Alors que pour beaucoup télétravail rime avec sédentarité, ces jeunes travailleurs nomades ont choisi de tirer profit de ce format d’emploi en partant s’installer sous le soleil andalou. C’est à Séville que Thibault — 27 ans, travaillant pour l’ONU—, et Kevin — 30 ans, e-designer pour une entreprise française — ont élu domicile pour quelques temps. LePetitJournal.com a cherché à comprendre ce qui peut motiver des télétravailleurs à tenter l’expérience andalouse.
Un phénomène qui prend de l’ampleur depuis la crise sanitaire
Après deux années ponctuées de confinements et de couvre-feux, de plus en plus de télétravailleurs ont envie de nouveaux horizons. Une nouvelle tendance se dessine : télétravailler pour une entreprise française, mais depuis l’étranger. Ainsi, la mobilité professionnelle se digitalise et apparaissent les “digital nomads”, personnes qui travaillent sur internet tout en voyageant aux quatre coins du monde.
C’est ce qu’il s’est passé pour Thibault qui explique : “la crise sanitaire ayant changé la modalité de mon contrat, j’ai commencé à totalement travailler en télétravail”. Mais aussi pour Kevin pour qui s’expatrier en Andalousie était la meilleure façon de tirer profit de sa situation de télétravailleur.
Quitte à faire du télétravail, autant profiter des avantages en voyageant
La facilité et l’accessibilité de l’alternative andalouse
Si ces deux télétravailleurs ont décidé de s’installer en Andalousie c’est déjà pour des questions pratiques. L’installation y a été facile du fait de l’absence de démarches administratives. Les travailleurs français bénéficiant de la liberté de circulation, aucun visa ou documents ne sont à fournir : on vient s’installer quelques temps presque comme un touriste qui viendrait pour visiter.
S’installer à Séville c’est pratique car c’est l’Europe, pas de démarches administratives, mon forfait téléphonique est le même qu’en France…
Du coté de leurs employeurs, aucunes difficultés non plus. “La seule contrainte est de ne jamais avoir plus de 2-3 heures de décalage horaire pour faciliter les réunions” précise Kévin. Située sur le même fuseau horaire que la France, l’Andalousie satisfait donc ce critère horaire.
La facilité d’accès depuis la France est aussi un vrai avantage qui a participé à leur décision de s’installer à Séville. Effectivement, Kevin raconte : “je voulais commencer avec une destination simple car moi je suis arrivé en voiture, avec mon ordinateur, mes écrans, tout mon matériel”. L’aéroport international dont dispose Séville est aussi un vrai plus pour Thibault qui souligne que “le direct Marseille-Séville est un avantage pratique”.
Par ailleurs, c’est aussi le coût de la vie, inférieur à celui de la France, qui participe à l’accessibilité de l’expérience andalouse.
Pour ce qui est de la recherche de logement, Thibault explique : “mon statut de télétravailleur n’a pas été un problème pour mon installation car du fait de mon âge j’avais aussi accès aux nombreux logements étudiants qu’il y a à Séville”. La seule difficulté rencontrée par les deux télétravailleurs est la concurrence sur les logements à Séville puisque la ville attire de nombreux étudiants et travailleurs étrangers.
Ce que ces deux télétravailleurs apprécient à Séville est cet équilibre entre proximité et dépaysement. Pour Kevin, le choix de l’Andalousie est une bonne première expérience d’expatriation pour lui qui voulait découvrir un nouvel environnement, une nouvelle culture, mais en même temps cette dernière “reste suffisamment proche de la France”.
Un agréable cadre de vie et une ambiance andalouse favorable à la sociabilité
Les télétravailleurs français sont de plus en plus nombreux à se laisser séduire par le climat tempéré et ensoleillé qu’offre l’Andalousie. Ce dernier, allié à un rythme de vie doux ainsi qu’une ambiance festive, est notamment ce que “les télétravailleurs peuvent rechercher puisque le télétravail peut être stressant” estime Thibault. Il ajoute que “lorsque l’on est du matin au soir dans une seule et même pièce avec des relations uniquement virtuelles, on a un besoin de rencontrer des gens”.
Venir à Séville était pour moi une manière de retrouver une vie sociale
Pour le temps de travail en lui même, “la grande concentration de cafés sur une petite superficie” permet à Thibault de sortir travailler dans des tiers-lieux. Ensuite, le style de vie andalou permet à Thibault de pouvoir compenser ce manque de sociabilité en passant “un samedi à laisser le temps filer au soleil en terrasse avec des tapas c’est typique ici et on peut le faire tôt dans l’année”. Il constate avec plaisir que “le fait d’être étranger permet de rencontrer facilement du monde parce que Séville est une ville avec un truc à faire tous les soirs comme par exemple des échanges linguistiques organisés dans des bars”.
Ce télétravailleur note d’ailleurs le chaleureux accueil fait par les andalous aux expatriés et l’aspect cosmopolite de Séville : “c’est un bon endroit pour apprendre l’espagnol parce que les andalous sont sympas et c’est international donc je me suis souvent retrouvé dans des conversations bilingues anglais-espagnol”. Il ajoute que “la jeunesse andalouse a envie de pratiquer l’anglais et fréquente des endroits où vont les expat’. Comme le bar La Sra Pop, qui organise des open mic et propose à des artistes de se produire. Quand on arrive à Séville et qu’on ne connait personne, c’est un bon point de départ pour la sociabilité d’un télétravailleur”.
Une offre culturelle attrayante
Les nombreuses opportunités culturelles proposées à Séville semblent satisfaire la volonté de Thibault et Kevin de décompresser après une journée de travail. La ville, et plus généralement la région, regorgent de musées, de monuments à visiter, mais aussi de restaurants, de festivals… Tant de sorties possibles pour découvrir la culture andalouse ! “Au delà du temps et du coût de la vie, j’ai été attiré par la culture andalouse avec le flamenco, l’héritage historique, le patrimoine et l’esthétisme de la ville, l’architecture musulmane et chrétienne, le coté exotique de la végétation…” raconte Thibault.
Ces télétravailleurs apprécient aussi la variété d’escapades possibles en Andalousie et au-delà. Thibault explique “il y a Séville mais il y a aussi toute la région autour : on n’est pas loin de Grenade, Cadix, Cordoue…”. Kevin partage cet avis et ajoute que ce qui l’a aussi attiré à Séville c’est la proximité avec le Portugal.
Kevin recommande la galerie-taverne Ánima. On s’y rend pour contempler les expositions d’art contemporain tout en écoutant un concert de flamenco improvisé autour de tapas dans une ancienne et charmante maison Andalouse. C’est l’occasion selon lui d’expérimenter le “mélange très cool entre andalous et expats’ qui crée une ambiance très conviviale”.