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Les visas en Thaïlande pour les nomades numériques

Les nomades numériques, nouvelle catégorie d’expatriés a revenus élevés, bénéficient de plusieurs types de visas en Thaïlande. Certains ont été mis en place tout récemment. Le point avec THéo COurant

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Photo Mattikhan09012/Freepik
Écrit par THéo COurant
Publié le 11 décembre 2024

 

Le travail à distance ne cesse de progresser ces dernières années, devenant pour beaucoup un véritable mode de vie. Une génération de nomades numériques (ou "digital nomad" en anglais) a vu le jour et prospère un peu partout dans le monde, posant ses valises là où il fait bon vivre.

Naturellement, de nombreux pays cherchent à attirer cette nouvelle catégorie d’expatriés dotés d’un niveau d’éducation et de revenus relativement élevés. La Thaïlande a justement agrémenté tout récemment ses programmes de visas spécifiques pour "digital nomad".

 

Travailler en Thaïlande

Tout étranger voulant travailler légalement en Thaïlande doit respecter des règles strictes. Elles ne sont pas en soi compliquées, mais nécessitent une bonne compréhension des différents processus à mettre en place. On peut les résumer en trois points :

Tout d’abord, avoir un visa approprié. Il existe une nomenclature de professionnels à laquelle sont liés les visas adéquats. Ces visas sont donnés par les services de l’immigration.

Ensuite, il est généralement nécessaire d’obtenir un permis de travail ou "work permit". Cette démarche est à réaliser auprès des bureaux du ministère thaïlandais du Travail. Pour plus d’informations, voir ce vadémécum.

Enfin, il est obligatoire de s’acquitter des taxes locales, même si les revenus sont générés à l’étranger. Il faut remarquer que les règles concernant les obligations fiscales des étrangers sont en train d’être modifiées.

Pour le droit du travail en Thaïlande, il est nécessaire de comprendre que toute activité mobilisant des compétences ou produisant un résultat est considérée comme un travail. Peu importe que celui-ci soit fait à distance et que cela soit pour des clients étrangers, il s’agit légalement d’un travail puisque la tâche est réalisée depuis la Thaïlande.

 

Les visas disponibles en Thaïlande pour les nomades numériques

Pour les nomades numériques, il y a trois possibilités de visas. Chacun d’eux a des spécificités et demande des démarches particulières. Les trois principaux visas que la Thaïlande propose sont : 
•    Le Visa de Destination Thaïlande (DTV),
•    Le Visa Smart,
•    Le Visa de Résident de Longue Durée (LTR).

 

Le Visa de Destination Thaïlande (DTV)

Inauguré en 2024, ce visa a été conçu spécifiquement pour les Digital Nomad qui souhaitent travailler en Thaïlande tout en travaillant pour des entreprises situées hors de Thaïlande.

Les principales caractéristiques du DTV

Ce visa a une durée de cinq ans et offre la possibilité d'avoir des entrées multiples. Cependant, on ne peut séjourner plus de 180 jours par entrée sur le territoire. C’est un visa en principe renouvelable. Les frais varient selon le pays d’émission, mais on peut compter en moyenne 12.000 THB.

Pour obtenir ce visa, il est nécessaire d’être âgé de 20 ans ou plus, de justifier de 500.000 THB en fonds disponibles et de fournir une preuve d’emploi ou un portfolio détaillant son activité professionnelle.

Les avantages du DTV

Le gros avantage de ce type de visa est qu’il permet de faire un séjour de longue durée, idéal pour profiter pleinement des destinations chères aux nomades digitaux comme Bangkok, Chiang Mai ou bien encore Koh Samui. À cela s’ajoute également que le processus d’obtention est relativement simple si, évidemment, toutes les conditions préalables sont remplies.

Les inconvénients du DTV

Le premier inconvénient au DTV, mais qui apparaît logique, est que pour le détenteur du visa, il est impossible d’entreprendre une activité économique locale. On ne peut pas ouvrir de commerce en Thaïlande avec ce type de visa.

