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Marie-Cécile LE LUEC - La nouvelle directrice de l’Institut Français

Marie-Cécile Le Luec est la nouvelle Directrice de l'Institut Français de Valencia depuis septembre 2017Marie-Cécile Le Luec est la nouvelle Directrice de l'Institut Français de Valencia depuis septembre 2017
Marie-Cécile Le Luec est la nouvelle Directrice de l'Institut Français de Valencia depuis septembre 2017
Écrit par Shirley SAVY-PUIG
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 24 novembre 2017

Depuis le mois de septembre, Marie-Cécile Le Luec est la nouvelle Directrice de l’Institut Français de Valence. Succédant à Gérard Teulière, parti prendre de nouvelles fonctions, elle a découvert la ville en même temps que son nouveau poste. Lepetitjournal Valence a rencontré cette femme, qui, de l’Europe Centrale au Mexique en passant par l’Argentine, s’est attachée à promouvoir et à enseigner la langue française.

Lepetitjournal Valence : Madame Le Luec, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours ?

Marie-Cécile Le Luec : Je viens du Ministère des Affaires étrangères, à Paris. J’avais pour mission de suivre les programmations et les budgets de certains instituts d’Europe (Pays baltes, Bulgarie, etc.). J’ai eu la chance de travailler depuis de nombreuses années au sein de plusieurs directions de l’Alliance française. En dehors du fait que ce sont des associations de droit local, elles ont les mêmes missions que les Instituts français : la diffusion de la culture et de la langue françaises. J’ai commencé par la Hongrie, il y a bien longtemps, puis par la suite l’Argentine, à Mendoza. Après un retour à Paris à la fondation Alliance française, boulevard Raspail, je suis repartie pour Merida au Mexique, toujours au sein d’une Alliance française.

Pourquoi Valence ?

Pour ma prochaine destination, je voulais Valence. Enfin c’était Valence ou Valence ! (rires) Mon choix s’est fait en prenant en compte des critères professionnels et personnels. Je souhaitais retrouver la direction d’un établissement culturel parce que j’aime le travail en équipe et tout ce qui me permet de mettre une institution et son personnel en avant. Après mon dernier retour à Paris on m’a justement proposé de prendre la direction d’un Institut français.

Alors Valence c’est moins loin et moins exotique que mes précédentes missions, mais la proximité avec la France, la présence d’un lycée français pour mes enfants et le réseau des Instituts français en Espagne, me tentaient beaucoup. J’avais tous les critères pour cette nouvelle aventure de quatre ans et j’avoue que je ne suis pas du tout déçue ! Cela fait seulement deux mois que nous sommes arrivés, je suis encore dans la phase d’observation et de découverte mais j'ai une équipe formidable ici, des gens qui travaillent bien, de façon efficace et qui aiment leur travail.

Vous connaissiez déjà Valencia ?

Non, pas du tout, c’est une ville, un pays que je découvre. Je crois que j’ai dû venir en Espagne à Sitges et Barcelone quand j’étais petite mais je ne m’en souviens pas. C’est donc un pays et des gens que je vais découvrir car pour moi c’est une destination inconnue. Je n’ai pas encore pu me déplacer beaucoup lors de ces deux premiers mois mais je compte bien profiter des jours de vacances et des weekends pour visiter ce pays !

Je ne peux dire que de bonnes choses sur Valence et sur les deux premiers mois vécus au soleil. C’est une ville très agréable, les gens sont absolument charmants, accueillants. C’est à la fois une grande ville puisque l’on se rend compte qu’elle est très éparpillée, mais une ville à taille humaine. Le centre historique, le côté moderne avec la Cité des Arts et des Sciences, cet ancien lit de rivière aménagé de manière spectaculaire, la mer et la montagne à proximité, tout ce cadre me fait dire que c’est un très bon choix et je ne pense pas que je vais le regretter !

Quel est le public de l’Institut français de Valence ?

Le public est très varié. En ce qui concerne les cours, nous avons de plus en plus de jeunes élève et d’adolescents. Ils viennent découvrir le français à travers des activités ludiques. On n’enseigne pas de la même manière à des jeunes enfants, de jeunes ados qu’à des adultes. Il y a beaucoup d’efforts qui ont été faits par l’équipe pédagogique de Valence pour pouvoir répondre au mieux à cette demande.

La promotion de la culture française à travers le monde est un des objectifs des Instituts français à travers le monde. Que nous réservez-vous pour Valence ?

Nous avons une programmation culturelle qui n’est pas encore tout à fait calée pour 2018 mais qui est en train de se monter avec des événements récurrents, des conférences, des cuenta-cuentos à la médiathèque, des projections de film. Il y aura également des événements un peu plus ponctuels et importants notamment avec la programmation proposée au niveau national (TIFE), la plupart du temps en collaboration avec les partenaires de la ville, le Lycée français, la Chambre de commerce, le Consulat mais aussi l’Université de Valencia ou le Politecnico. Nous allons organiser, par exemple, une série d’événements autour de La Nuit des idées en janvier. Et puis il y aura plusieurs concerts prévus dans l’année dont un concert de rap peut-être.

