D'étranges créatures ont investi la Fondation Cartier. Les sculptures de l'artiste australien Ron Mueck confrontent le réalisme le plus cru àde saisissants changements d'échelle. Elles mettent en scène le corps de façon très troublante.
Avec ses presque 3 mètres de haut, Wild man fait frémir? (photo AFP)
Ron Mueck est un artiste rare dont la production nécessite un long travail. Ses sculptures sont d'une virtuositéàcouper le souffle. La Fondation Cartier pour l'Art contemporain lui offre sa première exposition personnelle en France et propose un ensemble de cinq nouvelles pièces troublantes au plus haut degré.
Leur réalisation hyperréaliste saisit le regard jusqu'au vertige. Elle plonge le spectateur dans les replis de la chair, dans l'animalitéde la pilositéet dans la fragilitéimparfaite des rougeurs de la carnation. Mais la maîtrise technique de cet ancien marionnettiste qui a travaillépar exemple avec l'équipe de Jim Henson sur le Muppet show ne se borne pas au simple constat objectif.
Depuis 1996, il se consacre entièrement àune ?uvre déréglée par le jeu des échelles. Ainsi, son Wild man est un géant chevelu, nu et assis, de 2,85 m. Plus loin, le Spooning couple est composéde deux petites créatures allongées côtes àcôtes. Ailleurs, une femme immense semble émerger du sommeil ?In bed.
La condition humaine
Sur le visage de ces êtres de silicone et de fibre de verre se peignent les nuances parfois insaisissables des états intérieurs. Ce qu'ils expriment résiste souvent àune lecture univoque et relève, pour une part, de la libertéd'interprétation personnelle. Car, dans l'intervalle qui va de la précision clinique de leur exécution au décalage créépar leurs différentes tailles, se tient l'impossible définition de l'Humain.
Les personnages de Ron Mueck sont un miroir oùaffleurent àla fois la morbiditéet le souffle de la vie. Ils sont chargés de l'histoire éternelle de la représentation du corps et des interrogations les plus contemporaines sur la manipulation génétique du vivant.
Monumentaux ou dérisoires, ils s'offrent àun face àface abrupt, d'une intensitéessentielle.
Jean Marc Jacob. (LPJ) 13 février 2006
Ron Mueck ? Fondation Cartier pour l'Art Contemporain ? 261 boulevard Raspail ? 75014 Paris
Jusqu'au 19 février
http://www.fondation.cartier.fr/flash.html
Avec ses presque 3 mètres de haut, Wild man fait frémir? (photo AFP)
Ron Mueck est un artiste rare dont la production nécessite un long travail. Ses sculptures sont d'une virtuositéàcouper le souffle. La Fondation Cartier pour l'Art contemporain lui offre sa première exposition personnelle en France et propose un ensemble de cinq nouvelles pièces troublantes au plus haut degré.
Leur réalisation hyperréaliste saisit le regard jusqu'au vertige. Elle plonge le spectateur dans les replis de la chair, dans l'animalitéde la pilositéet dans la fragilitéimparfaite des rougeurs de la carnation. Mais la maîtrise technique de cet ancien marionnettiste qui a travaillépar exemple avec l'équipe de Jim Henson sur le Muppet show ne se borne pas au simple constat objectif.
Depuis 1996, il se consacre entièrement àune ?uvre déréglée par le jeu des échelles. Ainsi, son Wild man est un géant chevelu, nu et assis, de 2,85 m. Plus loin, le Spooning couple est composéde deux petites créatures allongées côtes àcôtes. Ailleurs, une femme immense semble émerger du sommeil ?In bed.
La condition humaine
Sur le visage de ces êtres de silicone et de fibre de verre se peignent les nuances parfois insaisissables des états intérieurs. Ce qu'ils expriment résiste souvent àune lecture univoque et relève, pour une part, de la libertéd'interprétation personnelle. Car, dans l'intervalle qui va de la précision clinique de leur exécution au décalage créépar leurs différentes tailles, se tient l'impossible définition de l'Humain.
Les personnages de Ron Mueck sont un miroir oùaffleurent àla fois la morbiditéet le souffle de la vie. Ils sont chargés de l'histoire éternelle de la représentation du corps et des interrogations les plus contemporaines sur la manipulation génétique du vivant.
Monumentaux ou dérisoires, ils s'offrent àun face àface abrupt, d'une intensitéessentielle.
Jean Marc Jacob. (LPJ) 13 février 2006
Ron Mueck ? Fondation Cartier pour l'Art Contemporain ? 261 boulevard Raspail ? 75014 Paris
Jusqu'au 19 février
http://www.fondation.cartier.fr/flash.html
Commentaires
L'annuaire 
L'agenda 
Les annonces 
