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Omicron: La Thaïlande ne veut pas céder à la panique prématurément mais se prépare

Le Premier ministre thallandais Prayuth Chan-O-Cha lors d'une adresse téléviséeLe Premier ministre thallandais Prayuth Chan-O-Cha lors d'une adresse télévisée
Reuters (archives)
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 3 décembre 2021, mis à jour le 10 décembre 2021

La Thaïlande n'imposera pas de verrouillage national, a assuré jeudi son Premier ministre, alors que le classement alarmiste de l’OMS du nouveau variant, Omicron, a généré un vent de panique mondial.

"Des mesures fortes, telles qu'un verrouillage à travers le pays, ne sont pas d’actualité pour l’instant car le gouvernement souhaite prendre soigneusement en compte l’impact sur l'économie et le tourisme lorsqu’il s’agit de déterminer les mesures appropriées permettant d’assurer la sécurité des personnes", a déclaré Prayuth chan-O-Cha.

Quelques jours seulement après la découverte du nouveau variant détecté le 23 novembre en Afrique du Sud, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’était empressée de le classer "préoccupant" (VOC), affirmant qu’Omicron pourrait se propager plus rapidement que les précédents, mais sans pouvoir toutefois à ce stade en déterminer la virulence. L’OMS reconnaissait d’ailleurs dans le même temps qu'il faudrait "plusieurs semaines" pour comprendre la virulence de ce nouveau variant.

Vigilance et préparation face au nouveau variant Omicron

Suite à l’annonce de l’OMS, de nombreux pays ont réagi en mettant en place des mesures préventives strictes. La Thaïlande a pour sa part annoncé samedi qu'elle interdisait l'entrée sur son territoire aux personnes en provenance de huit pays africains.

Aucun cas d'infection au variant Omicron n'a été détecté en Thaïlande à ce jour, a confirmé le Premier ministre, indiquant que le gouvernement surveillait de près les arrivées d'Afrique australe, tandis que le nombre de décès du Covid-19 dans le royaume continue de baisser, les autorités ayant enregistré 33 morts jeudi matin contre 43 la veille.

Le ministère de la Santé et l’organe chargé de coordonner la gestion de la situation du Covid-19 (CCSA) sont également mobilisés pour répondre à l'éventualité d'une menace liée au variant Omicron. La Thaïlande, qui était en retard ces derniers mois sur l’acquisition et l’administration de vaccins, a depuis pu constituer des stocks qui s’ajoutent à l’arsenal de médicaments et de traitements ayant prouvé une efficacité dans les phases précoces du Covid-19. A ce jour, plus de 40 millions de personnes ont reçu deux doses de vaccin anti-Covid, a indiqué jeudi un porte-parole du gouvernement cité par le journal The Nation, soit environ 60% de la population.

Crainte d'une surréaction des autorités face au variant

Bien que soulagés par l’ouverture de la Thaïlande en novembre aux voyageurs vaccinés qui a permis en un mois de doubler le nombre d’arrivées enregistrées sur les 10 mois précédents, les acteurs du tourisme et du voyage en général s’inquiètent de la réaction à venir des autorités face au nouveau variant.

L’emblématique PDG d’AirAsia, Tony Fernandes, a exhorté jeudi les gouvernements à cesser de "surréagir" devant l'émergence du nouveau variant, lors d'un forum virtuel organisé par le Bangkok Post intitulé “Unleashing the Future: A Glimpse into 2022 and Beyond” (Libérer l'avenir : un avant-goût de 2022 et au-delà).

"Nous ne savons encore rien de ce variant. Attendons de voir avant de sauter le pas", a-t-il déclaré, rappelant que le monde est bien mieux équipé et mieux préparé pour faire face à Omicron que les souches précédentes.

Assouplissements des restrictions anti-Covid reportés

Cependant, le Premier ministre a fait savoir que compte tenu de l’incertitude liée au nouveau variant, le gouvernement allait probablement devoir reporter son projet de remplacer le test RT-PCR test à l’arrivée en Thaïlande par le test antigène moins cher, et prolonger la fermeture des bars et autres lieux de divertissement, au grand dam des professionnels du secteur qui appellent depuis plusieurs jours le gouvernement à tenir sa promesse faite en octobre de leur permettre de rouvrir au 1er décembre.

"Soyez patients et comprenez que la réouverture de certaines provinces et entreprises pourrait devoir être retardée (..) le gouvernement doit le faire pour le bien de tout le monde", a-t-il déclaré, ajoutant que de nouvelles mesures d’aides pour les entreprises dans les zones à fortes restrictions sont à l’étude.

Après bientôt deux ans de restrictions, les enveloppes d’aides qui se chiffrent en milliards d’euros débloquées jusqu’ici n’ont pas empêché des milliers de petites et moyennes entreprises en Thaïlande de mettre la clé sous la porte, jetant des millions de Thaïlandais au chômage. Et beaucoup d’autres encore sont aujourd’hui au bord de la faillite et misent tout sur la haute saison qui s’étend de novembre à avril.

Hécatombe de faillite chez les PME

Un sondage réalisé la semaine dernière par l’Université de la Chambre de Commerce Thaïlandaise (UTCC) révèle que plus de la moitié de l’échantillon de professionnels interrogés s’est dit assez voire très susceptible de fermer boutique faute de liquidités pour survivre.

"Aujourd'hui, il est assez évident que les petites et moyennes entreprises (PME) sont sur la sellette. L'économie thaïlandaise se redressera lentement s'il n'y a pas d'aide pour les PME", a déclaré le 26 novembre le président de l'UTCC, Thanavath Phonvichai, soulignant que les PME les plus concernées se trouvent principalement dans les secteurs des services, du commerce et de l'industrie, d'après l'enquête.

Thanavath Phonvichai plaide lui aussi pour une reprise de la vie nocturne, qui pèserait jusqu'à 3.000 milliards de bahts selon lui, soit 20% du PIB.

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