Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Attaques en diffamation autour de la vaccination en Thaïlande

Boite-de-Vaccin-Moderna-en-ThailandeBoite-de-Vaccin-Moderna-en-Thailande
REUTERS/Cooper Neill
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 15 juillet 2021, mis à jour le 15 juillet 2021

Le fabricant national thaïlandais de médicaments a déclaré mercredi avoir engagé une action en diffamation contre le propriétaire d'un groupe hospitalier pour avoir critiqué l’achat de vaccins Moderna.

L’Organisation pharmaceutique gouvernementale (GPO) de Thaïlande a dit avoir déposé plainte contre Boon Vanasin, président du groupe hospitalier Thonburi Healthcare Group, pour avoir disséminé de fausses informations, affirmant que la GPO, en tant que coordinateur de la distribution des vaccins Moderna aux hôpitaux privés du royaume, cherchait à tirer un maximum de bénéfices du public, a déclaré la GPO dans un communiqué.

"Cela a terni l’image de la GPO et par conséquent il est nécessaire d'intenter une action en justice", a-t-il déclaré.

Ces poursuites interviennent alors que le gouvernement est vivement critiqué pour sa stratégie vaccinale tardive, qui s'est reposée jusqu’ici sur les vaccins Sinovac et AstraZeneca.

Attention à la lèse-majesté 

Un autre détracteur de la stratégie thaïlandaise, le politicien de l'opposition Thanathorn Juangroongruangkit, a lui aussi fait l'objet d'accusations d'insulte envers la monarchie après avoir questionné en janvier le choix du gouvernement de faire reposer la quasi-intégralité du dispositif vaccinal de la Thaïlande sur une seule et unique entreprise, inexpérimentée de surcroit dans la production de vaccin, et qui se trouve appartenir à la couronne.

Le crime de lèse-majesté en Thaïlande est passible d'une peine de 3 à 15 ans d'emprisonnement.

Boon Vanasin, qui avait lui aussi critiqué la politique vaccinale du gouvernement en début d’année, militant pour que ce dernier autorise les groupes privés à se fournir eux-mêmes en vaccins, a déclaré aux médias locaux qu'il se félicitait de la plainte.

"Si la GPO me poursuit, alors c'est une bonne chose", a-t-il déclaré, cité par des médias en langue thaïe.

"Les documents de la GPO peuvent être révélés et ouverts au tribunal. Tout est là, combien [de doses] et combien [d’argent]."

Boon Vanasin n'était pas joignable mercredi pour réagir et Thonburi Healthcare Group n'a pas répondu à une demande de commentaires de Reuters.

L'association des hôpitaux privés avait demandé au GPO d'acheter 10 millions de doses de Moderna pour des clients qui avaient manifesté un intérêt.

La GPO a déclaré le mois dernier n'avoir acheté que 3,9 millions de doses de vaccin pour les hôpitaux privés et a dit attendre 1,1 million de doses supplémentaires en 2022.

Plainte de l'armée thaïlandaise  

De son côté, l'armée thaïlandaise a déposé une plainte en diffamation contre neuf personnes pour des commentaires sur les réseaux sociaux alléguant que des soldats seraient partis aux frais du contribuable aux États-Unis le 10 juillet pour se faire inoculer le vaccin expérimental du laboratoire Pfizer, perçu par beaucoup en Thaïlande comme le nec plus ultra des vaccins anti-covid.

D'autres plaintes similaires pourraient suivre contre d'autres personnes, rapporte Wassana Nanuam la spécialiste des affaires militaires pour le Bangkok Post. 

Selon la journaliste, un porte-parole adjoint de l'armée a déclaré que ces accusations étaient sans fondement affirmant d'une part que les soldats thaïlandais avaient reçu les vaccins AstraZeneca et Sinovac et que ce sont les États-Unis qui ont payé leur formation qui doit s’achever le 26 juillet.

La diffamation en Thaïlande relève du code pénal et est passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 200 000 bahts et/ou de deux ans de prison.

Flash infos