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Être Erasmus à Barcelone, la meilleure destination du monde ?

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CC0 Creative Commons
Écrit par Alexandra Pichard
Publié le 29 mai 2018, mis à jour le 14 novembre 2018

Culture, plage et fête... Chaque année, plus de 12.000 étudiants internationaux viennent étudier dans les universités de Catalogne. Barcelone, ville étudiante par excellence, dispose de nombreuses universités très renommées dans divers domaines, comme le commerce, les langues, l’ingénierie ou encore les Beaux-Arts.

 

La ville accueille donc des étudiants venus des quatre coins de la planète, ce qui fait de ses formations des lieux très cosmopolites, où 36% des étudiants de Doctorat et 35% des étudiants de Master sont étrangers. L’effervescence culturelle, la vie nocturne et la plage font de la capitale catalane une des villes étudiantes les plus prisées pour partir en échange, notamment par les francophones, qui peuvent profiter de la douceur de vivre espagnole à seulement quelques kilomètres de la France. 

 

1er septembre, on s'installe


Ça y est, c’est le début. Lors de la rentrée, les étudiants du monde entier arrivent à Barcelone pour s’installer dans la ville. Commence alors une des premières étapes du séjour, et pas des moindres : trouver un logement. Qui n’a jamais rêvé de recréer une « auberge espagnole », c’est-à-dire une colocation internationale, à l’image de celle du film célèbre de Cédric Klapisch ? C’est en effet le moyen de se loger le plus répandu chez les Erasmus, qui permet à la fois d’économiser de l’argent pour d’éventuels voyages, mais surtout de rencontrer d’autres étudiants. Et contrairement à Paris, il est très facile d’en trouver une, même pour un séjour de courte durée. En général, une chambre en colocation coûte entre 300 et 500 euros, en fonction des quartiers de Barcelone. De nombreux sites existent pour publier des annonces et mettre en relation les colocataires, comme « pisos.com », « idealista.com », « easypiso.com » ou « pisocompartido.com ». Mais les groupes Facebook de logement sont également très en vogue pour trouver une colocation, par exemple les groupes Alquiler de habitaciones / Rooms for rent Barcelona ou Compartir Piso en Barcelona. David, étudiant à l’Université Polytecnica de Catalunya, recommande cette expérience : « Je voulais absolument être en coloc avec des internationaux, parce que je voulais vivre différemment, avec des personnes aux cultures différentes ». Mais il faut cependant se méfier des offres frauduleuses, et ne jamais réserver une chambre ou envoyer de l’argent sans l’avoir visitée. C’est pour cela que de nombreux étudiants se tournent aussi vers des résidences étudiantes, à l’image de Liza, étudiante à l’Université Pompeu Fabra : « J’ai choisi ce type de logement car je voulais être tranquille, entre les arnaques et les mauvaises surprises. Au moins avec la résidence, je savais où j’allais arriver et j’ai pu emménager dès le premier jour ». 
Certains quartiers sont plus prisés que d’autres par les étudiants. Le quartier Gothique, le Born et le Raval, très centraux, regroupent tous les bars, restaurants et attractions touristiques. Mais d’autres quartiers plus calmes, comme celui de Gràcia, connu pour être le quartier bohème, tendance et un peu plus authentique de la ville, accueillent également la vie étudiante, avec de nombreux bars et places. Enfin, le quartier de la Barceloneta et de Vila Olimpica sont idéals pour les amateurs de fête et de plage. 
Au niveau financier, les étudiants européens ne sont pas obligés de créer un compte bancaire sur place. Par contre, ils doivent s’assurer auprès de leur banque que les plafonds de dépenses et de retraits, habituellement limités à l’étranger, seront suffisants. Pour les augmenter, il est possible d’obtenir une autorisation de dépassement du droit de retrait mais beaucoup d’étudiants préfèrent changer de carte bancaire pour obtenir une carte « gold » ou carte « plus », qui permet de ne pas payer de commission pour les virements et retraits à l’étranger. 

