Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

CLIC CLAC ! - Tirer le portrait

TravailleuseTravailleuse
Travailleuse dans une exploitation d’herbes marines, Cebu, Philippines, 2016 ©Arthur Perset Photographe
Écrit par Arthur PERSET
Publié le 11 janvier 2018, mis à jour le 11 janvier 2018

Pour commencer la nouvelle année, je vous propose d’aborder le thème du portrait en vous donnant quelques pistes et conseils. Autant vous prévenir, cette discipline est l’une des plus difficile en photographie, car, plus que toute autre, elle mobilise un grand nombre de paramètres. Ouistiti !!!!!!!...

 

L’ambiance

 

C’est sans aucun doute le paramètre clef de la réussite d’un portrait. Il faut que l’ambiance de la prise de vue soit en adéquation avec le résultat attendu. Quelqu’un de stressé apparaitra…stressé sur une photo. Quelqu’un d’heureux…apparaitra heureux, et ainsi de suite.

 

Quel portrait voulez-vous faire ? Est-ce le bon moment ? Les conditions sont-elles réunies pour arriver à vos fins ? Si non, pouvez-vous faire quelque chose pour changer l’ambiance ? N’hésitez pas non plus à vous adapter quitte à faire évoluer votre idée de départ.

 

Un exemple concret. Photographier des enfants qui refusent de tenir en place. Mission impossible si l’on souhaite une photo posée, à part peut-être en les menaçant d’être privés de Noël, ce qui aura pour conséquence de casser l’ambiance. Lorsque des enfants sont agités, pourquoi ne pas essayer de les prendre en mouvement, d’accompagner leur agitation ? Les clichés seront certes moins académiques, mais plus spontanés et vous éviterez aussi le traumatisme de la photo subie.

 

Les cadrages

 

On peut simplifier les différents types de cadrages portraits en les classant dans 4 catégories. Chaque catégorie est intéressante, il n’y a pas de hiérarchie. Le tout est de savoir adapter son cadrage au sujet et à son intention. On peut également essayer plusieurs cadrages pour ne garder que le meilleur.

 

Mouna
Mouna, issue de la série « Carthage fin de règne », Tunisie, 2014 ©Arthur Perset Photographe

Cadrage en pied : le sujet photographié est présenté dans son ensemble, depuis la tête jusqu’aux pieds. Ce cadrage à l’avantage de contextualiser le sujet et d’être plus facile à accepter pour les personnes qui n’aiment pas leur visage, mais plus compliqué pour celles ne supportant pas leur corps.

 

 

Le plan américain : le sujet est photographié depuis la tête jusqu’à mi-cuisse. Très utilisé dans les films américains des années 1910 à 1940. Un peu plus dynamique que le cadrage en pied, il supprime l’information « pied ». En a-t-on vraiment besoin ?

 

Le plan poitrine : le cadrage est resserré sur le visage et le haut du corps. Les éléments de contexte disparaissent presque totalement ne laissant que le sujet dans le cadre.

plateau
(Le) Plateau #26, issue de la série « (Le) Plateau », Abidjan, Côte d’ivoire, 2016 ©Arthur Perset Photographe

 

Le gros plan : centré uniquement sur le visage ou l’une de ses parties, le gros plan est un véritable parti pris. Tous les sujets ne seront pas à l’aise, certaines personnes refusent catégoriquement le gros plan. Mon conseil est d’utiliser une focale longue (type téléobjectif) afin de flatter les visages en aplatissant les perspectives.

 

La pose et les mains

 

La pose que prendra votre sujet influencera la réception de la photo. Ayez en tête que la photographie fait appel à nos références culturelles. Il n’y aura donc pas une bonne façon de poser mais autant de poses que de références.

 

rizière
Homme dans une rizière, Nord Vietnam, 2006 ©Arthur Perset Photographe

 

 

Croiser les bras c’est se fermer aux autres, avoir l’air dur, autoritaire. Les mains sur les hanches sont un signe d’ouverture mais les « ailes » que forment alors les bras rendent les silhouettes massives. Les mains derrière le dos cachent quelque chose et font ressortir les épaules.  En penchant légèrement le visage, vous suggérez la séduction…ou la soumission. Les mains dans les poches signifient la nonchalance. Pour adopter une pose neutre, tenez les mains devant vous bras tendus (c’est un conseil que l’on donne souvent aux personnes qui ne savent pas quoi faire de leurs mains en public).

