Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha et cinq de ses ministres ont survécu sans difficulté à un vote de défiance au Parlement vendredi, une semaine après la dissolution du 2e plus important parti de l'opposition et la destitution de 11 de ses députés au bénéfice de la majorité de coalition.
La Cour constitutionnelle thaïlandaise avait en effet dissous le parti Future Forward (ou Anakot Maï en thaï), le troisième en importance au Parlement, et interdit de politique pendant dix ans 11 de ses membres élus députés en 2019 au motif que le parti avait accepté un prêt de la part de son fondateur.
La décision de la cour a déclenché une vague de manifestations étudiantes à travers le pays.
Si Prayuth avait déjà toutes ses chances de survivre à la motion de censure avant la réduction des effectifs de l'opposition au Parlement, il a néanmoins dû faire face à des attaques parmi les plus dures jamais entendues en public depuis qu'il est passé l'année dernière du statut de dirigeant militaire à celui de chef de gouvernement élu.
Les députés de l'opposition ont notamment accusé son ancienne junte d'avoir aidé l'ancien gouvernement malaisien à couvrir le scandale du 1MDB et d'avoir également utilisé du personnel militaire pour mener des campagnes de harcèlement en ligne contre des opposants. Des accusations que Prayuth Chan-O-Cha et l'armée ont niées.
Vendredi, 272 députés ont voté en faveur de Prayuth avec 49 contre, et les cinq autres ministres ont eux-aussi obtenu un vote largement favorable. L'opposition avait besoin de 245 des 488 sièges parlementaires existants pour démettre le Premier ministre.
Les 135 députés du Pheu Thai, le plus grand parti d'opposition, ont boycotté le vote pour protester contre le fait que le gouvernement ne leur a pas permis de prolonger la durée du débat de censure.
Les députés restants du parti dissous Future Forward n'ont pas boycotté le vote vendredi après que ses partisans ont utilisé le hashtag #IOrderYouToGoBackToParliament sur les réseaux sociaux pour exprimer leur désaccord avec la décision de Pheu Thai de boycotter.
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