Number One, la fragilité d’une femme au pouvoir

Nous voilà de retour au Rialto Cinema Newmarket pour Number One (Numéro Une) réalisé par Tonie Marshal en 2017. Emmanuelle Devos, Richard Berry et Benjamin Biolay sont à l’affiche de ce film qui traite avec humour des relations entre pouvoir et machisme. Au programme du French Film Festival dans la rubrique Spotlight on France and beyond, Number One est une comédie élégante et gaie qui évite l’écueil du cynisme et de la victimisation. 

Spotlight on France and Beyond

Thème principal du programme du French Film Festival, édition 2018, Spotlight on France and Beyond revient à travers 11 films sur les différentes facettes de la France actuelle. Montée du populisme, immigration, intégration sociale mais également beauté des paysages, histoire de femmes contemporaines et thriller agricole... Onze films qui encouragent une façon humaine et compréhensive de percevoir la société française. 

Parmi eux figure Numéro Une (ou Number One en anglais), dans lequel Emmanuelle Devos campe une candidate à la direction d’une entreprise du CAC 40.

Synopsis

Emmanuelle Blachey est ingénieure au sein d'une grande société d'énergie. Elle est intelligente, brillante et gravit échelons après échelons jusqu’à accéder à une place importante au sein du comité exécutif de son entreprise. C'est un réseau de femmes mystérieuses et déterminées qui viennent perturber la «paisible» vie d'Emmanuelle et l’entraîne à prendre la tête d'une entreprise du CAC 40. Cela ferait d'elle la première femme occupant un tel poste dans le secteur de l'industrie. Pour autant, c’est un secteur où ce sont les hommes qui dominent toujours... Alors, que la guerre commence!

Où sont les femmes?

Ah les femmes... Sujet incontournable pour l'Alliance Française French Film Festival mais aussi au sein de notre société moderne, tous pays confondus (en témoigne notre article ici). Dans tous les domaines professionnels et particulièrement pour ce qui est des postes à décisions, les femmes sont souvent minoritaires et traitées parfois de manières inférieure (y compris dans le secteur cinématographique!). Qu'en est-il aujourd'hui ? 

Pour Tonie Marshal, il s'agit dans son film, de montrer les difficultés rencontrées par les femmes pour accéder à des postes à décisions. De manière concrète, et parce que l'on fait aussi des films pour changer les choses, il est nécessaire pour le réalisateur d'intégrer en grand nombre les femmes à ce genre de postes et pourvoir à l'égalité avec les hommes. Pour quoi précisément ? Changer l'organisation dans le milieu du travail, parvenir à la mixité complète et totale dans notre milieu social, notre vie de tous les jours. Être heureux en fait !

Que nous raconte le films à travers les personnages principaux? 

Emmanuel Blachey (Emmanuelle Devos) : Ingénieure, elle occupe un poste important au sein d'une des plus grosses entreprise d'énergie du secteur industriel. Elle est déterminée, aussi fragile quant à la disparition de sa mère noyée et jamais retrouvée, une dépression passée et quelques prise de médicaments contre l'anxiété. Son rôle n'est pas celui de la femme rigide et autoritaire que l'on pourrait penser d'ordinaire, mais plutôt celui de la femme «patron», humaine et compétente, prise d'intérêt pour les futurs milliers de chômeurs si jamais elle ne se bat pas pour devenir PDG d'Anthéa. 

Jean Beaumel (Richard Berry) :  Ce personnage est nuancé. Sexiste et misogyne et pourtant agréable et charmant. Il est prêt à écraser ses adversaires coûte que coûte mais il reste sensible devant un opéra, déversant ses larmes. «Le pouvoir, le sexe et l'argent. Aucun mec ne cumule les trois, c'est deux max et toi c'est le sexe et l'argent», lui lance Marc Ronsin (Benjamin Biolay), son partenaire dans le film. Tous deux forment un duo complémentaire du moins, les premier temps...

La condition des femmes est encore aujourd'hui au cœur des débats et particulièrement dans le monde du cinéma ! Tonie Marshal fait parler une partie d'entre-elles sans parodie. Number One est encore au programme de l'Alliance Française French Film Festival 2018, un conseil : foncez-y !