Niché en plein cœur du quatrième arrondissement de Lyon, le jardin Rosa Mir est un petit trésor caché de la ville. Oeuvre du maçon valencien Julio Serris Mir, il manifeste la rencontre des inspirations espagnoles de l’artiste avec la culture française.
Un artiste valencien exilé en France
Républicain valencien, Julio Serris Mir doit fuir l’Espagne de Franco en 1947. Face aux risques de représailles liées à ses convictions politiques, il s’installe à Lyon avec sa famille et y crée une entreprise de tuiles et de maçonnerie. Atteint d’un cancer de la gorge, il passe trois ans à l’hôpital et se promet, s’il en réchappe, de construire un “jardin extraordinaire”. Après une rémission inespérée, il achète donc une parcelle de 400 mètres carrés à côté de chez lui, rue de la Croix Rouge, et entame la construction de son œuvre, qu’il dédie à la Vierge Notre-Dame de Lourdes ainsi qu’à sa mère, Rosa Mir Mercader.
Un jardin original classé monument historique
Le jardin Rosa Mir, du nom de la mère de l’artiste, est conçu comme une accumulation exubérante de coquillages, de pierres et de plantes, collectionnés par Julio Serris Mir et ses amis. Construit entre 1957 et 1983, l’endroit illustre par son architecture les origines espagnoles de Julio Serris Mir. On y retrouve l’influence de Gaudi, bien sûr, et des airs de la basilique de Montserrat ainsi que de l’Alhambra de Grenade.
Le jardin a été classé monument historique en 1987 et détient le label Patrimoine du XXe siècle. C’est un endroit original mais aussi très fragile, qui a connu une longue période de travaux et de rénovations dans les années 2010. Ses horaires d’ouvertures sont aujourd’hui contrôlés pour réguler le flux des visiteurs et préserver ce qui est, sans conteste, une œuvre unique et originale.
Le jardin Rosa Mir est une curiosité architecturale française qui incarne tout le savoir-faire et le talent d’un artiste valencien. Il souffle comme un air d’Espagne à Lyon !
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