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La COP25 : une occasion unique pour Madrid

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CC BY 2.0 https://www.flickr.com/photos/reservasdecoches/5385781118
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 11 novembre 2019, mis à jour le 11 novembre 2019

C’est un véritable contre la montre que Madrid affronte pour préparer en moins d’un mois toute la logistique du sommet sur le climat, après le retrait du Chili pour des raisons de sécurité. Entre le 2 et 13 décembre, Madrid sera le centre d’attention et l’on peut déjà constater les premières conséquences.

L’organisation chilienne avait calculé une participation de 25.000 personnes par jour, entre ministres et chefs d’État de 200 gouvernements, ONG, journalistes, hommes d’affaires, personnels de sécurité, etc. Alors que ce genre d’évènement nécessite une année entière d’organisation, l’Espagne devra faire des miracles en moins d’un mois et, en plus, en pleine tractation pour la formation d’un nouveau gouvernement après les élections du 10N. Tout un challenge pour les différentes administrations du gouvernement central, de la mairie et de la Communauté de Madrid. 

Pour IFEMA, il s’agit d’un défi de logistique et de sécurité à résoudre en 18 jours au lieu de 18 mois. Les plus de 100.000 mètres carrés nécessaires (50% de la surface) pour accueillir la COP25 devront être concentrés dans un même endroit, et non dispersés, pour assurer la sécurité. Contrairement à ce qui avait été initialement annoncé, IFEMA maintiendra tous les événements programmés fin novembre et début décembre, tels que Feriarte, Horseweek, le Circo de Hielo ou les expositions de Game of Thrones et Toutankhamon. La difficulté pour IFEMA ne réside pas dans le nombre de visiteurs mais dans le délai si court. Ainsi, par exemple, le salon du tourisme Fitur attire chaque année plus de personnes que les 25.000 prévues lors du prochain sommet sur le climat. 


Défi dans le secteur des transports

En outre, le nombre important de participants que la convention attirera implique également un défi dans le secteur des transports. Les taxis et VTC ont déjà déclaré qu'ils renforceraient très prochainement leurs services face à l'arrivée de tant de visiteurs. Pour leur part, la mairie et Communauté de Madrid envisagent d’accroître le trafic sur les lignes de métro et de bus entre IFEMA et le centre de Madrid.

De son côté, le secteur hôtelier fait ses choux gras pour la deuxième année consécutive. En effet, l’an passé, la finale de la Copa Libertadores de Futbol qui s'était finalement tenue à Madrid pour des problèmes de sécurité, avait rapporté entre 40 et 55 millions d'euros, selon la CEIM (la Confédération des entrepreneurs de Madrid) et la mairie de Madrid. Bien que la COP 25 coïncide avec le Pont de la Constitution du 6 décembre -époque où la capitale reçoit de nombreux touristes espagnols-, Madrid est en mesure de recevoir ces visiteurs imprévus, avec plus de 150.000 places hôtelières. En revanche, le premier effet, comme lors de la finale de la Copa Libertadores, est l’augmentation des prix d’environ 25%, avec un tarif moyen par nuit et par chambre qui atteint déjà les 150 euros.


Madrid est passée en deux ans de la septième ville mondiale en matière d’organisation de congrès à la troisième, juste derrière Paris et Vienne

La sécurité de la capitale est l’un des points forts et c’est aussi une des raisons pour lesquelles Madrid a été choisie pour abriter cet événement. En effet, le profil des invités implique des mesures de sécurité supplémentaires. On ne connaît pas encore le coût d’une telle organisation, mais il est probable que le manque de temps empêche de chercher les offres les moins chères. Le sommet ibéro-américain de Cadix en 2012 avait coûté cinq millions d'euros, dont la moitié était sortie du Trésor Public espagnol. A cette occasion, l’adition sera beaucoup plus élevée. 

Cependant, les avantages sont bien supérieurs aux coûts prévus. Ce sommet est important non seulement pour l’Espagne mais également pour Madrid qui deviendra pendant presque deux semaines une vitrine sur le monde, avec toutes les répercussions positives que cela entraîne. Il s’agit en plus d’un tourisme d'affaires très rentable, avec un fort pouvoir d'achat, qui intéresse beaucoup la région. Madrid est d’ailleurs passée en deux ans de la septième ville mondiale en matière d’organisation de congrès à la troisième, juste derrière Paris et Vienne. La COP25 peut lui permettre d’atteindre la première marche du podium, en montrant sa capacité d’organiser n’importe quel événement,  quelles qu’en soit la logistique et l’échéance.

Armelle Pape van dyck
Publié le 11 novembre 2019, mis à jour le 11 novembre 2019