Très récemment plebiscité avec le plus grand nombre de voix aux élections municipales pour la Mairie de Barcelone, le républicain indépendantiste Ernest Maragall propose une entente tripartie à Barcelona en Comú d’Ada Colau et à Junts per Catalunya (JxCat) avec Elsa Artadi, avant qu’une majorité opposante ne se forme contre lui. Mais Manuel Valls manœuvre de son côté aussi, apportant son appui "sans condition" à Colau et Collboni (PSC), pour qu'une Mairie de Gauche, non indépendantiste, puisse se former.
Trois jours après les élections municipales, le jeu des alliances et des accords se met en place dans la capitale catalane. D’un côté la Maire sortante Ada Colau souhaitait faire une alliance avec la gauche barcelonaise, l’ERC et le PSC. Cette alliance obtiendrait la majorité absolue avec 28 sièges sur 41. Il est néanmoins difficile que les indépendantistes de Maragall acceptent un pacte avec les socialistes unionistes, qui auraient facilité l’application de l’article 155 en octobre 2017.
Valls joue aussi sa part dans la mise en place des alliances. L’ancien Premier Ministre français a executé jeudi une sorte de volte face, en proposant "sans condition" une entente avec Colau et le PSC, afin d'empêcher une candidature indépendantiste. L'accord maintiendrait Colau à la mairie. Un changement de situation imprévu, alors qu’il avait qualifié la Maire sortante de "populiste" durant toute la campagne.
Cette entente rassemblerait 24 conseillers et donc la majorité. Peu de temps après, C's a réagi et pose des conditions pour soutenir le PSC : le parti de Rivera refuse de donner son soutien à un parti indépendantiste ou populiste, et fait ainsi connaître son désaccord au soutien d'Ada Colau. Un positionnement clair, mais pas forcément décisif : seuls trois des conseillers de la candidature de Valls sont affiliés à C's. Selon certains analystes, Manuel Valls, Celestino Corbacho et Eva Parera pourraient se détacher de C's en soutenant Barcelona en Comú et lui assurer une majorité. (21 sièges).
Ernest Maragall, qui devance Ada Colau de 5.000 voix, propose enfin une toute autre alliance. Le républicain préférerait une entente tripartie indépendantiste avec Barcelona en Comú et Junts Per Catalunya. JxCAT est certes séparatiste mais à droite, ce qui l’oppose à la gauche républicaine. Cette proposition rapide résulte des inquiétudes de Maragall de se faire saper la place de maire par une coalition opposante.
Comencem a escoltar-nos i a contrastar els projectes de ciutat. I abordem ja com defensem des de Barcelona els drets i les llibertats amb fermesa i urgència. Per això voldria que @AdaColau m'acompanyi a veure a @quimforn a Soto del Real.
— Ernest Maragall i Mira (@ernestmaragall) 27 mai 2019
Avec les conseillers municipaux de BeC et de JxCAT, l’ERC mettrait en place une alliance à 25 conseillers municipaux. La première proposition qu’ils apporteraient serait le retour des prisonniers politiques indépendantistes et des exilés, a déclaré Maragall, qui donne le ton de sa candidature.
.@ernestmaragall: "Volem un acord per començar el període amb uns objectius de ciutat. Acord de canvis imprescindibles i urgents en l’àmbit de les desigualtats i creació de prosperitat, així com de drets i llibertats. Més endavant aprofundirem en un acord de govern" pic.twitter.com/7nZcxnpKGN
— ERC Barcelona (@ERCbcn) 29 mai 2019
Le samedi 15 juin sera élu définitivement le Maire de Barcelone et de toutes les autres villes d’Espagne. La Loi Organique du Régime Électoral prévoit de placer la formation qui a obtenu le plus de votes aux urnes, sauf si une autre candidature obtient le soutien d’un ou plusieurs autres partis, formant une majorité absolue.