Le constructeur automobile japonais Toyota Motor Corp a suspendu les ventes et les livraisons de sa Yaris Ativ en Thaïlande, ont annoncé lundi de hauts responsables du groupe, après que sa filiale Daihatsu a avoué avoir truqué des tests de sécurité.
Le PDG de Toyota pour la région Asie, Masahiko Maeda, a déclaré lors d'une conférence de presse à Bangkok que le problème venait peut-être de la pression exercée sur Daihatsu pour raccourcir le temps de développement de l'Ativ. Il a toutefois assuré que les véhicules en circulation étaient sûrs.
Toyota s’affaire actuellement avec le gouvernement thaïlandais pour reprendre les ventes du modèle, qui est produit dans l'usine Gateway de Toyota dans la province de Chachoengsao, tandis qu’une enquête plus approfondie est en cours.
"Si le développement avait été mené dans des conditions appropriées, ce genre de problème ne serait bien entendu pas arrivé", a déclaré Maeda.
"Je pense que le fait que cela se soit produit signifie qu'il y avait une sorte de pression sur le site de développement", a-t-il déclaré, ajoutant que la taille relativement grande du véhicule aura pu représenter un défi à Daihatsu, qui est spécialisée dans la production de petites voitures.
76.000 modèles Yaris Ativ concernés
Daihatsu a récemment avoué avoir modifié l'intérieur des portes de quelque 88.000 prototypes avant de les envoyer au crash-test pour les collisions latérales.
Le constructeur, filiale de Toyota, a déclaré que 76.000 de ces véhicules étaient des Yaris Ativ destinées pour la plupart à la Thaïlande, au Mexique et aux pays du Golfe, à savoir l'Arabie saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Koweït, le Qatar, Bahreïn et Oman.
L’ex PDG et actuel président du conseil d’administration de Toyota, Akio Toyoda, a déclaré qu'il avait visité l'usine incriminée -pour la première fois en une dizaine d’années- afin de rassurer les travailleurs, affirmant également qu'il était venu dans le pays d'Asie du Sud-Est parce qu'il l'appréciait.
Akio Toyoda affirme avoir un attachement personnel à la Thaïlande. Il avait d’ailleurs qualifié le royaume de "second chez soi" lors d'un événement marquant le 60e anniversaire des opérations de Toyota dans le pays à la fin de l'année dernière.
Il a rappelé que feu le roi Bhumibol Adulyadej avait été le seul dirigeant mondial à avoir exprimé sa confiance dans le constructeur japonais après une série de rappels massifs de véhicules qui avait déclenché des enquêtes aux Etats-Unis amenant son PDG à témoigner devant le Congrès en 2010.
Le nouveau président de Toyota, Koji Sato, qui a succédé à Toyoda le 1er avril, n'était pas présent à la conférence de presse.
Pour Daihatsu, qui est devenue une filiale à 100% de Toyota en 2016 sous la présidence d’Akio Toyoda, petit fils du fondateur du groupe, l'Asie du Sud-Est est un marché important, avec des sites de production en Indonésie et en Malaisie.
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