

Deux ans après le drame, les débris de l'Airbus A 330 et les dépouilles de 104 victimes du crash Rio-Paris sont arrivées en France hier. Le début d'un long processus d'identification peut commencer
Après deux semaines de navigation sur l'Atlantique, un navire câblier affrété par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), L'Ile-de-Sein, était entré jeudi à l'aube dans le port de Bayonne, dans une atmosphère lugubre et pluvieuse. A son bord, deux conteneurs renfermaient les débris du crash du vol AF447 d'Air France et deux autres, réfrigérés, les corps des victimes. Ils ont été acheminés dans la journée vers l'institut médico-légal (IML) de Paris où des examens ? encadrés scientifiquement et juridiquement ? seront pratiqués afin notamment de les identifier (Photo AFP).
Le début d'un long processus
Les corps doivent être maintenant autopsiés et identifiés au cours d'un processus très encadré scientifiquement et juridiquement, qui "prendra des semaines, voire des mois", avait expliqué samedi 11 juin à l'AFP le colonel François Daoust, chef de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). "Trois médecins légistes, deux radiologues et deux orthodontistes vont être mobilisés à plein temps à l'IML" de Paris, a précisé la préfecture de police (PP). Selon la PP, "il faut se donner au moins une bonne semaine voire deux avant d'apporter des éléments, le but étant de rendre au plus tôt et au plus vite les corps aux familles".
L'identification grâce à l'empreinte dentaire
Comme pour d'autres catastrophes aériennes (accident du Concorde en 2.000, crash de Charm el-Cheikh en 2004?), les experts de l'Institut médico-légal tenteront d'identifier les victimes en comparant les dossiers ante et post mortem. Le premier est un recueil d'informations fournies par la famille et les médecins de la victime : fractures, prothèses, opérations subies, bijoux, tatouages ou encore plombages et couronnes dentaires. "Les dents sont très précieuses pour identifier un cadavre, explique Josiane Pujol, chirurgien-dentiste et expert en ondotologie médico-légale. D'une part, il serait totalement exceptionnel qu'il existe deux formules dentaires identiques. D'autre part, une dent ne se dégrade jamais : on a même retrouvé celles de certains hommes préhistoriques." Le rapport post mortem est établi par les médecins légistes à l'issue des examens pratiqués sur le cadavre. Un logiciel se charge ensuite de rapprocher les deux dossiers, afin d'établir des correspondances et de permettre l'identification.
Mais identifier tous les corps sera difficile prévient Sophie Grond, chef de service de médecine légale du CHU de Bordeaux. "Après un séjour dans la mer, l'état d'un corps est très variable, en fonction de nombreux facteurs comme l'imprégnation de l'eau", souligne-t-elle.
Le 1er juin 2009, le vol AF447 s'est abîmé en mer avec 228 personnes à son bord. 104 corps ont été remontés à la surface. Au total, quelque 70 dépouilles reposent donc encore parmi les restes de l'épave.
J.B (www.lepetitjournal.com) vendredi 17 juin 2011
Voir aussi :
France Soir - Vol AF447 : Comment se pratique l'identification des corps ?
TF1.fr - AF 447 : comment va-t-on identifier les 104 corps ?
Le Parisien - Rio-Paris : l'Institut médico-légal chargé d'identifier les 104 corps


































