Connu sous le nom d’Antoine, il crée en 1966 une révolution dans le monde de la musique française avec sa chanson « Les Élucubrations ». Il sera chanteur à temps plein pendant environ 8 ans, remplissant l’Olympia. À 30 ans, il décide de faire le tour du monde en voilier tout en racontant ses voyages à travers des livres, des films, et en continuant à chanter. Portrait de cet aventurier des temps modernes.
Bonjour Antoine, pouvez-vous nous raconter ce qui vous a poussé à voyager, notamment en voilier ?
Plus jeune, j’ai fait beaucoup d’auto-stop et de voyages en bus. J’ai toujours eu l’envie et la passion de voyager, malheureusement avec les voyages sur route, on n’est pas libre à 100 %. Il faut toujours suivre la route, peu importe la direction. À 25 ans, j’avais loué une maison au bord de l’eau et il y avait à disposition un petit dériveur, qui ne valait pas grand-chose. À partir du moment où j’ai posé les pieds dessus, j’ai eu un coup de foudre pour la mer. J’ai tout de suite trouvé cette sensation qui me manquait avec la route, cette sensation de liberté à 100 %. Avec la mer, vous n’avez pas de route tracée, c’est une possibilité à 360°. Je me suis dit qu’à 30 ans, je partirais faire le tour du monde. Une aventure qui devait durer 5 ans à la base, s’est prolongée sur plus de 45 ans.
Vous avez publié plusieurs livres et films sur vos voyages. Comment êtes-vous passé du métier de chanteur à celui de reporter ?
Tout comme la chanson, j’ai appris en autodidacte. Écrire et réaliser des films étaient avant tout une façon de garder contact avec mon public. Je souhaitais partager avec eux ma passion sous forme de récit. Lors de mes premiers voyages, j’étais entouré d’une équipe professionnelle et de ma compagne Francette. Par la suite, grâce à l’évolution de la technologie, Francette et moi avons pu réaliser nos reportages seuls.
Vous avez voyagé dans beaucoup de pays. L’Australie et la Nouvelle-Zélande en font partie. Quel est votre rapport avec ces deux pays ?
Je les adore tous les deux. Ils sont pourtant très différents même s’ils ont des similitudes. Mon premier voyage en Nouvelle-Zélande remonte à 1987, et le dernier à 2020, d’ailleurs, nous devrions y être encore si le Covid n’était pas arrivé. Plus de 33 ans se sont écoulés, et pourtant le pays a peu changé. On retrouve le côté traditionnel avec les cultivateurs de kiwi, les fermes de moutons. Même les villes d’Auckland et de Wellington gardent une taille humaine, leur développement n’est pas excessif comparé à d’autres villes. Ce charme intemporel en fait un pays moderne tout en gardant une qualité de vivre. Le pays n’est pas immense, et en quelques km vous êtes dépaysés. Ajouté à la gentillesse des Kiwis, cela en fait un pays coup de cœur.
Et l’Australie ?
La première fois que je suis arrivé en Australie, c’était en 1978. J’ai visité d’abord la partie nord, Cairns, Darwin, l’île Christmas et les îles Cocos Keeling. J’ai adoré cette époque des années 70, ce vent de liberté qui soufflait tout en s’alliant avec la beauté de la nature. Le pays est tellement immense que je n’ai pas pu tout voir, j’ai tout de même visité depuis Sydney, Melbourne, Perth, Uluru, et de nombreuses autre régions.
Quelles sont vos recommandations hors-sentiers battus pour ces deux pays ?
Dur choix ! Je dirais vu que je suis obligé de choisir, pour la NZ, la péninsule de d’Akaroa pour le souvenir d’héritage français, la Baie des Îles et Whangarei. Concernant l’Australie, le Queensland, Darwin, Purnululu avec ses rochers en forme de dômes, les Bungle Bungles.
Avez-vous publié des livres sur ces destinations ?
Oui, nous venons de publier un livre « Escales en Nouvelle-Zélande » en octobre 2021. Avec l’Office de tourisme de Nouvelle-Zélande, nous avons réalisé un livre et un film sur le pays entier. Ce ne sont pas des guides de voyage ordinaires, j’y raconte mes ressentis, j’y fais intervenir des témoignages de personnes connues et inconnues, j’y parle de différents métiers, de la géographie, du contexte politique, de la place des femmes, mais aussi de la nature, des gens… L’ensemble illustré de photos. En mars prochain nous organiserons une tournée de conférences avec le film, que je suis en train de monter.
Quant à l’Australie, nous devons encore compléter les images tournées. Nous le ferons dès la réouverture des frontières. Pour l’instant notre catamaran, Banana Split, nous attend, inaccessible, dans une marina au nord de Sydney. Peut-être d’ailleurs, si la situation persiste, que nous envisagerons de le vendre en Australie : je viens de fêter mes 77 ans ! Si un de vos lecteurs en Australie a envie de prendre notre suite à la tête de ce beau catamaran, il peut nous contacter directement via notre site internet.