REUTERS / Soe Zeya Tun

Deuxième parti d’opposition derrière le Pheu Thai du clan Shinawatra, le FFP était le plus virulent détracteur de l'establishment militaire.

Sa dissolution, ordonnée par la Cour constitutionnelle le 21 février, a été condamnée par les défenseurs de la démocratie ainsi que par une quarantaine d'experts en droit thaïlandais. Elle a renforcé le pouvoir de la coalition dirigée par le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha, l'ancien chef de la junte qui avait pris les rênes du pouvoir lors du coup d'État de 2014 avant de se faire élire l’an dernier à l’issue d’élections controversées.

Des manifestations étudiantes ont depuis lieu régulièrement sur les campus de tout le pays.

Le fondateur du FFP, Thanathorn Juangroongruangkit, a promis de continuer à s'opposer au gouvernement "sur le terrain", aux côtés de ses anciens collègues parlementaires.

Thanathorn, qui ne peut plus aspirer à briguer un mandat politique ni même devenir membre d'un parti pour les dix prochaines années, a déclaré qu'il poursuivrait son combat politique en formant le "Future Forward Movement" pour promouvoir les élections locales.

"Nous ferons campagne dans les universités, nous ferons campagne dans les communautés, nous ferons campagne dans les syndicats (...) Nous le ferons en ligne, hors ligne, nous ferons sur le terrain, il existe toutes sortes de champs de bataille", a déclaré vendredi Thanathorn.

La Commission électorale a décidé mardi d'engager des poursuites pénales contre Thanathorn Juangroongruangkit pour "avoir présenté sa candidature aux élections législatives tout en sachant qu'il n'était pas qualifié pour cela", rapporte le Bangkok Post. La CE considère qu’il contrôlait encore au moment de son inscription un groupe médiatique -Thanathorn affirme pourtant qu’il avait déjà transféré ses parts dans le groupe.

Le fondateur du parti Future Forward encourt une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison et une interdiction de politique de 20 ans.
 

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions