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La recherche pour un vaccin avance... mais ce n’est pas pour demain!

Vaccin Coronavirus santé Moderna, Johnson & Johnson, Régénérons, SanofVaccin Coronavirus santé Moderna, Johnson & Johnson, Régénérons, Sanof
Écrit par Bernard Frontero
Publié le 19 mars 2020, mis à jour le 23 mars 2020

Il n'existe pour l'instant aucun vaccin ou traitement agréé contre le virus Covid-19 qui a infecté plus de 220.000 personnes et fait plus de 9.000 morts à travers le monde depuis le début de l'épidémie en décembre en Chine. Cependant, les scientifiques internationaux travaillent d'arrache-pied pour trouver un médicament et un vaccin contre ce virus. Les groupes pharmaceutiques et les laboratoires de recherche à travers le monde se sont lancés dans une course pour développer traitements et vaccins contre le nouveau coronavirus, utilisant une variété de nouvelles technologies. Moderna, Johnson & Johnson, Régénérons, Sanofi et une vingtaine d’autres entreprises et organisations sont sur les rangs.

 

 

Coronavirus
Coronavirus en 3D, AFP

Les sociétés américaines dans les starting-blocks 

Les autorités sanitaires américaines ont indiqué que le premier essai clinique contre le Coronavirus a débuté ce lundi 16 mars à Seattle où la première dose d’un vaccin expérimental a été injectée à un volontaire. Au total, 45 patients participeront à cet essai pendant environ 6 semaines, tous volontaires, âgés de 18 à 55 ans et en bonne santé.

C'est manifestement le projet le plus avancé à ce jour!

Le vaccin se nomme mRNA-1273 et a été développé par des scientifiques des NIH (National Institute of Health, équivalent américain de l'Inserm), et de l'entreprise de biotechnologies Moderna, basée à Cambridge dans l'État du Massachusetts.

D’autres sociétés sur les rangs

De même, la société américaine de biotechnologies Inovio Pharmaceuticals affirme que son propre projet de vaccin est presque aussi avancé. "Nous prévoyons de commencer les essais cliniques aux Etats-Unis en avril et ensuite rapidement en Chine et en Corée du Sud" a déclaré dans un communiqué J. Joseph Kim, président d'Inovio qui ajoute "Nous avons l'intention de livrer un million de doses d'ici la fin de l'année".

Enfin, l'entreprise pharmaceutique Johnson & Johnson envisage d'utiliser certains de ses médicaments afin de voir s'ils peuvent aider à traiter les symptômes des patients déjà infectés par le virus et travaille aussi sur le développement d'un vaccin. Des essais sur des humains devraient débuter en novembre prochain a déclaré son Directeur scientifique, Dr. Paul Stoffels, à la chaîne CNBC ce mardi.  

Un médicament qui pourrait avoir une réelle efficacité

De tous les médicaments en lice pour combattre le Covid-19, le remdesivir de l'Américain Gilead pourrait être le premier à arriver sur le marché, dans les prochains mois. 

Il n’a pas encore été approuvé mais a été prometteur dans le traitement de patients atteints du coronavirus en Chine. Pour Bruce Aylward, responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) "Il n'y a pour l'instant qu'un seul médicament dont nous pensons qu'il pourrait avoir une réelle efficacité. Et c'est le remdesivir". Cet antiviral produit par la firme américaine Gilead a été testé en Chine avec des résultats prometteurs, et utilisé aux Etats-Unis mais aussi en France, à Bordeaux, pour guérir le tout premier cas de Covid-19.

 

Plusieurs institutions chinoises ont annoncé qu'elles lanceraient des essais cliniques en avril pour tester l'efficacité de divers vaccins que le pays développe contre le virus.

Le ministère chinois de la Défense a indiqué ce mercredi 18 mars qu'il avait "réussi" à développer un vaccin contre le nouveau coronavirus SARS-CoV-2, qui cause la pneumonie Covid-19, et a autorisé les tests sur l'homme. Le vaccin a été créé par l'équipe de recherche dirigée par l'épidémiologiste Chen Wei de l'Académie militaire de recherche médicale chinoise.Selon Chen, le vaccin - développé conformément aux «normes internationales et réglementations locales» - est prêt pour «une production à grande échelle, sûre et efficace».

De plus, plusieurs institutions chinoises ont annoncé qu'elles lanceraient des essais cliniques en avril pour tester l'efficacité de divers vaccins que le pays développe contre le virus.

 

L’Europe sur le front !

La présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, a indiqué mardi après-midi qu’une entreprise européenne dans la recherche, CureVac, « travaillait à une technologie prometteuse pour développer un vaccin contre le coronavirus » et qu’elle espérait un vaccin d’ici l’automne 2020. 

L'histoire est en marche pour le laboratoire allemand CureVac

« L'Union européenne leur fournit jusqu'à 80 millions d'euros. J'espère qu'avec ce soutien nous pourrons avoir un vaccin sur le marché avant l'automne, cela pourra sauver des vies en Europe ainsi que dans le reste du monde », a conclu la présidente de la Commission Européenne.

Des essais « prometteurs » à l'Institut hospitalo-universitaire de Marseille

D’autres part, des essais cliniques de chloroquine, un anti-paludique, sont menés à Marseille pour soigner les malades atteints du Covid-19. Ils sont "prometteurs" et vont être étendus, a indiqué mardi le gouvernement. 

