La médecine traditionnelle Māori est un des trésors de la culture néo-zélandaise, un savoir à transmettre autant qu’à choyer. Reposant sur la transmission orale, cette pratique vise à guérir le corps et l’esprit dans une démarche holistique.


Basée sur un héritage de pratiques anciennes, la médecine traditionnelle est, selon la définition officielle de l’OMS, “la somme des connaissances, des compétences et des pratiques fondées sur les théories, les croyances et les expériences propres à différentes cultures, qu'elles soient explicables ou non, utilisées dans le maintien de la santé et la prévention, le diagnostic, l’amélioration ou le traitement des maladies physiques et mentales.” Il s’agit généralement d’une médecine à l’approche globale, lorsque la médecine classique suit le principe de la cause à effet et se concentre sur le traitement des symptômes.
Entre plantes médicinales, prières et écoute de soi
Lorsque l’esprit va mal, le corps ne tarde pas à suivre. Le système de guérison traditionnel māori vise à rééquilibrer les deux, afin de permettre de se libérer du négatif pour atteindre son plein potentiel.
Le Rongoāa Māori est un système de soins complet qui combine plusieurs approches : l'utilisation de plantes médicinales (rongoā rākau), le massage thérapeutique (mirimiri), mais aussi des prières et des incantations (karakia). Chaque élément joue un rôle clé pour rétablir l'équilibre entre le corps, l'esprit, la terre (Papatūānuku) et les ancêtres.

Le Mimiri, massage traditionnel Māori
Le mirimiri (et son pendant plus physique, le romiromi) vise à soigner à la fois le corps, l’esprit et les émotions. Cette pratique repose sur l’idée que les traumatismes émotionnels créent des blocages énergétiques pouvant provoquer des douleurs physiques. À travers des massages profonds, parfois douloureux, combinés à l'utilisation d'éléments naturels (bois, pierres, mer, terre), on cherche à libérer ces tensions pour réaligner le corps et retrouver un équilibre intérieur.
Après un mirimiri, les tensions dans notre corps sont atténuées, on se sent plus léger, régénéré, et cela nous apporte plus de clarté dans notre esprit.
Mirimiri : une médecine Māori pour soigner son corps et son esprit

Les plantes Rongoāa
Les plantes, soigneusement récoltées dans la nature, sont au cœur de cette pratique. Harakeke (lin de Nouvelle-Zélande), kawakawa (poivrier de brousse) et mānuka (arbre à thé), chacune possède des vertus spécifiques, transmises de génération en génération. Rien n’est laissé au hasard, du moment de la cueillette à l’état d’esprit même du guérisseur. Tout compte. Car dans le Rongoāa, soigner, c’est aussi respecter profondément le vivant.
Certaines plantes de rongoā sont toxiques et ne doivent être préparées que par des personnes formées au rongoā.
La base de données Māori Plant Use contient des informations sur la manière dont les Māori utilisaient les plantes pour survivre en Nouvelle-Zélande, en particulier avant l'arrivée des Européens.
Une médecine traditionnelle en pleine renaissance
Longtemps marginalisée pendant la colonisation, la médecine traditionnelle Māori connaît aujourd’hui un renouveau. Depuis les années 1990, les initiatives pour la protéger et la valoriser se multiplient, à travers des formations, des recherches et des collaborations avec le système de santé officiel néo-zélandais.
Le Rongoāa est une invitation à l'équilibre
Reconnaître le Rongoāa, c’est reconnaître l’importance du lien à la terre, aux ancêtres et à une vision du soin qui dépasse le corps physique. C’est aussi offrir une voie complémentaire aux soins modernes, pour ceux qui ressentent le besoin de reconnecter avec leur histoire.
Le Rongoāa est une invitation à ralentir, à écouter les messages que notre corps et notre esprit tentent de nous envoyer, et de retrouver notre juste place dans le monde. Cette médecine invite à se reconnecter à la nature pour renforcer le processus de guérison.
Alors, si vous voyagez ou que vous vous expatriez en Nouvelle-Zélande, peut-être croiserez-vous sur votre chemin un praticien de Rongoāa. N’hésitez pas à vous laisser guider car, au-delà des soins, c’est une rencontre précieuse avec une philosophie de vie millénaire.
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