L’autre inconvénient concerne la nouveauté de ce visa et les démarches exactes concernant son renouvellement. En effet, les premiers DTV ont été émis il y a quatre mois. On ne dispose pas de statistiques gouvernementales et donc les informations quant à la pérennité de ce visa ne sont pas claires. Ce que l’on sait, c'est qu’il est nécessaire de quitter le pays tous les 180 jours. Cependant, personne ne sait ce qu’il va se passer après les premiers 180 jours, puisqu’il n’y a pas encore eu ce cas de figure. Dans les forums consacrés au DTV trois pistes sont évoquées : il ne devrait pas y avoir de souci, le renouvellement se fera automatiquement, ou il sera demandé de justifier de nouveau 500.000 THB en fonds disponibles, ou bien encore le renouvèlement se fera au cas par cas et au bon vouloir des services de l’immigration ! Dans tous les cas, des décisions gouvernementales devraient arriver début 2025 pour éclaircir ce point.

 

Le Visa Smart

Le Visa Smart ou programme Smart a été mis en place pour attirer des talents et des entrepreneurs dans des secteurs stratégiques.

Il y a cinq catégories dans ce programme, cependant deux concernent plus spécifiquement les nomades numériques : Le Visa Smart T qui est destiné aux professionnels qualifiés travaillant dans des entreprises locales ou partenaires, et le Visa Smart S pour les startups ou créateurs d’entreprises.

Les principales caractéristiques du Visa Smart

La durée du visa varie entre six mois et quatre ans. Pour obtenir un Visa Smart, il faut :
-    Pour les Visa Smart T, disposer d’un revenu minimal de 100.000 THB par mois ou de 50.000 THB pour les startups.
-    Pour le Visa Smart S, il faut justifier d’un plan d’affaires validé par les autorités compétentes ou participer à un programme d’incubation.

Le visa Smart présente deux gros avantages : il ne demande pas de permis de travail et surtout, il offre la possibilité au conjoint de travailler sans permis supplémentaire, ce qui est une belle opportunité pour toute la famille.

Il faut reconnaitre deux inconvénients majeurs à ce type de visa. Il demande des critères financiers conséquents et une légitimité professionnelle élevée. À cela s’ajoute également que le processus de validation est long et nécessite un bon accompagnement, notamment pour la première demande.

 

Le Visa de Résident de Longue Durée (LTR)

Le visa LTR est le type de visa qui est sans aucun doute le moins accessible aux nomades numériques traditionnels, car les critères d’éligibilité sont exigeants.

De fait, ce visa, introduit en 2022, concerne principalement les étrangers à revenus élevés ou très qualifiés. Sa durée est de 10 ans avec la possibilité de proroger.

Pour faire la demande, il est nécessaire d’avoir des revenus annuels de 80.000 $ ou de 40.000 $ pour les personnes ayant des qualifications spécifiques. À cela s’ajoute l’obligation d’une assurance santé couvrant au minimum 50.000 $. Enfin, il faut justifier d’une expérience professionnelle d’au moins de cinq ans dans un domaine considéré comme stratégique.

Le gros avantage du LTR est qu’il n’y a pas de taxes sur les revenus étrangers. À cela s’ajoute également qu’il facilite les entrées et les sorties du territoire.

 

La Thaïlande, destination privilégiée pour les nomades numériques

La Thaïlande peut faire valoir de nombreux atouts auprès de la communauté des "digital nomads", avec son cadre de vie et ses solides infrastructures. Mais elle peut aussi compter sur une variété de visas permettant de répondre aux nombreux profils des nomades numériques. Sans aucun doute, le Visa Destination Thaïlande est le plus simple, adapté à la grande majorité des nomades numériques indépendants. Les deux autres visas sont plus spécifiques et nécessitent un bon accompagnement.

Il est certain que pour toute demande de visa, il est primordial de bien évaluer sa situation et de bien suivre les évolutions constantes des procédures d’obtention des visas, notamment auprès des services gouvernementaux concernés.

 

 

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