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Noho Travels « Je voulais voir plus, je voulais vivre plus »

Digital Nomad Noho TravelsDigital Nomad Noho Travels
Écrit par Sandra Camey
Publié le 1 avril 2020, mis à jour le 18 février 2021

Après avoir travaillé dans le marketing et la publicité, Arnaud décide de parcourir les routes du monde, ordinateur sous le bras. C’est avec son blog Noho Travels que ce Marseillais nous emmène au gré de ses aventures au bout du monde.
 

Je voulais voir plus, je voulais vivre plus.

Comment vous est venue l’idée de voyager à travers le monde ?

C’est une passion que j’ai depuis mon enfance. J’avais l’habitude de voyager avec ma famille deux à trois fois par an à l’étranger. On aimait bien aller dans la zone caraïbe et en Afrique. Grâce à cette ouverture sur le monde, j’ai toujours eu une grande curiosité pour le voyage.  Quand j’ai fini mes études à 22 ans, j’ai travaillé en agence média. Je ne comptais pas mes heures, parfois jusqu’à 23h, week-end inclus. J’ai travaillé pour le groupe NRJ et eu un quotidien classique, qu’on nous inculque : se lever, prendre le métro ou la voiture, travailler, rentrer à la maison et ainsi de suite. Il y a une période où j’ai fait une sorte de burn-out, j’ai eu envie de partir pour vivre les choses autrement. Lors de mon emploi en agence média, je travaillais pour des annonceurs comme Rolex, Mercedes et Google, donc c’était de très beaux budgets, je me régalais. Mais c’était pas le mode de vie que je voulais à ce moment là, je voulais voir plus, je voulais vivre plus.

Etant Marseillais, j’ai créé ma boîte de marketing et publicité là bas, j’avais d’abord des rendez vous avec les clients mais à la fin de cette première année je faisais uniquement des échanges de mails et des appels téléphoniques. Je n’étais pas à ma place dans cette vie là. Je me suis alors dit que je pouvais continuer à faire tourner ma boîte tout en voyageant à travers le monde. En 2016, je deviens Digital Nomad, une des plus belles décisions de ma vie jusqu’à présent.
 

Savoir ne pas se laisser envahir par la beauté du monde.

Quel est le quotidien d’un Digital Nomad ?

Mon quotidien se traduit par une très bonne organisation : réveil à 7 heures du matin pour travailler et gérer l’ensemble des dossiers en cours et l’après midi je profite de là où je suis, en fin d’après-midi je peux me remettre à bosser. Il faut avoir une certaine rigueur dans le temps de travail. Savoir ne pas se laisser envahir par la beauté du monde.

Je travaille quasiment tous les jours, sans différence entre la semaine et le week-end. J’ai un deal avec moi même : si je commence à gagner moins de ce que je dépense en voyageant, j’arrête et je rentre. C’est une pression que je m’impose, du coup, je travaille tout le temps pour ne pas atteindre ce point de rupture où je devrais rentrer.

digital nomad


Que souhaitez-vous apporter avec Noho Travels ?

A la base Noho Travels a été créé pour partager mes aventures avec mes proches. Mais j’ai commencé à me développer sur Instagram petit à petit où le nombre d’abonné augmentait, comme sur Facebook. Maintenant j’ai un blog et une newsletter qui compte 700 abonnés. Je pense que l’idée reste toujours la même, partager, mais non plus uniquement avec mes proches mais avec tout le monde. J’ai commencé mes voyages en Asie, j’ai enchainé sur l’Océanie, l’Amérique du Sud et l’Europe. Je suis reparti en Asie et l’année dernière j’ai passé un an au Japon. Maintenant je traverse l’Amérique centrale en commençant par le Mexique pour faire un documentaire sur les Français qui y vivent. Depuis, j’ai traversé l’ensemble des pays d’Amérique centrale.