Le forfait de téléphone est également une préoccupation centrale des étudiants. Dans l’Union européenne, la loi sur le Roaming (4G) permet de ne pas payer la consommation de forfait à l’étranger, et même si la quantité de données est plus basse, cela permet à de nombreux étudiants de garder leur numéro français. Sinon, sans compte bancaire, il est impossible de souscrire à un abonnement téléphonique. Beaucoup d’étudiants choisissent alors d’utiliser une carte SIM prépayée, qui s’achète directement dans les boutiques des opérateurs (Movistar, Yoigo, Vodafone) un peu partout dans la ville. 

 

15 septembre : la rentrée. 


Après s’être installés, les étudiants découvrent leur établissement d’accueil. Très souvent, ils sont conviés à une réunion d’accueil et d’information au sein de leur université, qui les guidera dans leur inscription et le choix de leur cours. « On est très bien accompagnés, que ce soit pour le choix des cours ou les emplois du temps. On a toujours un professeur référent qui nous suit dans notre scolarité et qui nous aide à régler les problèmes administratifs » affirme Liza. 
A Barcelone, certains cours se font en catalan, ce qui provoque l’inquiétude des étudiants. Mais cela est toujours indiqué dans les emplois du temps, et de nombreux cours sont en espagnol. Et en cas de mauvaise surprise, l’étudiant peut aller en parler au professeur qui au mieux pourra changer de langue, ou alors laisser les élèves rédiger leurs examens dans la langue de Cervantes. 
Dans les universités, il existe également des associations et des collectifs qui aident les étudiants étrangers à s’installer et organisent des événements qui leur sont destinés. L’association la plus connue, Erasmus Student Network (ESN), propose des « Welcome Pack » avec des cartes sim, des guides et l’accès à des soirées d’intégrations pour rencontrer à la fois les organisateurs et les autres internationaux. Tout au long de l’année, ils planifient des événements et des voyages pour leurs adhérents. « J’ai trouvé ça top en terme d’intégration, je conseille aux étudiants d’y aller, au moins au début pour rencontrer des gens » confie David. 
Et pour se rendre à l’université, il existe des abonnements de transports très avantageux pour les jeunes. En effet, la T-Jove est une carte trimestrielle qui permet des voyages illimités en bus et en métro pour 100 euros. Les étudiants peuvent la renouveler autant que nécessaire.  

 

13 octobre : déjà 1 mois dans les pattes


Une fois les cours commencés, les étudiants s’habituent à la ville et à la langue. Et ceux qui ont du mal ne manquent pas d’occasions de pratiquer l’espagnol : il existe notamment de nombreux « tandems » à Barcelone, qui proposent un échange de langues et de culture dans un bar. 
Les plus motivés se lancent alors dans l’apprentissage du catalan. « Mais pas de panique : tout le monde est bilingue et passe d’une langue à l’autre sans aucun problème. D’ailleurs, il n’est pas rare d’entendre une conversation où l’un pose une question en espagnol et l’autre répond en catalan » rassure Marianne, étudiante à l’UPF. Cependant, les Catalans seront toujours contents de voir que les étrangers apprennent la langue locale : « adéu », « com estas ? », un mot par ci, par-là fait toujours plaisir. Plus aller plus loin, la plupart des universités proposent des cours, mais également l’Institut d’Estudis Catalans. 


Mais qui dit début de l’année dit aussi premières sorties : les boîtes de nuit les plus prisées sont celles de Vila Olimpica, près du port. D’autres, comme le Razzmatazz ou l’Apolo sont plus fréquentées des Catalans et accueillent également des soirées Erasmus. Les bars sont aussi très appréciés par les étudiants : il en existe de très grands et bons marchés comme l’Ovella Negra ou la Xampanyeria, mais aussi des plus intimes dans les petites rues comme le Sorita ou la Lime House. 

