

Le gouvernement a indiqué jeudi qu'il souhaitait transférer vers l'aéroport de Don Muang les activités de sept à neuf compagnies aériennes pratiquant des prix bas afin de désengorger celui de Suvarnabhumi, qui souffre d'une surfréquentation. Fermée du 25 octobre dernier au 6 mars à cause des inondations, l'enceinte de Don Muang n'accueille plus que les vols de Nok Air depuis sa réouverture
Le gouvernement a annoncé jeudi son intention d'utiliser davantage le deuxième aéroport de Bangkok, Don Muang, pour soulager l'activité de Suvarnabhumi, principal aéroport du pays. Cette déclaration fait suite au mécontentement des passagers de l'aéroport de Suvarnabhumi qui déplorent le temps d'attente au contrôle de l'immigration, aujourd'hui d'une moyenne de deux heures selon les médias thaïlandais, et des retards de plus en plus fréquent concernant les vols.
Un aéroport instable
Alors que 51 millions de passagers sont attendus en 2012 à Suvarnabhumi, contre 47,2 millions l'an passé, le mouvement du gouvernement est censé en transférer au moins 16 millions par an à Don Muang. Pour cela, la Premier ministre Yingluck Shinawatra souhaite que sept à neuf compagnies low-cost, ou pratiquant certains vols à prix réduits, acceptent d'opérer depuis Don Muang, en échange d'aides initiées par l'Etat. Pour les attirer, le gouvernement devra modifier la disposition actuelle qui oblige les compagnies aériennes basées dans ce deuxième aéroport de la capitale à ne programmer que des vols domestiques. Cette mesure est effective depuis 2007, année de la réouverture de Don Muang. Celui-ci avait cessé ses activités de septembre 2006 à mars 2007, à la suite de l'inauguration de l'aéroport de Suvarnabhumi, censé devenir l'unique plaque tournante des vols commerciaux. Mais les problèmes de trafic à Suvarnabhumi avaient déjà obligé le gouvernement à revoir ses plans.
Quatre mois et demi de fermeture pendant les inondations
Cette instabilité a obligé, par exemple, Orient Thai Airlines à déménager trois fois depuis 2006, engendrant pour la compagnie des problèmes de coût et de gestion du personnel. Le dernier transfert date de la crise des inondations qui avait obligé la fermeture le 25 octobre, pour quatre mois et demi, de Don Muang, touché par la montée des eaux. Las, la direction d'Orient Thai avait décidé de rester à Suvarnabhumi lors de la réouverture de Don Muang le 6 mars. "Il est plus commode d'opérer à partir de Don Muang que depuis Suvarnabhumi, mais nous avons besoin d'un politique claire, avait alors déclaré Udom Tantiprasong, fondateur d'Orient Thai Airlines. Le gouvernement ne peut pas dire qu'il souhaite mettre en place une politique n'utilisant qu'un seul aéroport un jour (ndlr : l'ancien ministre des Transports Sukumpol Suwanatat avait annoncé en décembre que Suvarnabhumi devait devenir à terme le seul aéroport de Bangkok), et puis changer d'avis plus tard".
Un aéroport pour une seule compagnie
A la suite des inondations, une seule compagnie, Nok Air, a accepté à la demande du gouvernement de reprendre ses services à Don Muang. La réhabilitation de l'aéroport a coûté 1,6 milliard de bahts, près de 400 millions ayant été pris en charge directement par le gouvernement, le reste par l'entreprise publique Aéroports de Thaïlande (AoT). Et selon le directeur de l'endroit, 60 millions vont être injectés prochainement pour financer des travaux servant à accueillir les compagnies espérées par les autorités. La politique de réutilisation des locaux de Don Muang ne pourrait néanmoins être que temporaire, d'autant que les connexions entre les deux aéroports sont compliquées pour les passagers. L'extension de Suvarnabhumi permettant de porter sa capacité d'accueil à 103 millions de visiteurs est prévue pour 2024, mais une première phase devrait être achevée d'ici 2016.
Y.F. lundi 19 mars 2012
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