Comme chaque année, la Foire internationale de Thessalonique (TIF) a été le théâtre des grandes annonces politiques en Grèce. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis y a dévoilé les grandes lignes de la politique économique de son gouvernement pour l’année à venir, plaçant les réformes fiscales au cœur de son discours.


Des baisses d’impôts pour les familles
Le plan présenté représente environ 1,6 milliard d’euros et vise principalement les ménages de la classe moyenne et les familles avec enfants, alors que la Grèce fait face à un défi démographique majeur. Mitsotakis a qualifié cette réforme de « la plus audacieuse révision des tranches d’imposition sur le revenu depuis 1974 ».
« Nous savons tous que les Grecs peinent à joindre les deux bouts. Notre priorité non négociable est donc de soutenir leur revenu », a-t-il déclaré.
Au-delà du court terme, le Premier ministre a également évoqué des réformes à l’horizon 2030, laissant entrevoir l’enjeu des prochaines élections. Il a toutefois nié les rumeurs d’une éventuelle modification de la loi électorale en faveur de son parti, la Nouvelle Démocratie, affaiblie dans les sondages après presque six ans au pouvoir et une série de scandales, dont la catastrophe ferroviaire de Tempe.
La Turquie, ligne rouge en politique étrangère
En matière de relations internationales, Mitsotakis a réaffirmé que la Grèce continuerait de bloquer la participation de la Turquie au programme européen de défense SAFE tant qu’Ankara maintiendra son casus belli concernant l’extension des eaux territoriales grecques en mer Égée.
Il a également rejeté une nouvelle fois le mémorandum maritime signé entre la Turquie et la Libye, le qualifiant de « nul et non avenu ».
L’opposition contre-attaque
En marge de la Foire, l’ancien Premier ministre Alexis Tsipras a vivement critiqué la politique du gouvernement et présenté son propre plan de relance en sept points. Celui-ci repose notamment sur une « Contribution patriotique » demandée aux plus hauts revenus pour financer des investissements massifs et renforcer la cohésion sociale.
Un projet énergétique sous tension
L’avenir du Great Sea Interconnector (GSI), le câble électrique reliant la Grèce et Chypre, est incertain. Les doutes exprimés par le ministre chypriote des Finances, Makis Keravnos, sur la viabilité du projet de 1,9 milliard d’euros ont suscité de vives réactions à Athènes.
Mitsotakis a rappelé que « Chypre est le principal bénéficiaire de ce projet et la Grèce s’est empressée de le promouvoir pour l’aider », appelant Nicosie à clarifier sa position. Le projet bénéficie également du soutien de la Commission européenne, qui le considère comme un Projet d’intérêt commun et a contribué à son financement.
L’actualité religieuse : succession au Sinaï
Enfin, sur le plan religieux, l’archevêque Damianos, abbé du monastère orthodoxe de Sainte-Catherine au Sinaï, a annoncé sa démission. Figure respectée, il souhaite lancer rapidement le processus de succession en coopération avec les gouvernements grec et égyptien ainsi que l’Église orthodoxe grecque. Cette décision, prise après plusieurs tensions internes, vise à rétablir la stabilité au sein de ce monastère historique, tout en préservant l’équilibre délicat des relations entre Athènes et Le Caire.
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