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ART - Dan Flavin : l’être et le néon

Il reste quelques semaines pour profiter de la belle exposition consacrée àl'américain Dan Flavin, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Une rétrospective faite de la lumière des tubes fluorescents qu'utilisait ce grand représentant de l'art minimal

Rigueur intellectuelle et joie des sens (photo Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris)

Malgréune très grande reconnaissance internationale, le travail de Dan Flavin n'avait pas bénéficiéjusqu'alors de la grande rétrospective qu'il mérite.
Un projet était en cours du vivant de l'artiste. Il voit le jour, dix ans après sa mort, avec l'exposition que propose, jusqu'au 8 octobre, le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. En réalité, le jour, il le voit fort peu !
Car les oeuvres de l'artiste américain se composent exclusivement de tubes lumineux qu'il est préférable d'installer, si l'on veut profiter de leur effet, dans des espaces àl'abri de l'éclat du soleil.

La cinquantaine de pièces réunies explore donc les possibilités plastiques de ce qu'on appelle couramment des néons, et qui sont ici de simples appliques ou des tubes fluorescents standard.
La neutralitéde ces éléments, leur aspect readymade, est important et concourt au minimalisme, dont Dan Flavin est, avec Donald Judd, un des plus éminents représentants.
La rigueur et le plaisir
Le mot peu effrayer et laisser craindre un art froid et cérébral, se tenant àl'écart du plaisir et de l'émotion.Le parcours prouve exactement le contraire, et ce dès les premières salles. En 1961, la série des Icônes adjoint des sources lumineuses àdes caisses de bois peint. Une d'entre elle est dédiée àun frère jumeau décédé. Ce principe de dédicace, chaleureux et humain, se retrouve ensuite sur The diagonal May 25 (to Constantin Brancusi), une ?uvre fondatrice de 63 oùFlavin utilise pour la première fois le tube fluo seul. Plus loin, c'est àl'artiste constructiviste Tatline qu'est consacrée une très grande série intitulée Monument.
Immergédans la couleur, le promeneur ressent de plus en plus intimement les lois physiques et les surprises de l'optique. L'expérience lumineuse se diffuse àl'architecture et, sans limite stricte, les ?uvres influent sur leur environnement.
La rigueur intellectuelle et la joie des sens trouvent ici un magnifique terrain d'entente.
Jean Marc Jacob. (LPJ) 11 septembre 2006

Dan Flavin, une rétrospective, jusqu'au 8 octobre, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, 11 avenue du Président Wilson, Paris 16
http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=6450



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