Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 1

MON ŒIL SUR MANILLE – Moalboal, c’est bon pour le moral !

M1M1
Écrit par Solenn LESAGE
Publié le 25 février 2018, mis à jour le 25 février 2018

Nous sommes lundi, et ce matin, vous caressez des yeux et des doigts les images que vous avez ramenées de votre séjour Là-Bas. Perchée dans votre donjon à Manille, bercée par l’entêtant marteau qui pique, vous vous demandez si vous ne l’avez pas rêvé, finalement, ce séjour…

 

Mais non, la preuve en est, vous avez encore du sel au creux de vos oreilles, des rougeurs cuisantes sur vos épaules et, quand vous fermez les yeux, de petits poissons multicolores défilent nonchalamment dans votre bocal.

 

Aller goûter ailleurs au merveilleux de ce pays…

 

M2
Cela fait déjà quelques mois que vous cohabitez avec Manille, et pour la première fois, enfin, vous êtes allée goûter ailleurs au merveilleux de ce pays. Vous vous êtes envolée loin, très loin, là où vos rêves n’osaient même pas vous emmener. Vous avez quitté Manille trois jours et vous avez comme l’impression d’être partie renaître ailleurs. Vous avez caressé un autre air, goûté un autre riz, vu des bleus et des verts que même Leroy Merlin n’a pas sur ses échantillons de peinture.

 

Pour être bref et précis, vous vous êtes retrouvée quelques jours à quelques minutes de Ronda, petit village voisin à quelques pas de Moalboal, niché sur la côte ouest de la grande île de Cebu, à quelques trois heures de route de la Grande Cebu city, la « Petite Manille », située à une heure vingt seulement de vol de la Grande Manille. Ici comme ailleurs, le paradis, ça se mérite.

 

La petite musique des îles

 

A votre arrivée, force fut de constater que sur ce bout d’île, les marteaux ne piquaient pas, les moteurs ne grondaient pas, mais qu’une autre galerie sonore habitait les oreilles locales : au petit matin les coqs « cocoricotaient » et les balais dansaient, au crépuscule les chiens hurlaient, aux murs les geckos « tockayaient », sur le bord de route le karaoké braillait…

 

Afin de ressentir à nouveau vos émois de jeunesse, vous avez loué une pétroleuse qui fait « yeah », et vous vous êtes laissée emportée par les trépidations de votre machine, laissant libres vos cheveux et sauvages vos pensées, fendant l’air qu’on appelle ici amihan, saluant les enfants sur les bords de route vous hurlant gaiment « hellooooooooo »…

 

On the road again…

 

Alors que les obstacles s’inclinaient sur votre passage, vous avez noté que même au paradis, les villages se suivent et se ressemblent, les fils s’entremêlent aux poteaux électriques, les marchés du dimanche font la joie des dévots à la sortie des églises et les « traille-cykel » font régner l’omerta chez les roues libres.

 

Par-delà les ombres de la modernité, par-delà les coulées de béton qu’aurait pu cracher le roi Mayon, vous vous êtes élancée vers le ciel au gré des routes sinueuses et grimpantes. Vous avez croisé le regard implorant d’un buffle efflanqué, puis vous avez surplombé des paysages qui vous ont évoqué tour à tour le Brésil, la Polynésie, l’Australie, la Charente-Maritime… Rizières, marais, lacs, lagons… Et c’est ainsi que vous êtes arrivée au paradis, pleinement vivante, mais dans un train d’enfer - bref, vous connaissez la chanson.

 

M3

 

Démasquer le Pacifique…

 

Dans ce coin de paradis, on vous a invitée à nager dans des eaux qui vous ont semblé peintes par Gauguin et tiédies par le water dispenser. Vous avez voulu aller le visiter de l’intérieur, le Pacifique, voir un peu ce qu’il tentait de soustraire à notre regard. Surtout que tout le monde dans le coin avait l’air de s’accorder sur le fait qu’un masque et un tuba suffisaient à le démasquer.

 

En effet, une fois immergée dans les eaux limpides du Sage, vous avez découvert un monde insoupçonné des fouilleurs du ciel ! Un sol corallien digne des meilleurs architectes d’intérieur, avec des matières et des formes toutes plus farfelues les unes que les autres. Des laitues géantes, des bouquets d’algues titanesques, des pivoines fluorescentes et des champignons qu’on aurait dits dessinés par Koons… Rien ne semblait laissé au hasard par l’artiste.

 

Vous y avez rencontré les habitants des récifs coralliens, une galerie d’hurluberlus rivalisant de créativité niveau mode. Vous y avez croisé les grands de ce monde, tout le gratin des poissons : le chevalier masqué à cape noire, le déluré au costume zébré, le punk à crête rouge, la cagole en strass-écaille, le dandy aux arêtes d’or… Vous ne saviez déjà plus où donner de la tête quand elles sont arrivées, par milliers, offrant d’un seul et même corps les répliques des plus belles chorégraphies des rats de l’Opéra. Vous assistiez au ballet des sardines en résidence à Moalboal. Magique…

 

Au bon endroit, au bon moment…

 

De retour à la surface, vous l’avez de nouveau observé. Il était immense, serein, rassurant, d’une beauté insensée, avec pour seule ombre au tableau celle d’un cocotier plongeant. Entre chien et loup, vous avez vu le soleil quitter la Terre, comme tous les soirs. A la nuit tombée, une luciole a survolé la mer somnolente. Et vous, spectatrice de ce cirque naturel envoûtant, vous vous êtes tout simplement sentie au bon endroit, au bon moment.

M4

 

Flash infos