Je souhaite à travers mes aventures, donner envie aux gens de voyager. Il existe une peur du voyage, de plus en plus en ce moment avec les actualités. Notamment, j’ai reçu beaucoup de commentaires me disant que l’Amérique centrale était extrêmement dangereuse alors que les gens y sont adorables. Les gens sont assez anxiogènes par rapport à l’idée de partir à l’étranger. Du coup, j’essaie de prouver que les choses se passent bien et qu’on peut vivre des moments extraordinaires.
 


Pouvez vous nous raconter vos souvenirs de voyage les plus marquants ?

J’ai beaucoup de souvenirs marquants ! A chaque fois, on me pose la question « quel est le plus beau pays que tu as visité » et j’ai du mal à répondre. Je peux vous raconter un souvenir que j’ai en tête, celui du chemin de Compostelle, une sublime expérience. A la base ce n’était pas prévu dans mon voyage mais plusieurs personnes m’en avaient parlé, du coup j’ai eu envie de le faire. Juste avant, je suis allé en Islande et j’ai eu le plus gros pépin de l’histoire de mes voyages. J’étais près d’une source d’eau chaude, dans la nature, loin de tout et sans aucune signalisation. En allant pour me baigner dans une rivière, je suis tombé dans un trou de boue bouillante. Mes deux jambes se sont retrouvées dans de l’eau à 140° , j’étais brulé au deuxième degré. La douleur était incroyable mais j’ai dû marcher une heure pour retourner à la voiture que j’avais louée. Une heure de voiture plus tard j’arrive à l’hôpital en état de choc. J’ai été rapatrié à Paris où je suis resté chez un ami pendant un mois immobilisé sans pouvoir marcher. J’allais abandonner l’idée de faire le Chemin de Compostelle et rentrer chez moi à Marseille. Un jour, alors que je rentre de l’hôpital, je me dis « si j’ai un signe là maintenant me disant que je dois faire Saint-Jacques de Compostelle, je le fais. Si non, je rentre demain ou après-demain à Marseille. » Lorsque j’arrive devant l’immeuble de l’ami qui m’accueillait, une publicité de Vueling disait « Cet été, tous les chemins mènent à Compostelle ». Pendant un mois, j’ai marché sur le chemin de Compostelle et j’y ai rencontré des gens de toutes nationalités, Japonais, Taïwanais, Russes, tous aussi extraordinaires les uns que les autres. C’était en 2017 et depuis je vais leur rendre visite à chacun. Je suis allé à Taiwan l’année dernière, au Japon et en Espagne où je les revois tous petit à petit.
 

Sur votre site, on voit que vous avez particulièrement visité les pays d’Asie et d’Amérique, planifiez vous de voyager à travers l’Europe, l’Afrique ou le Moyen-Orient ?

Très bonne question, je garde la visite de l’Europe pour mes vieux jours. Si un jour, j’ai une famille, ce sera plus facile de se déplacer en Europe que sur les grandes distances. Tant que je n’ai pas de contraintes, je pars loin et je traverse plusieurs pays en même temps. Pour l’Afrique et le Moyen-Orient, j’envisage de remédier à ce problème en travaillant sur un projet pour la fin de l’année où je partirai d’Afrique Orientale pour remonter jusqu’au Moyen-Orient. L’idée est de partir soit depuis l’Afrique du Sud soit de la Tanzanie pour aller jusqu’en Ethiopie et de là voyager jusqu’à Oman. Selon l’actualité, je souhaite me rendre en Iran. Pour mes projets à courts termes, je mets en place mes prochains documentaires sur les expatriés français à l’étranger. Fin avril, je me rend à Malte pour tourner des interviews. En mai, je retourne au Japon où vit ma copine. La vie séparée n’est pas toujours évidente. J’ai eu une relation à distance entre Marseille et Avignon et ça se passait très mal. Là je suis au Panama avec une Japonaise qui vit dans son pays et ça se passe très bien.

 

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