Quelle touche personnelle souhaiteriez-vous apporter à l’Institut français de Valence ?

Chaque directeur a envie de mettre sa touche personnelle mais nous devons garder en mémoire que nous ne sommes là que pour quatre ans et que notre travail consiste à poursuivre un travail déjà entamé. Nous pouvons bien sûr mettre notre touche sur des sélections culturelles plus spécifiques, comme la musique ou le théâtre. On met également sa touche personnelle en fonction de la demande de ses collaborateurs. Mais selon moi, c’est encore trop tôt pour le moment pour que je sache quelles sont les demandes du public de Valencia. Que veulent les Français de Valencia ? Que veulent nos partenaires valenciens ? Que veulent-t-ils tous découvrir ? Il est encore un peu tôt pour moi pour le dire. Quand on travaille dans un Institut français, il faut savoir lier le pédagogique aux autres secteurs d’activités comme la médiathèque, les secteurs culturels … Il est difficile de travailler tout seul, tout le monde doit travailler ensemble. On ne peut pas préparer une manifestation culturelle sans penser à ses élèves, à la manière dont les professeurs vont le travailler avec eux, sans savoir comment communiquer auprès de notre public de la médiathèque : tout est lié et ce sera un des objectifs de mon mandat.

L’ancien Directeur de l’Institut, Monsieur Gérard Teulière est parti vivre d’autres aventures après quatre années passées à Valencia. Comment s’est déroulée la passation ?

J’ai eu la chance de rencontrer Gérard Teulière avant de venir ici et j’ai eu la chance de le revoir alors que j’étais déjà installée. Je salue bien évidemment son travail. Diriger un institut, c’est un travail de longue haleine. Il faut prendre le temps de connaître le terrain et Gérard le connaissait très bien. Les choses ne vont pas changer drastiquement avec mon arrivée, c’est une continuité dans le travail. Et puis ce n’est pas que l’Institut français de Valence, c’est aussi et surtout l’Institut français d’Espagne. Ce travail en réseau a été fait jusqu’à présent et nous allons le poursuivre avec Saragosse, Bilbao, Madrid, Séville et les autres.

Comment devient-on directrice d’un Institut Français ?

Il n’y a pas de parcours tracé, c’est à force d’abnégation et il faut tenir ! J’ai commencé ma carrière en tant qu’enseignante de français langue étrangère après une année Erasmus à Glaway en Irlande. Cela a dû créer chez moi l’envie de bouger, de voyager. Dans mon cursus universitaire, après avoir fait un peu de pharmacie, d’anglais, d’espagnol, je me suis décidée pour le français langue étrangère et cela m’a amenée à commencer à me déplacer.

Ensuite, je suis rentrée en France avant de repartir en tant qu’enseignante pour la Fondation Franco-hongroise pour la jeunesse. Cette fondation permettait à de jeunes diplômés de FLE de partir dans des pays où l’on venait de supprimer le russe comme langue obligatoire. Il a donc fallu former très vite des professeurs de russe en allemand, anglais et français. Le but de la fondation était d’appuyer ces nouveaux enseignants. J’étais dans un village de 20.000 habitants à quelques kilomètres de l’Ukraine et j’ai été accueillie par des gens extraordinaires, dans une ville qui recevait un étranger pour la première fois. Je me suis retrouvée dans une ville à enseigner le français à des jeunes enfants, des ados, des lycéens dans un pays où je ne parlais pas la langue. C’est très motivant de ne pas parler la langue du pays parce que l’on cherche d’autres manières de communiquer et on finit toujours par les trouver.

Lors de cette expérience, j’ai fait un pas dans la culture : j’ai organisé le premier festival de langue française pour les enfants en Hongrie : cela a été un franc succès qui a perduré les années suivantes.

Je note que la part de pédagogie pour les enfants est très importante pour vous.

Oui car ce sont eux qui vont diffuser la langue auprès de leurs parents, de leur famille, de leur école. Plus les enfants sont jeunes et plus c’est facile pour eux de découvrir une autre langue, une autre culture, de prendre un livre en français quand ils ont eu l’habitude depuis tout petit d’entendre parler cette langue.

Le plurilinguisme est quelque chose d’extraordinaire ! Je le sais par expérience personnelle puisque mon mari est argentin et qu’à la maison nous avons deux langues : l’espagnol et le français. Cela procure une grande ouverture pour les enfants.

Et la découverte du valencien ici ?

Je ne m’y suis pas encore mise (rires.). Je savais que le valencien existait mais je ne le pensais pas aussi pratiqué localement. Ce fût une grande surprise. En effet, il suffit de se promener à Valence pour l’entendre et le lire partout dans la ville. C’est surprenant ! En tant que Français, on arrive à le comprendre. Je le vois donc comme un nouveau défi, pourquoi pas une nouvelle langue étrangère sur le CV !

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