Le leader présumédu "gang des barbares"a enfin étéextradéde Côte d'Ivoire et écrouéen France ce week-end. Youssouf Fofana devra répondre du meurtre du jeune Ilan Halimi, mais sans doute aussi de plusieurs autres méfaits commis par la bande
Youssouf Fofana, alors escortévers l'avion qui l'a ramenéàParis. (Photo : AFP)
La justice française attendait Youssouf Fofana de pied ferme. Le jeune homme, soupçonnéd'être le "cerveau"du sordidement célèbre "gang des barbares", a enfin étéextradéde Côte d'Ivoire et écrouéàParis samedi. Il est arrivéàbord d'un avion militaire et a étéprésentéau Palais de justice dans la soirée. Il a étémis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de commettre les crimes d'enlèvement, détention et séquestration en bande organisée, acte de barbarie, demande de rançon et mort de la victime".
C'est àAbidjan, la capitale ivoirienne que Fofana avait étéarrêtéil y a une dizaine de jours. Alors que l'extradition aurait, sur le papier, pu se dérouler plus rapidement, Youssouf Fofana avait tout fait pour éviter d'être jugéen France. Avec l'aide d'un collectif d'avocats, il avait tentéde faire valoir que son ascendance ivoirienne pouvait lui valoir la nationalitédu pays. Son envoi en France aurait alors étérendu impossible, la Côte d'Ivoire n'extradant pas ses nationaux.
En vain : les juges ivoiriens avaient refuséde lui reconnaître la nationalitéivoirienne. Le président Laurent Gbagbo avait finaliséla procédure vendredi en signant le décret d'extradition de Youssouf Fofana.
22 personnes mises en examen
Fofana s'était envolépour l'Afrique le 15 février, soit deux jours après la découverte d'Ilan Halimi, agonisant près de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne. Ce jeune homme juif de 23 ans, mort pendant son transport àl'hôpital, avait étéséquestrépendant trois semaines àBagneux et torturéavec une grande sauvagerie : coups de cutter et de couteau, brûlures àl'acide?
L'affaire, qui a ému toute la France et suscitéune grosse mobilisation-hommage le 26 février, a déjàentraînéla mise en examen de 22 personnes, dont 19 sont placées en détention provisoire. Youssouf Fofana est la dernière prise de la justice. Avant son retour, ses petits camarades ont orientéles juges Corinne Goetzmann et Baudoin Thouvenot, chargéde l'enquête, vers les motivations antisémites du gang. "Prêt àcollaborer"
Fofana, lui, depuis son premier interrogatoire en Côte d'Ivoire, a toujours niél'argument "racial"au profit d'un mobile strictement financier. Samedi, il a campésur ses positions et affirméaux juges qu'il était "prêt àcollaborer avec la justice".
Alors que les contours de sa responsabilité, plus ou moins directe, restent àdéfinir dans l'assassinat d'Ilan Halimi, les juges lui tournent aussi autour pour d'autres affaires. La bande de Youssouf Fofana aurait par le passétentéd'extorquer des fonds voire d'enlever d'autres personnes. Le Pdg d'Arte, Jérôme Clément, ainsi que l'ancien président de Médecins sans frontières, Rony Brauman, auraient notamment figurésur leurs tablettes.
Le "cerveau"n'a pas fini de faire parler de lui.
Camille VAYSSETTES. (LPJ) 6 mars 2006
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Le monde, Youssouf Fofana, le montrer ou pas ?
Journal de Haute Marne, Out of Africa
Figaro Magazine, Sur les traces du barbare
L'Humanité, Le gang Fofana, multirécidiviste
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