 

D’ailleurs ces mains, faut-il les montrer ou non ? Certains portraits en gros plan ou en plan poitrine prennent le parti d’inclure une ou deux mains à côté du visage (l’exemple type est le portrait du PDG avec le poing serré venant presque toucher son menton). La présence d’une main ajoute à la stature du portrait et peut également renseigner sur le statut social de la personne (imaginez alternativement le portrait de quelqu’un avec une Rolex et une flic-flac). Mais présenter ses mains a aussi l’inconvénient de diviser par 2 l’attention que l’on portera au visage. Le regardeur verra donc autant votre visage que votre Rolex (ou flic-flac), mais peut-être est-ce l’effet recherché…


 

La lumière

 

Pour faire simple, il faut à tout prix éviter le soleil de midi sur les visages. En frappant vos arcades sourcilières de haut en bas, il projette de vilaines ombres sur vos yeux. Vous paraissez cernés, horreur ! Préférez donc les lumières plus rasantes qui vous donneront meilleure mine.

travailleuse
Travailleuse dans une exploitation d’herbes marines, Cebu, Philippines, 2016 ©Arthur Perset Photographe

Les résultats les plus doux seront obtenus avec les lumières indirectes qui sont plus enveloppantes que les lumières directes. Par lumières indirectes, j’entends les lumières réfléchies, sur un mur blanc par exemple, ou bien les lumières filtrées, par un voile, un store…

S’il fait nuit et que vous devez utiliser votre flash, essayez de diriger celui-ci vers un mur (blanc de préférence) ou bien vers le plafond (toujours blanc). La lumière ainsi créée sera plus douce, il en résultera moins de contraste sur les visages. Pour faire simple, on verra moins les cernes, rides, protubérances…

 

Contextualiser ou isoler ?

 

Deux choix se présentent à vous. Vous pouvez décider de présenter le ou les personnes  photographiées dans leur contexte. Pour votre voyage à Sydney et votre photo devant l’opéra… vous voulez que l’on voit distinctement l’opéra. Optez pour un cadrage plus large et pour une grande profondeur de champs (une ouverture de diaphragme petite) qui permettra à votre sujet ainsi qu’à l’opéra d’être net.

 

Deuxième cas de figure. Votre conjoint(e) est en beauté aujourd’hui et vous décidez de faire son portrait. Tout est parfait sauf que…vous êtes le long d’EDSA. Pas de problème, cadrez serré (plan poitrine ou gros plan) et/ou optez pour une faible profondeur de champs qui plongera tout l’arrière-plan dans le flou (grande ouverture de diaphragme).

 

De manière générale, il faut être très attentif aux arrières plans qui peuvent complètement brouiller la réception d’un portrait. Qui voudrait se faire photographier devant des poubelles ? La prochaine fois que vous faites une photo, jetez un œil à ce qui se passe derrière votre sujet, cela évitera de malheureuses associations.

 

Pour aller plus loin

 

Encore une fois, pour réussir ses photos, une bonne culture de l’image est un véritable atout.

Voici 4 portraitistes connus et moins connus dont les œuvres passionnantes nous éclairent sur ce sujet.

 

Léonard de Vinci : THE rock star. Qui ne connait pas sa Joconde ?

Pas de site web de l’artiste J

 

Annie Leibovitz : de John Lennon à Lady gaga, ils sont tous passés devant son objectif.

 

David Hockney : Peintre et photographe, il a révolutionné le monde de l’art avec ses portraits fragmentés.

 

Frédéric Stucin : Le Monde, Libération, Télérama…vous pouvez être certains de trouver au moins un de ses portraits en kiosque si ce n’est en couv’.

 

Et pour découvrir mon travail de photographe

 

Mon site professionnel 

www.arthurperset.com

www.arthurpersetprint.com

Mes comptes Facebook et Instagram

www.facebook.com/arthurpersetphotographer/

www.instagram.com/arthur_perset/

 

Prenez des photos, prenez du plaisir !

 

Arthur

 

Flash infos