 

16 décembre : premier rhume


Avec l’hiver qui arrive, les premières maladies pointent le bout de leur nez, d’où l’importance d’avoir une assurance maladie efficace. La Carte Européenne d’Assurance Maladie est gratuite et vous permettra de vous faire soigner dans les centres de santé publics sans avoir à avancer les frais. Il faut la commander avant son départ, en comptant 15 jours d’envoi. « La CEAM m’a vraiment sauvé la vie quand je me suis cassé le pied pendant mon Erasmus, je n’ai rien eu à payer quand j’ai été aux urgences » confie David. Pour les consultations dans le privé en revanche, l’étudiant devra avancer les frais et voir les modalités de remboursement avec sa mutuelle. 
L’hiver est aussi l’occasion pour les Erasmus de découvrir Barcelone sous une autre facette. En effet, à une époque où le temps est moins agréable et le tourisme assez faible, les étudiants peuvent apprécier un mode de vie plus authentique, en profitant par exemple des traditions catalanes spécifiques à la période de Noël. « J’ai adoré découvrir les traditions et les fêtes locales, comme la Fête de la Mercè, les traditions de Noël, la Fête de los Reyes, Santa Eulalia, Sant Jordi, Sant Joan… Les Catalans aiment parler de leur patrimoine et le faire partager aux étudiants étrangers » juge Marianne. 

 

15 mars : voyage hors de BCN


En mars, se tiennent les Fallas de Valence. Une des plus grosses fêtes d’Espagne, qui a lieu tous les ans du 15 au 19 mars, qui regroupe alors les Erasmus de toute la Péninsule. De nombreux voyages tous frais compris sont en effet organisés par ESN ou d’autres associations pour les étudiants étrangers. D’autres événements, comme un voyage à Ibiza ou la Fête des Fleurs à Gérone, sont des occasions de rencontrer et d’échanger avec les Erasmus des autres villes. 
Cette époque de l’année marque aussi le retour des beaux-jours. Les étudiants peuvent de nouveau profiter d’une sangria en terrasse après les cours. L’Antic Teatre est une des plus belles terrasses de Barcelone, et c’est l’endroit idéal pour prendre un café, venir étudier dans l’après-midi ou prendre une bière au coucher du soleil. Plus chics, de nombreux « rooftops » rouvrent leurs portes, comme la Terrasse de l’Hôtel Pulitzer. Mais le plus économique reste d’aller sur la Plaça del Sol, à Gràcia, où de nombreux jeunes se retrouvent pour profiter des beaux jours, jouer de la guitare et pratiquer le « bottelón », une coutume des jeunes Catalans qui consistent à boire des canettes dans la rue l’après-midi ou le soir. 
Le retour du soleil est aussi l’occasion de se mettre au vélo pour se rendre à la fac. Pour ceux qui ne veulent pas investir dans un vélo, la ville propose les Bicing, à l’image des Vélib à Paris, avec un abonnement annuel à 47 euros. 

 

14 juin, bientôt la fin du séjour... et si on restait ?


Après une année riche en rencontres, en voyages et en visites culturelles, l’Erasmus touche à sa fin. Après les derniers examens, la question des validations de crédits se pose pour beaucoup d’étudiants. Généralement, cela ne pose pas de problème, car les crédits validés à Barcelone correspondent aux crédits français, même s’il vaut mieux le vérifier au cas par cas avec les deux universités.  
Viennent ensuite les adieux. Le programme Erasmus, au-delà de découvrir une ville et ses habitants, permet de se faire de nombreux amis partout en Europe, et de découvrir bien plus qu’une seule culture. Beaucoup d’étudiants repartent en prévoyant de nouveaux voyages pour aller voir leurs amis à l’autre bout du globe.  
L’occasion pour les étudiants de revenir sur ce que leur a apporté l’expérience Erasmus. « C’est quelque chose que je conseille à tout le monde, même si chacun vit l’expérience différemment, ça permet d’avoir plus d’ouverture d’esprit. Dans le pire des cas tu voyages pendant un an et tu rencontres de super personnes, et dans le meilleur, tu trouves la ville où tu as envie de vivre plus longtemps, comme moi » juge David. De même pour Christophe, ancien étudiant à l’UPC : « A Barcelone, il y a une chaleur dans l’air et dans les cœurs qui n’existe nulle part ailleurs. Je recommande à tous ceux qui ont l’occasion d’y aller de foncer : j’en suis revenu changé. » 

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