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La tristement célèbre bataille de Montecassino ou la victoire polonaise

Monte Cassino - 1944 --- po bitwie_0Monte Cassino - 1944 --- po bitwie_0
ilustrowanytygodnikpolski.blogspot.com
Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 5 décembre 2022, mis à jour le 5 décembre 2022

Un monument avait été dévoilé au cimetière militaire polonais de Monte Cassino le 6 décembre 2014, dans la région du Latium, en Italie, où près de 1.000 soldats polonais avaient laissé leur vie pendant la Seconde Guerre mondiale. Une délégation de 150 personnes comprenant les vétérans ainsi que la ministre de la Culture, Malgorzata Omilanowska, avaient assisté en décembre 2014 à l'inauguration parmi d'autres hauts représentants de l'Etat polonais et italien. Mais quel fut le rôle joué par les Polonais dans la tristement célèbre bataille de Monte Cassino ? Focus sur cet épisode de l'Histoire.

 

Débarqués en Sicile en juillet 1943, 50.000 soldats du 2e Corps polonais du général Wladyslaw Anders, sous le commandement du général Eisenhower ont participé à la campagne d'Italie. Alors que la progression des Alliés était arrêtée au pied du Monte Cassino, ils prirent part de manière décisive à une bataille parmi les plus meurtrières de toute la campagne d'Europe.

 

Monte Cassino: le chemin de croix des Alliés


Les Allemands sont alors solidement retranchés sur un dispositif de défense couvrant toute la largeur de la péninsule italienne pour défendre Rome. Ce dispositif est constitué par une série de fortifications plus ou moins denses, qui utilisent les sommets des Apennins comme un véritable rempart. La plus redoutable de ces rangées défensives est la ligne Gustav, qui s'appuie sur la région montagneuse des Abruzzes et dont le verrou est constitué du massif fortifié du Monte Cassino, 516 mètres d'altitude, avec à son sommet une abbaye. En janvier 44 est lancé un premier assaut frontal conjointement par les Britanniques, les Américains et le Corps Expéditionnaire Français, mais après une avancée rapide, ils doivent capituler. Malgré 420 tonnes de bombes déversées et l'attaque des Néo-zélandais à partir du 15 février, le monastère résiste toujours. Le 22 mars, les Allemands repoussent définitivement l'assaut des Alliés. Voilà déjà trois mois que ces derniers sont bloqués au pied du Monte Cassino.

 

Les Polonais ouvrent la route de Rome aux Alliés


L'assaut final se prépare au début du mois de mai. Le deuxième corps polonais du Général Wladyslaw Anders, loyal au gouvernement en exil à Londres, est chargé de conquérir le Monte Cassino pendant que les tirailleurs marocains mettent à mal  les positions allemandes. Le 11 mai, les Polonais commencent à escalader le Mont. Les combats durent une semaine et sont sanglants, la partie sommitale, complètement à découvert, n'offrant que très peu d'abris naturels, et sous les rouleaux de feu lâchés par l'artillerie allemande, les premières lignes sont systématiquement déchiquetées. Mais le peu de Polonais encore capables d'avancer s'accrochent et réussissent à prendre le Monte Cassino, le 18 mai, à 10h20. Le drapeau du 12e régiment de lanciers Podolski fut hissé au milieu des ruines, faute de drapeau national polonais disponible. Un clairon fit sonner le "hejnal mariacki", la mélodie jouée chaque heure à la Basilique Sainte-Marie de Cracovie.
923 soldats polonais sont morts, 2.931 ont été blessés et 345 considérés comme disparus au combat. Un chant polonais intitulé « Les Coquelicots rouges du Monte Cassino » dit que « là-bas », les coquelicots seront toujours plus rouges car ils se sont abreuvés du sang des Polonais.  Une victoire chèrement acquise, mais la route vers Rome était ouverte aux Alliés, ainsi que celle qui allait mener à la défaite nazie.

 

Actualisation et republication décembre 2022 - Laura Giarratana (Le Petit Journal/Varsovie) - Mercredi 10 décembre 2014