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La Thaïlande pleure la mort d’une prof due à une vieille rivalité entre deux écoles

Quelques jours après le décès d’une enseignante de Bangkok tuée d’une balle perdue en pleine rue, les autorités thaïlandaises promettent une fois de plus de prendre des mesures strictes

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Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 14 novembre 2023, mis à jour le 14 novembre 2023

Une foule d’enseignants, d’élèves et de parents d’élèves de l'école du Couvent du Sacré Cœur de Bangkok étaient réunis lundi sur la rue Sunthorn Kosa, dans le quartier de Klong Toey, pour déposer des fleurs et se recueillir à quelques pas de l'école où une enseignante de 45 ans a été tuée samedi par une balle perdue lors d'une attaque entre des jeunes issus d’écoles rivales.

Sirada Sinprasert enseignait l'informatique à l'école pour filles du Couvent du Sacré Cœur dans le quartier de Klong Toey. Elle a été tuée par une balle perdue alors qu’elle retirait de l’argent au distributeur automatique d’une banque près de son école.

La chaîne ThaiPBS rapporte que, selon les témoignages recueillis par la police, un petit groupe d’élèves de l’école technique Rajamangala Tawan-Ok était rassemblé sur le trottoir devant la banque, près de l’école pour filles, lorsque le passager d'une moto s'est approché des jeunes et a tiré avec une arme à feu, blessant l'un des élèves ainsi qu’un passant.

L’enseignante qui se tenait à proximité a reçu une balle perdue dans la tête. 

Rivalité violente entre des écoles de Bangkok

La police est toujours à la recherche des suspects, mais a déterminé que la cible était un élève âgé de 19 ans de l’Institut Universitaire Technologique Rajamangala Tawan-Ok connu aussi sous le nom du campus, Uthen Tawai.

Le drame remet sur la table le vieux sujet de la rivalité violente entre certaines écoles. Il relance aussi le débat sur la loi sur les armes à feu, quelques semaines après une fusillade aveugle perpétrée dans le centre commercial Siam Paragon par un adolescent.

En réponse à ce nouvel incident tragique, le gouvernement thaïlandais a une nouvelle fois promis de prendre des mesures strictes sur le port d'arme comme il l’avait fait en octobre après la fusillade de Siam Paragon.

Des camps militaires pour jeunes étudiants de gangs rivaux

Après les camps militaires, les cours d'éducation civique

Le Ministère de l'Intérieur, en collaboration avec le Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Science, de la Recherche et de l'Innovation, a dit qu’il travaillerait avec d'autres agences pour trouver des solutions afin de prévenir de manière urgente ces affrontements.

Le ministre de l'Intérieur, Anutin Charnvirakul, a également proposé de réintroduire les cours d'éducation civique dans les programmes scolaires pour inculquer une conscience de l'unité, du devoir, de l'éthique et de la fraternité parmi les étudiants thaïlandais, dans l'espoir de réduire les rivalités violentes entre bandes rivales.

Une guerre des écoles se joue en plein centre de Bangkok

Une annonce qui sonne comme un vœu pieu face à la rivalité tenace et parfois très violente qui existe entre certaines écoles et qui se transmet entre élèves de génération en génération.

Les violences entre gangs d'élèves issus d'établissements scolaires rivaux de Bangkok ont fait de nombreux morts au fil des années et, devant la recrudescence des incidents, les autorités ont décidé au début des années 2000 d'envoyer certains jeunes arrêtés pour des actes sauvages dans des camps militaire de redressement d'attitude. En 2014, le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha, alors chef de la junte militaire au pouvoir, avait menacé de fermer les écoles techniques impliquées dans les violences. Mais rien n'y a fait.

L’Institut Universitaire Technologique Rajamangala Tawan-Ok, connu aussi sous le nom du campus, Uthen Tawai, d’où vient la cible du tireur de samedi, est connu pour entretenir une rivalité vieille de plus de 50 ans avec l’Institut Technique de Pathumwan, qui se trouve à quelques dizaines de mètres. Les affrontements entre élèves de ces deux établissements font régulièrement parler d’eux dans la rubrique des faits divers.

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