"J'ai pris connaissance des résultats et j'ai donné l'autorisation pour qu'un essai plus vaste par d'autres équipes puisse être initié dans les plus brefs délais sur un plus grand nombre de patients", a indiqué lors d'une conférence de presse téléphonique le ministre de la Santé Olivier Véran

Le professeur Didier Raoult, qui teste la chloroquine à l'Institut hospitalo-universitaire de Marseille, a affirmé lundi que son effet contre le coronavirus était spectaculaire et les résultats encourageants, comme le rapporte France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur. Sur 24 patients volontaires testés, "il n'y a plus que 25% de porteurs" du virus après six jours, a affirmé Didier Raoult, directeur de l'IHU, lundi, et les autres sont donc en voie de guérison.

Lors d’une conférence de presse le Président Donald Trump vient ce jeudi d’approuver le recours à la Chloroquine et le rendra disponible rapidement. La FDA a toutefois semblé nuancer cette annonce présidentielle... C’est, résume Associated Press (AP), une “affirmation fausse”, le président Donald Trump “a déformé les faits”, constate l’agence de presse américaine.

Il est certain que plusieurs experts appellent à la prudence en l'absence d'études plus poussées. En attendant, le ministre de la Santé Olivier Véran a estimé mardi que ces résultats "intéressants" de l'IHU devaient être soumis aux "processus de validation"scientifiques. Et il a annoncé avoir donné son feu vert à "un essai plus vaste (...) sur plus de patients", qui serait mené par "d'autres équipes" que celle de Didier Raoult.

Dans la foulée de ces résultats prometteurs, le laboratoire français Sanofi s'est dit prêt à offrir des millions de doses d'hydroxychloroquine aux autorités françaises.

Coronavirus Vaccin Traitement

Ce même groupe pharmaceutique français Sanofi s'est associé au ministère américain de la Santé pour développer lui aussi un candidat vaccin, en utilisant une "technologie de recombinaison de l'ADN". En s’inspirant d’une technologie déjà à la base du vaccin de Sanofi contre la grippe, l'entreprise pense avoir "une longueur d'avance" dans la mise au point rapide d'un vaccin contre le Covid-19. David Loew, vice-président exécutif et responsable de Sanofi Pasteur, a estimé pouvoir disposer d'un candidat vaccin "dans moins de six mois" et potentiellement entrer en essai clinique "dans environ un an à un an et demi". Cette collaboration s’inscrit dans le cadre d’un « partenariat de longue date qui lie Sanofi à cette autorité », a expliqué le groupe. Sanofi Pasteur, l’entité Vaccins de Sanofi, avait déjà mené des recherches sur un candidat vaccin au stade préclinique contre le Sras apparu en 2002.

De son coté, le mastodonte britannique GlaxoSmithKline (GSK) collabore avec une biotech chinoise, Clover, pour son candidat vaccin contre le coronavirus à base de protéines.

De leur coté des chercheurs espagnols travaillent contre la montre à la recherche d'un vaccin... et commencent déjà à obtenir des résultats!

Une équipe du Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSIC) a montré in vitro que le médicament Aplidin (plitidepsine), découvert par la société pharmaceutique espagnole PharmaMar, parvient à arrêter la multiplication d’un virus de la même famille; des chercheurs espagnols vont maintenant étudier si ce médicament est également efficace contre le COVID-19. « C'est un résultat prometteur », souligne dans un communiqué le virologue Luis Enjuanes, qui, avec Isabel Sola et Sonia Zúñiga, dirige le laboratoire de coronavirus du Centre national de biotechnologie (CNB-CSIC), à Madrid.

Isabel Sola, virologue du CSIC, qui étudie depuis plus de 20 ans les coronavirus, indique qu'après ce premier résultat prometteur, "il reste à confirmer l'efficacité du composé dans un coronavirus humain très similaire à celui qui circule actuellement, à l'origine de la pandémie. "

Le composé "nécessite le permis de biosécurité pour pouvoir évaluer l'efficacité du composé en laboratoire. Ensuite, il passe à une deuxième phase dans laquelle des tests précliniques sont effectués sur des animaux, et enfin il passe à une troisième étape dans laquelle il est expérimenté chez l'homme pour confirmer son efficacité avant de l'appliquer cliniquement. "

"Quand saurions-nous si ce médicament est efficace contre le nouveau coronavirus? Cela pourrait être une question de deux ou trois mois ", ajoute Luis Enjuanes.

 

Rapidité contre sécurité, un choix assumé

Normalement, obtenir un vaccin efficace, non toxique et utilisable prend entre 15 et 20 ans. Mais, devant l'urgence, la pression des gouvernements et des autorités sanitaires, certains appellent à accélérer les procédures. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dit mardi espérer un vaccin contre le COVID-19 avant l’automne. Plus raisonnablement, Moderna promet que son vaccin sera prêt au mieux pour mi-2021.

« Il n'y a aucune raison de mettre des gens en danger dans une étude pour un vaccin sans efficacité », met en garde Karen Maschke, chercheuse au Centre Hastings, un groupe de réflexion non partisan, sur le site STAT. Des arguments qui ne semblent pas faire le poids devant la panique déclenchée par l'épidémie de Covid-19.

 

Comment se protéger du coronavirus ? 

Selon l'Institut Pasteur, "en l'absence de mesures de contrôle et de prévention, chaque patient infecte entre 2 et 3 personnes". Afin de limiter la propagation du Covid-19, il faut "s'abstenir de toute sortie non indispensable dans un lieu public" et "éviter tout contact avec des personnes vulnérables (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgeés…)". De plus, "se laver les mains régulièrement, tousser ou éternuer dans votre coude, utiliser des mouchoirs uniques et conserver une distance d'au moins 1,5 mètre avec tout interlocuteur", demeurent des mesures efficaces.

#QuedateEnCasa #StayAtHome #Restezchezsoi COVID-19

Alors, comme le soulignent les réseaux - dans toutes les langues - en l’attente de traitements et vaccins: #Restezchezvous , #QuedateEnCasa , #stayathome 

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