Six mères porteuses, au coeur d'un scandale l'été dernier en Thaïlande suite à la découverte de leurs bébés nés d'un même père japonais, ont porté plainte contre l'Etat afin de récupérer leurs enfants, remis aux services sociaux, a-t-on appris mercredi auprès du ministère attaqué en justice.
Les mères porteuses de 9 bébés engendrés par un riche japonais et placés sous l'attention des autorités thaïlandaises l'année dernière ont lancé une procédure légale pour récupérer la garde des enfants, a déclaré une source officielle mercredi.
En août dernier, neuf bébés avaient été découverts, vivant avec leurs mères porteuses, dans un appartement loué à Bangkok par un riche Japonais, soucieux d'avoir de très nombreux enfants.
Des tests de paternité ont révélé qu'il était le père biologique d'au moins 15 bébés nés de mères porteuses dans le royaume, bien que ses motivations de paternité pour beaucoup d'enfants restent incertaines.
Les services sociaux thaïlandais se sont occupés des neuf enfants ces 6 derniers mois, bien que les mères aient eu la possibilité de leur rendre visite régulièrement.
Six mères, qui selon la police ont étés payées environ 12.500 dollars pour porter un enfant, ont lancé des procédures civiles pour récupérer leur progéniture.
“Elles cherchent à obtenir la garde de leurs enfants,” a déclaré à l'AFP Suvanna Pinkaew, directrice du bureau de protection de la jeunesse du ministère du Développement social.
"Nous n'avons jamais dit qu'elles ne pourraient pas reprendre les enfants mais cela doit passer par les procédures du ministère", a-t-elle fait valoir, ajoutant que le ministère devait procéder à des enquêtes sociales dans les familles des mères pour s'assurer qu'elles sont à même de les élever.
Les six femmes, qui ont des droits de visite auprès de leurs neuf bébés (dont trois paires de jumeaux) placés en orphelinat selon le ministère, fondent leur plainte sur le fait que les services sociaux ne prennent pas assez bien soin des enfants. Ceux-ci démentent.
Le commerce des mères porteuses s'est développé en Thaïlande depuis plusieurs années, grâce à un flou juridique, mais le scandale de l'été dernier autour de ces bébés a suscité l'émoi et un projet de loi visant à interdire cette pratique.
La rémunération des mères porteuses est officiellement interdite par le Conseil Médical de Thaïlande, et les autorités ont fermé plusieurs cliniques de FIV (fécondation in vitro) à la suite de ce scandale.
Une nouvelle loi pour réduire les vides juridiques est à l'étude au Parlement. Qui pourrait prévoir des sanctions sévères pour toute personne coupable, d'emprisonnement pour 10ans.
Des dizaines, voire des centaines de couples étrangers seraient plongées dans l'incertitude après avoir engagé des grossesses auprès des cliniques du royaume juste avant les scandales de cet été.
vendredi 16 janvier 2015
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