C’est sur fond de guerre et de difficultés économiques que l’Espagne va prendre la Présidence du Conseil de l'Union Européenne à compter de ce samedi 1er juillet 2023. Par ailleurs étant donné que l’élection présidentielle espagnole aura lieu le 23 juillet, la présidence de Pedro Sanchez pourrait être écourtée.
Une présidence de 6 mois
La Présidence tournante a pour but de favoriser l'implication des dirigeants et de l'opinion publique du pays concerné dans les affaires européennes. Elle permet de renforcer le sentiment d'appartenance du pays à l'Union. Il est vrai que 6 mois c'est très court pour avoir un impact mais cela permet d'ouvrir les débats.
Deux États Membres accompagnent l’Espagne
Deux autres Etats Membres, la Belgique et la Hongrie, accompagneront l’Espagne dans un nouveau cycle.
En effet, depuis 2007, le système de « trios de présidence » a été introduit afin de renforcer la coordination entre les présidences. Trois Etats membres sont chargés d'élaborer un programme commun sur dix-huit mois.
Chaque Etat dresse ses priorités pour la présidence, ce qui contribue à donner une certaine inflexion nationale aux priorités de l'Union. Le trio fixe les objectifs à long terme et élabore un programme commun définissant les thèmes qui seront traités par le Conseil.
Les priorités de la Présidence espagnole
Trois points prioritaires sont à l’ordre du jour:
- La relocalisation en Europe d'industries clés, en particulier dans les domaines de l'énergie et de la santé, par exemple les pénuries d'équipements de protection individuelle dont ont souffert certains États membres lors de la pandémie.
- L'innovation et un cadre réglementaire pour les technologies d'avenir, notamment les énergies renouvelables (réduire la dépendance énergétique), la robotique, les produits et services numériques tels que l'intelligence artificielle.
- La justice sociale. Le dirigeant espagnol estime qu'une croissance économique positive n'est pas une fin en soi et qu'une meilleure redistribution des richesses est nécessaire dans l'ensemble de l'Union. Par ailleurs, Pedro Sanchez insiste aussi pour la création d’une directive pour l'établissement d’un cadre européen (BEFIT) qui découragera l'utilisation abusive d'entités écrans à des fins fiscales.
La migration et l'optimisation des processus de prise de décision" au niveau de l'UE - (le changement des règles de vote de l'unanimité à la majorité qualifiée dans certains domaines ) sont également cités comme des domaines d'intérêt par le dirigeant espagnol.
Un sommet avec l’Amérique latine
Le calendrier de la présidence espagnole comprend également un sommet UE-CELAC (Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes), une réunion au plus haut niveau politique qui n'a pas eu lieu depuis 2015. Pour Pedro Sanchez, l'Espagne doit rappeler au reste de l'Europe que l'Amérique latine n'est pas une affaire russe ou chinoise.
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