La Semaine sainte est un événement important dans toute l’Espagne. Cette fête religieuse suscite bien souvent la curiosité et l’émerveillement des touristes. Toutefois, pour un observateur étranger, un aspect des processions de la semaine peut étonner : les coiffes qui recouvrent entièrement le visage des fidèles.
Si l’image du capirote (capuchon) est souvent associée aux Ku Klux Klan dans nos esprits, l’utilisation du chapeau lors des processions en Espagne n’a bien sûr rien à voir avec le groupe suprématiste blanc des années 60 aux États-Unis. L’histoire de ce vêtement remonte à des origines beaucoup plus anciennes...
Capirote : histoire d'un couvre-chef pas comme les autres
Appelé capirote (capuchon), ce couvre-chef traditionnel est conçu pour masquer entièrement le visage. Il fait partie du costume des Nazaréens, qui est composé d’une longue robe et de ce capuchon particulier (Les Nazaréens symbolisent les premiers chrétiens, leur nom faisant référence à Jésus de Nazareth, N.D.L.R.).
Les racines de la capirote remontent au XVe siècle, à l'époque de l'Inquisition. Ce couvre-chef servait alors de punition infligée par le tribunal ecclésiastique, incarnant un symbole de disgrâce. Les individus jugés devaient le porter non pas seulement pour quelques heures, mais pour des périodes s'étendant sur plusieurs mois, voire des années.
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Un chapeau pointu en forme d’humilité et de pénitence
Les capirotes sont devenus un symbole spirituel très fort. Les porter est désormais un message d’humilité et de pénitence. Le fait de dissimuler le visage transforme la procession en un moment intime et sacré entre celui qui défile et Dieu.
Ces capuchons se déclinent en diverses couleurs ; chacune véhiculant un message particulier : le rouge évoque le sang du Christ, le noir représente le deuil, tandis que le capirote blanc symbolise la pureté. Lors des processions de la Semaine sainte, la présence de nombreuses personnes arborant un capirote est commune et ne devrait plus vous surprendre. Vous savez maintenant pourquoi.