La Grèce rembourse 1,1 milliard d'euros à la France en avance, une aide inattendue

La crise de la dette souveraine grecque

À l’époque, l’économie grecque est en très mauvais état. Le nouveau gouvernement du socialiste Giórgos Papandréou, élu en 2009, révèle que ses prédécesseurs ont dissimulé l’état alarmant du pays : le déficit avait atteint environ 15% du PIB, et non 6% comme ils le prétendaient. Le choc est immense. Le pays souffre en plus d’une économie peu diversifiée, faiblement productive et d’une évasion fiscale importante.

Cette manipulation statistique a fait s’effondrer la confiance des marchés, qui imposent alors des taux d’emprunts très élevés. Au bord du gouffre, la Grèce sollicite l’aide du Fonds monétaire international et de l’Union européenne. En mai 2010, un plan de sauvetage à hauteur de 120 milliards d’euros sur trois ans est convenu. La France accepte d’y participer.

Un retournement de situation en Grèce

Au prix d’une politique d’austérité sévère, la Grèce parvient à relancer son économie. La bonne santé des finances se voit dans ces 2,8 milliards d’euros remboursés huit à seize ans en avance. Au-delà du cas français, Athènes a déjà réglé par anticipation une bonne partie de ses dettes auprès d’autres créanciers.

Une situation qui ferait presque rêver la France d’Emmanuel Macron. Le déficit public devrait en effet avoisiner les 5% du PIB l’an prochain, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin (Renaissance).

« Nous pouvons remercier nos amis grecs de nous aider à résorber notre déficit » ironise Jean-François Husson (Les Républicains), rapporteur général du budget au Sénat, cité par Le Monde.

Il est étonnant de voir l’ancien "cancre" européen venir en aide à la France, supposée être l’un des piliers de l’Union. Un retournement de situation qui pourrait même offrir à Athènes une image d’emprunteur plus sûr que la France sur les marchés.