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Quelques conseils aux entreprises pour passer la crise en Thaïlande

Un orage se prepare sur un quartier d'affaires de BangkokUn orage se prepare sur un quartier d'affaires de Bangkok
Pierre QUEFFELEC
Écrit par Catherine Vanesse
Publié le 22 juillet 2021, mis à jour le 1 janvier 2022

L’économie thaïlandaise est malmenée par la pandémie tel un typhon sans fin dans lequel le chef d’entreprise peine à tenir la barre. Des professionnels partagent leurs conseils pour passer le cap.

Dans le contexte économique actuel en Thaïlande, décrit comme pire que celui de la grande crise asiatique de 1997, avec des restrictions sanitaires qui vont et viennent suivant les aléas d’une épidémie de coronavirus, certains secteurs d’activité sont particulièrement mis à rude épreuve, plaçant les chefs d’entreprise en situation de gérer des situations totalement inédites, sans grande visibilité et avec des moyens souvent limités.

Lepetitjournal.com a recueilli auprès de dirigeants et d’institutions des milieux d’affaires français et thaïlandais des conseils pour faire face et se préparer pour l’après. 

Tout comme depuis le début de l’épidémie, il faut continuer à serrer les boulons au maximum et essayer de trouver de nouveaux marchés, de nouvelles activités et si possible à destination des Thaïlandais pour ne pas compter que sur les touristes, il faut se remettre totalement en question”, explique Claude de Crissey, fondateur et directeur de la compagnie Crissey Co, un groupe ayant des activités dans la plongée, les bateaux, l’hôtellerie et la restauration à Phuket. 

Profiter des temps morts pour préparer l’après

Vice-président du comité de développement économique de la Chambre de commerce de Chiang Mai, Narong Tananuwat estime qu’il faut désormais vivre avec le coronavirus pour les dix prochaines années. “Dans toutes les crises, il y a des opportunités et l’opportunité à saisir là maintenant, en particulier pour les secteurs d’activités les plus touchés, c’est de repenser et revoir la stratégie, comment vous pouvez vous adapter au regard de l’épidémie et de la nouvelle normalité. Il faut penser et imaginer son activité sous ce prisme-là.
Cela peut passer par une transformation numérique, revoir sa stratégie financière, la gestion, quels sont les nouveaux marchés, etc.
”, détaille l’homme d’affaires à la tête du groupe Tananuwat (The Kannas, Rimping, Meechoke Plaza, Modernform, ou encore ViewMall). 

Lire aussi: Face à la crise, ces entrepreneurs français en Thaïlande ne lâchent rien !

Cette stratégie de profiter des ralentissements ou des temps morts, notamment dans les périodes de confinement, pour se repositionner sur le marché et dans son secteur est également préconisée par le président de la Chambre de commerce franco-thaïlandaise (FTCC), Thomas Sanchez : “Il faut imaginer demain. Le business change. Cela peut donc être une bonne idée de prendre le temps pour se former, se diversifier, se fixer de nouveaux objectifs. Même s’il n’y a pas d’événement, la période est également propice pour activer son réseau, l’entretenir et le développer. Le pire, dans une période comme celle-ci, est de se morfondre seul dans son coin et d’attendre que la crise passe”. 

Ne pas rester seul

Pour ne pas rester seul, Thomas Sanchez conseille de s’appuyer sur les réseaux d’affaires, sur la communauté française, thaïlandaise et internationale afin de créer éventuellement des synergies et des éco-systèmes nouveaux. 

Dans une interview accordée à Lepetitjournal.com, Eric Durand, président du comité des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF) en Thaïlande soulignait l’importance de la solidarité communautaire : “la solidarité est nécessaire, elle peut se concrétiser par de simples échanges pour confronter nos expériences et évaluer les solutions que chacun a trouvé, mais aussi par une “préférence nationale” raisonnée et des conditions contractuelles indulgentes. La Chambre de Commerce Franco-Thai est le lieu privilégié de ces échanges très utiles”. 

Lire aussi: Quelles aides pour les entrepreneurs français en Thaïlande ?

En plus de pouvoir s’appuyer sur des institutions comme la FTCC ou le comité des CCE pour construire un réseau ou établir de nouveaux contacts, les entrepreneurs français peuvent également s’appuyer sur un tissu associatif important. Les associations Bonjour Phuket, La France en Isan, La Bienfaisance, ou Français du monde peuvent apporter un lien social, mais aussi dans les cas de personnes en détresse, un soutien financier. 

Rester actif, éviter les journées pyjama

Outre les conseils pour maintenir son activité à flot ou imaginer l’avenir, il est également important que le chef d'entreprise prenne soin de lui, que ce soit physiquement ou moralement. 

Entre les périodes de confinement, l'arrêt total d’une activité professionnelle ou même simplement le télétravail, il est parfois tentant de rester chez soi en pyjama en attendant que les journées passent. Pour Claude de Crissey, ce sont des habitudes à bannir : “Maintenir une routine, s’activer, être en mouvement, il faut rester dans le même état d’esprit que si vous continuez à aller travailler. Cela peut passer aussi par du bénévolat, mais il ne faut surtout pas s'asseoir et se lamenter sans agir”. 

Avec une activité à l’arrêt depuis 18 mois, le directeur de l’agence Les Voyages d’Angèle, Olivier Rymer pointe l’importance de la motivation psychologique et de la nécessité de s’éloigner des sources d’informations ou des personnes trop négatives. “Nous sommes dans une crise qui génère des discours scientifiques, des contre-discours, des discours complotistes, certains jours nous entendons de bonnes nouvelles et le lendemain, nous entendons l’inverse, parfois sans savoir si ces informations sont fondées ou non. Mon conseil est donc de faire abstraction de tout cela, de ne pas suivre de trop près l’actualité ou les rumeurs sur les réseaux sociaux, mais de se fixer des objectifs pour gérer les tâches quotidiennes et pour envisager l’avenir. Car même si nous ne connaissons pas la date de fin, nous pouvons faire un rétroplanning pour fixer les étapes à franchir avant la reprise”, conclut le sexagénaire français installé à Chiang Mai. 

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