La banque centrale thaïlandaise a déclaré mardi qu'elle souhaitait voir le niveau d'endettement des ménages passer sous la barre des 80% du produit intérieur brut (PIB) afin de réduire les risques économiques et financiers pour le pays.
Toutefois, une gouverneure adjointe de la BoT, Suwannee Jatsadasak, a souligné lors d'un point de presse que la reprise économique et les mesures déployées jusqu'ici pourraient ne pas suffire à atteindre cet objectif.
La dette des ménages thaïlandais s'élevait à 86,8% du PIB au troisième trimestre 2022, figurant parmi les plus élevées d'Asie.
Si ce taux a baissé par rapport aux 88,1% du trimestre précédent, le montant en valeur de la dette des ménages a continué d’augmenter, passant de 14.760 milliards de bahts fin juin à 14.900 milliards (542,43 milliards d’euros) fin septembre.
Compte tenu de la situation économique actuelle, de l'inflation et des taux d'intérêt, "nous pensons que d'ici 2027, si rien n'est fait, la dette des ménages sera de 84% du PIB", a déclaré Suwannee Jatsadasak.
Un niveau d'endettement supérieur à 80% du PIB pourrait freiner la croissance économique à long terme et poser des risques pour la stabilité financière du pays, a-t-elle ajouté.
La Banque de Thaïlande (BOT) a publié mardi un document directif sur les solutions durables aux problèmes de surendettement du pays, notamment la façon de gérer la dette existante et d'offrir des prêts responsables.
Une nouvelle règlementation pour des prêts responsables devrait être mise en place au troisième trimestre de cette année après consultation des parties concernées au deuxième trimestre, a déclaré Oramone Chantapant, une cadre de la BoT.
Au deuxième trimestre, la BoT prévoit en effet de publier un document de consultation sur la manière de permettre aux banques de détail de fixer les taux d'intérêt en fonction du profil de risque du débiteur, a-t-elle déclaré, ajoutant qu'une telle règle devrait entrer en vigueur à la fin de cette année.
Cependant, les plafonds de taux d'intérêt n'ont pas été supprimés, a déclaré Oramone Chantapant.
La problématique de la dette des ménages, perçue comme une bombe a retardement pour l’économie thaïlandaise, est l'une des raisons pour lesquelles la BoT n'a pas relevé les taux d'intérêt de façon agressive dans un contexte de reprise progressive demeurant sous les niveaux pré-pandémique.
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