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Beats per minutes, quand l'amour et la colère sont contagieux

French Film Festival aucklandFrench Film Festival auckland
Nahuel Pérez Biscayart et Arnaud Valois
Écrit par New Zealand French Film Festival
Publié le 18 mars 2018, mis à jour le 5 août 2018

Paris... C'est LA ville romantique par excellence, visitée par tous les amoureux transis venus du monde entier et adeptes du fameux "French Kiss" ! C'est incontestable, les français sont experts en la matière. Alors, qu'en est-il de leur cinéma? À l'occasion de l'Alliance Française French Film Festival édition 2018, quoi de mieux que d'explorer la rubrique Dare to love ?

 

Dare to love parcoure les engagements et relations amoureuses et pose les questions de nos conduites morales et de nos buts, que nous sommes déterminés à atteindre par amour (tellement romantique !). Cette section était d'ailleurs déjà présente dans l'édition 2017 du festival sous le nom La Vie et l'Amour. Cette année, on explore l'amour controversé, l'amour disparu, l'amour combattant la maladie, bref l'amour sous toutes ses formes ! Cette année, on renouvelle l'expérience en "osant aimer" !

Plusieurs nominations en festivals, 10 récompenses raflées, c'est le film le plus vendus à l'étranger en 2017... Suspense... 120 Battements par Minutes (Beats per Minutes), of course ! Réalisé par Robin Campillo en 2017, le film semble faire l'unanimité à l'international. La rédaction du Petit Journal d'Auckland vous fait le point sur ce film :

Synopsis

Nous sommes au début des années 1990 et le sida fait ravage. C'est l'histoire de cette association, Act Up Paris qui fait tout pour faire connaître cette maladie dévastatrice et encore trop méconnue du grand public. Au sein de cette association, Nathan rencontre Sean, un féroce luttant charismatique et déterminé, celui qui va transformer sa conception des choses et par la même occasion, sa vie entière...

 

120 battements par minute

 

Que nous raconte le film à travers le scénario ?

Pour bien comprendre un film, il faut s'appuyer sur un scénario bien élaboré, c'est indispensable. A la fois, connaître les valeurs et les idées du réalisateur peuvent aider à la compréhension de l'histoire et parvenir à une réflexion de fond. C'est une des fonctions du cinéma, faire réfléchir, poser des questions au delà du simple divertissement.

Quel lien uni le réalisateur et le film ?

Robin Campillo fait lui-même parti d'Act Up Paris. C'est à la suite d'une interview de Didier Lestrade, un des créateurs d'Act Up Paris, qu'il décide de s'engager. Celui-ci parle d'une «communauté sida» (malades, proches, personnels médical, etc.) combattant la maladie dans l'ignorance la plus totale vis-à-vis de la société. C'est une révélation pour le réalisateur, le silence est brisé. Comme beaucoup d'homosexuels il vit les années 1980 dans la peur et l'incompréhension de cette épidémie. Il rejoint l'association en 1992 pour à son tour lutter contre l'indifférence générale!

Alors comment s'en traduit le scénario et la mise en scène ?

120 Battements par Minutes est un film, pourrait-on dire, historique avec scénario original qui s'inspire de l'expérience du réalisateur. Néanmoins le film reste bel et bien une fiction selon-lui.

Robin Campillo ne choisi pas la facilité. Le film se déroule principalement en deux parties. D'abord nous avons à faire aux reconstituons du combat et des actions mis en place par Act Up Paris. Puis, en parallèle, nous assistons à l'histoire d'amour entre Nathan et Sean. C'est d'ailleurs par le biais des réunions de l'association qu'ils se rencontrent. A noter durant le cours de l'histoire que le point de vue du personnage évolue. On est focalisé en premier lieu sur le point de vue de Nathan qui découvre le «monde Act Up» pour découler sur celui de Sean traversant les différents stades de la maladie, toujours avec Nathan à ses cotés.

 

120 battements par minute

 

Cette romance est nourrie par le récit des actions Act Up et nous rappelle outre la dimension politique que ces hommes et femmes sont des humains avant tout. 120 Battements par Minutes est rythmé par la musique qui prend une place déterminante au sein de l'histoire. La culture musicale des années 1990 est notamment marquée par la House Musique. Cette musique est à la fois festive et craintive, à la fois légère et empreint à des sons techno. Ainsi les pulsations rapides de la musique que l'on retrouve tout au long de l'histoire font écho à l'urgence de la situation des malades du sida. On observe les cellules de l'épidémie, au tempo de la musique s'assembler, se diviser pour mieux se multiplier. Par les différents traitements de la musique et du récit, ce que l'on souhaite surtout c'est l'effondrement d'un tabou trop présent pendant trop longtemps!

Si vous n'avez pas encore eu la possibilité de voir 120 Battements par Minute de Robin Campillo, l'Alliance Française French Film Festival vous permet de le voir une dernière fois sur grand écran ! Pour cela, précipitez-vous à Takapuna pour une dernière séance le 21 mars 2018, denier jour du festival à Auckland !  

 

© Article par Fanny Stella

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