Monter son propre restaurant ou bar en Espagne n’est pas toujours simple. Avoir une aide de professionnels pour qu’il soit viable, c’est mieux. C’est ce que proposent Marta Cebrían & Loïc Salvisberg que nous avons rencontrés.


Marta, est-ce que vous pouvez vous présenter et présenter votre entreprise?
J’ai commencé dans le secteur de la banque, c’est de là que vient le modèle corporatif qu’on essaie d’avoir dans l’entreprise. J’ai étudié en banque et le commerce international à Paris. Et je me suis vite rendu compte que ce n’était vraiment pas ce que je voulais et ça ne correspondait pas aux objectifs que j’avais dans ma vie, c’est à dire travailler, creer sur du concret ou vendre des objets utiles. Du coup j’ai commencé à beaucoup m’intéresser à la cuisine parce que ma mère avait un restaurant dans la quartier de Chueca à Madrid. J’ai décidé de partir étudier à l’institut Paul Bocuse à Lyon, qui prépare à travailler dans les étoilés Michelin. C’est le chemin que j’ai pris, mais c’est très difficile donc j’ai vite fait un trait dessus et j’ai décidé de monter ma propre entreprise.
Nos concurrents sont très hispanophones, très centrés sur le marché espagnol et ne connaissent pas ce qui se passe au-delà des frontières. C’est comme ça qu’on se démarque.
Par les expériences que j’avais eu en marketing et développement commercial et tout ce que j’avais appris à l’institut Bocuse et en opérationnel dans des restaurants Michelin, je me suis dit que le mieux était de trouver un produit qui me permettent d’assurer les deux expériences. C’est de là qu’est née notre entreprise de conseil en restauration, gastronomie, hôtellerie etc… On l’a fondée il y a 6 ans, en Belgique et maintenant nous sommes basés à Madrid. On travaille partout. Nous avons l’avantage de tous avoir ce profil international, de parler plusieurs langues et d’avoir des origines très différentes. Ce qui nous permet de couvrir un large territoire qui est vraiment différent de ce qu’on trouve sur le marché espagnol où nos concurrents sont très hispanophones, très centrés sur le marché espagnol et ne connaissent pas ce qui se passe au-delà des frontières. C’est comme ça qu’on se démarque.
Et vous, Loïc?
Après mon brevet, je suis entré dans une école hôtelière : cuisine et pâtisserie. Puis j’ai pris une année sabbatique pour découvrir de nouvelles langues, cultures, vivre de nouvelles expériences culinaires aussi et connaître davantage de gastronomies différentes. Fin 2016 je me suis installé à Madrid parce que je suis tombé amoureux de la ville et de l’Espagne. J’ai continué de travailler que ce soit en France ou en Espagne. Mes études m’amenaient aussi à travailler dans des étoilés, ou au moins des gastronomiques, mais j’ai touché à tout parce que je voulais avoir une polyvalence dans tous les domaines de la restauration et de l’hôtellerie.
En étant conseiller gastronomique on comble toutes les demandes de nos clients.
Ça fait un peu plus d’un an que j’ai rejoint Marta et son entreprise. C’est vrai que post covid je voulais retrouver un équilibre entre ma vie professionnelle et personnelle parce que la restauration, c’est très prenant, et avec des horaires difficiles. En plus de ça j’ai toujours aimé enseigner ou apprendre à mes équipes. En étant conseiller gastronomique on comble toutes les demandes de nos clients. C’est aussi ça que j’aime. On passe de création de concepts jusqu’à l’ouverture de restaurants donc on essaie de l’aider à toutes les étapes et c’est moins répétitif. On touche à plein de projets différents, on peut créer des offres gastronomiques complètement différentes.
Quelles ont été les difficultés auxquelles vous avez été confrontés?
Je dirais l’incertitude du marché depuis le covid: ça allait très bien, puis très mal, puis très bien, puis très mal. Ça a été un zigzag très marqué depuis janvier 2021 car 2020 a été une année assez morte. On s’est rendu compte que le marché était en train de pousser. À Madrid et ailleurs, depuis le covid c’est un secteur très dynamique, je ne sais pas pourquoi mais je pense que ça vient aussi de l’envie des gens de vivre pleinement, de vivre des expériences. Il y a eu énormément d’investissements donc on voyait qu'il se passait des choses sur le marché mais à chaque fois il y avait une crise planétaire qui venait tout ralentir et il y avait beaucoup de projets qui tombaient à l’eau et ça a été très difficile. Par exemple la guerre en Ukraine avec la crise des matières premières, de l’augmentation du prix etc… ça a été assez compliqué.
Depuis le covid, c’est un secteur très dynamique, je pense que ça vient aussi de l’envie des gens de vivre pleinement
C'est aussi lié au fait que vous travaillez avec le secteur touristique?
C’est vrai que vu qu’on travaille dans le monde touristique, parce que la restauration est un secteur très lié à l’aspect touristique, on est forcément les premiers touchés s’il y a une crise au niveau mondial. Tout bloque en fait. C’est vrai que ça a pu pas mal nous affecter à certains moments.
Depuis le covid il y a une vague de Français qui sont venus s’installer, qui ont monté des concepts et je pense que nous pouvons être un très bon relais,
L'Espagne est un marché très competitif de ce point de vue?
Un autre problème c’est que comme avant on était en Belgique et qu’il y a très peu de concurrence sur le secteur, on était une des seules boîtes de conseil. En arrivant en Espagne on est un peu tombé des nues parce qu’on se disait 'allez c’est très dynamique' et finalement ça veut dire aussi beaucoup de concurrence. Ça a été un peu difficile au début pour se positionner. On ne savait pas trop comment on allait être et comment on allait se démarquer. Mais petit à petit, ça s’est fait et je pense qu’on se positionne très bien par rapport à nos concurrents grâce à notre expérience et je crois qu’on commence à avoir un très bon positionnement sur le marché ne serait-ce que par la qualité de notre travail. Par exemple, la présentation et la communication qu’on peut avoir avec nos clients est nettement meilleure que certains autres concurrents. Et je pense qu’on arrive à faire la différence là-dessus parce que si on présente bien dès le début, le client a confiance en nous sur la suite du projet et la qualité du travail.
En arrivant en Espagne on est un peu tombé des nues, il y avait beaucoup de concurrence
Un dernier mot ?
Je pense qu’on a une grande expérience à travailler avec des Français ou des francophones en Espagne. Depuis le covid il y a une vague de Français qui sont venus s’installer, qui ont monté des concepts et je pense que nous pouvons être un très bon relais, ne serait-ce que par cet aspect-là. On a des collaborateurs dans tous les domaines de l’entreprise (comptabilité, gestion, recherche d'espaces, monter des restaurants). On a cette expérience là et cette expertise. Souvent quand les Français arrivent en Espagne ils ne parlent pas forcément bien espagnol donc on peut bien les accompagner. À côté de ça on a aussi eu beaucoup de projets en France donc on est vraiment des deux côtés de la frontière. Au final, notre connaissance du marché actuel et de l’offre pour chaque ville d’Espagne permet d’être un lien en la France et l’Espagne. Même par exemple pour aider nos clients à comprendre les licences pour ouvrir un bar, un restaurant ou juste un local, on a aussi toutes ces connaissances-là. Nous on aide nos clients à ce que tout se passe bien, comme des wedding planners de la restauration. Si vous voulez que votre projet se passe bien, que votre restaurant fonctionne et soit viable, vous pouvez nous donner cette charge-là et vous enlever tout ce stress.
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