La Base Culture organise depuis la rentrée 2021 des cours de français à destination des enfants des francophones de Valencia, dans un dispositif plus connu sous le nom de FLAM. Entretien avec Anne-Sophie Crocquevieille, vice-présidente de La Base Culture et responsable FLAM à Valencia.


Le dispositif FLAM a été lancé à Valencia depuis La Base Culture à la rentrée 2021 et accueille maintenant plus de 25 élèves. Mais cette année, la subvention qui était destinée à assurer son bon fonctionnement et à soutenir son développement lui a été refusée. Une situation que dénonce La Base Culture et qui compromet, selon elle, cette rentrée 2023 et plus globalement le dispositif FLAM dans la région de Valencia.
Qu’est-ce que le dispositif FLAM ?
Le FLAM signifie Français LAngue Maternelle. C’est un dispositif qui permet un enseignement culturel et pédagogique aux enfants de familles composées d’au moins un parent francophone et qui parle français à son ou ses enfants. Ce dispositif est à destination des enfants qui ne sont pas scolarisés dans des écoles francophones et qui ne bénéficient donc pas d'un enseignement complet du français. Les classes de FLAM permettent un renforcement de l’écrit, de la lecture et de la connaissance de la culture francophone pour ces enfants qui n’y ont pas accès dans leur école.
Comment se déploie ce dispositif FLAM à Valencia ?
À Valencia, le dispositif existe à notre initiative depuis la rentrée scolaire 2021. Nous avons pu le mettre en place grâce à l’aide financière et logistique de l’association France Ô Si, basée à Madrid, et qui s’occupe de ce même dispositif là-bas.
Aujourd’hui, nous avons 3 groupes de 8 à 9 élèves, âgés de 3 à 10 ans, qui bénéficient du FLAM à Valencia pour la rentrée 2023. Avec de nouvelles demandes qui continuent d'arriver continuellement.

À vos yeux, quelle est l’importance du FLAM à Valencia ?
L’importance de notre mission est de plus en plus prégnante à Valencia. Nous sommes la première et unique structure à proposer un dispositif 100% FLAM dans la ville et même dans la région. De par notre activité, nous compensons en quelque sorte la baisse de régime qu’a subie l’Institut français dans notre ville.
La ville accueille de plus en plus de familles francophones qui s’installent à Valence mais ne veulent pas inscrire leurs enfants au Lycée français pour plusieurs raisons. Notamment le fait que l’éducation qui y est proposée est calquée sur le modèle français et que certaines familles, notamment les familles binationales, cherchent une intégration plus importante dans le pays où ils vivent. L’alternative que nous proposons permet de faire profiter aux enfants de toutes ces familles d’une éducation complète en français.
Et pour cette mise en place, vous êtes censés bénéficier d’aides ?
Pour la première année d’installation tout était géré par la France Ô Si qui s’occupait de la location des salles de classes et du côté financier, en plus de notre apport bénévole.
Lors de la deuxième année, la gestion a été centralisée depuis La Base Culture, à partir de laquelle nous avons continué de déployer le dispositif FLAM à Valencia avec un grand succès. Mais pour cette rentrée nous avons fait une demande de 10.000 euros à l’AEFE, qui devait prendre en charge 50% du budget prévu pour l’année scolaire. Une subvention qui a été refusée…

Sans l’octroi de cette subvention, que se passera-t-il avec le dispositif cette année ?
La toute première chose, c’est que nous commençons l’année avec des dettes, car nous avons déjà dû acheter du matériel pédagogique avec nos propres moyens. Le second point, c'est que nous ne pouvons pas payer une nouvelle professeure. Cela va aussi nous empêcher de mettre en place des sorties culturelles et d’autres projets autour de la langue française.
Il y aura une dégradation des conditions d'enseignement, notamment par le manque de matériel. Surtout, cela nous empêche d’étendre notre action et d’accueillir les enfants des familles qui n’ont pas les moyens d’inscrire leur enfant au dispositif, car certaines familles auraient pu profiter d’aides financières si nous avions accès à cette subvention. Une pétition a été lancée pour soutenir la demande de subvention de La Base Culture et demander un réexamen de notre dossier. Elle a recueilli à ce jour plus de 350 signatures. J'invite toutes les personnes qui ont à coeur de défendre la place du français à Valencia et dans la région à la signer et à la relayer.
Par souci d’indépendance journalistique, le directeur de l’édition Lepetitjournal.com de Valencia-Alicante, aussi impliqué dans La Base Culture, n’a pas participé à l’élaboration de cet article et n’a pas influencé les questions ni les réponses.
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