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En Thaïlande, la population entre satisfaction et inquiétude après le coup d'Etat

Les militaires qui ont pris le pouvoir à Bangkok le 19 septembre se sont engagés à rapidement constituer un gouvernement civil et à organiser des élections générales. En attendant, si parmi les habitants de Bangkok on se dit globalement satisfait d'être débarrassé de Thaksin, beaucoup n'en restent pas moins inquiets pour l'avenir

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Écrit par Pierre QUEFFELEC
Publié le 21 septembre 2006, mis à jour le 16 août 2024

Thaksin n'est plus Premier ministre. Les militaires, au pouvoir depuis mardi soir, ont été intronisés hier par le roi pour assurer le gouvernement provisoire. Ils se sont engagés à constituer un gouvernement civil dans deux semaines et à organiser des élections générales d'ici un an. En attendant, si parmi les habitants de Bangkok on se dit globalement satisfait d'être débarrassés de Thaksin, beaucoup n'en restent pas moins inquiets pour l'avenir.

Hier soir, le roi a signé un décret transférant le pouvoir provisoire au Conseil pour la Réforme Politique, avec le général Sonthi Boonyaratkalin à sa tête. Plus tôt, dans la matinée, ce dernier s'était engagé, dans une allocution télévisée, à rendre le pouvoir au peuple le plus vite possible, affirmant que le Conseil de la Réforme Politique n'avait aucune intention de diriger le pays lui-même.

En début d'après-midi (heure locale), les militaires recevaient les diplomates étrangers dans leur quartier général de l'avenue Ratchadamnoen. Après avoir exposé les raisons de leur prise de pouvoir, les militaires ont assuré qu'un gouvernement civil provisoire serait constitué dans les deux semaines à venir et que des élections générales pourraient avoir lieu en octobre l'année prochaine.

Sonthi a tenu à préciser qu'en attendant la Thaïlande reste une démocratie et que les touristes peuvent continuer de visiter le pays en toute tranquillité.

Toutefois, le chef des militaires a fait savoir que, pour l'heure, les medias locaux seraient soumis à un contrôle strict des informations diffusées et que les rassemblements de plus de 5 personnes étaient interdits.

Entre satisfaction et inquiétude

D'ailleurs, dans la journée, un groupe de militants pour la démocratie parmi lesquels des journalistes, ont été arrêtés pour avoir organisé un rassemblement de plus de cinq personnes, qui plus est politique.

Au lendemain du coup d'état orchestré par les militaires pour renverser le gouvernement du Premier ministre Thaksin Shinawatra "et rétablir l'ordre", le climat global semblait hier toujours calme. Néanmoins les habitants de Bangkok ont l'air quelque peu abasourdis. Et même si beaucoup se disent satisfaits d'être enfin débarrassés de Thaksin, certains ne cachent pas leur incertitude quant à ce qu'il pourrait bien encore se passer d'ici un an.

"Il est difficile de continuer comme si de rien n'était car on ne sait pas s'ils vont rendre le pouvoir dans deux semaines, ni si les élections auront bien lieu dans un an, comme ils l'ont dit", nous confie une employée de bureau qui ne cache pas son aversion pour l'ex Premier ministre. Un sentiment qui résumait assez bien l'ambiance générale dans la capitale thaïlandaise hier.

Pierre Queffelec - Jeudi 21 septembre 2006

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