La Mostra de València célèbre ses quarante ans ce jeudi au Teatre Principal, avec une ouverture placée sous le signe du partage et de la création. La productrice Sol Carnicero y recevra la Palmera d’Honneur, avant une semaine de projections qui mettra en lumière la vitalité du cinéma valencien et le souffle créatif de la Méditerranée.
La Mostra de València souffle cette année ses quarante bougies et s’offre, pour l’occasion, une édition baignée de lumière méditerranéenne. Le tapis rouge du Teatre Principal, déroulé ce jeudi soir, verra défiler quelques-unes des figures phares du cinéma espagnol : Alejandro Amenábar, María Valverde, Asier Etxeandia, Chema García Ibarra ou encore Marina Salas.
Organisée par le Palau de la Música, la cérémonie d’ouverture rendra hommage à la productrice Sol Carnicero, pionnière de la télévision et du cinéma espagnol, à qui sera remise la Palmera d’Honneur. Après ce moment de reconnaissance, place au grand écran avec La cena, la nouvelle comédie dramatique de Manuel Gómez Pereira, projetée hors compétition. Le cinéaste viendra la présenter entouré d’Asier Etxeandia et d’Elvira Mínguez, ainsi que d’une partie du casting valencien, dont Óscar Lasarte, Ferran Gadea et Toni Agustí — un retour aux sources pour une Mostra qui célèbre aussi sa terre.
De “La ruta” à “Balearic”, la Mostra fait battre le cœur du cinéma valencien
Le lendemain, vendredi 24 octobre, la Mostra offrira une avant-première très attendue : le premier épisode de la deuxième saison de La ruta. La série d’Atresplayer, devenue culte pour avoir ravivé les nuits électriques de la Valence des années 1980 et 1990, revient avec un récit à la fois suite et préquelle. Le réalisateur Borja Soler, le producteur Nacho Lavilla et les actrices Marina Salas et Carla Díaz viendront en parler avec le public, dans une ambiance qui promet d’être aussi vibrante que la série elle-même.
Le samedi 25, cap sur la section Xaloc, vitrine du cinéma valencien émergent, qui présentera Balearic d’Ion de Sosa, remarqué à Sitges. Un film d’été en clair-obscur, où se croisent fractures générationnelles, tensions sociales et quête d’équilibre dans un monde en mutation. Le même jour, Javier Mariscal, accompagné de la réalisatrice Laura Grande, dévoilera en sélection officielle Mariscal. La alegría de vivir, portrait solaire d’un créateur qui a toujours fait rimer design et insouciance.
La Mostra clôture sur une note de liberté et d’émotion
Le lundi 27, la section Xaloc reprendra le fil avec Nena, le deuxième long métrage du réalisateur valencien Gabi Ochoa. Portée par María Almudéver, Paz García et Lluna Aldasoro, cette comédie dramatique explore avec tendresse et lucidité la liberté féminine, l’homosexualité et le divorce dans l’Espagne de la fin des années 1980, à une époque où la société s’ouvrait à peine à ces bouleversements.
Le 1er novembre, la Mostra refermera le rideau en beauté avec deux visages familiers du grand écran. Alejandro Amenábar animera une masterclass au Palau de la Música, dans le cadre du XIᵉ Congrès international de musique de film, avant de laisser la scène à María Valverde. L’actrice présentera El canto de las manos, son premier film en tant que réalisatrice. Un documentaire sensible où la musique devient langage universel : on y suit trois musiciens vénézuéliens sourds s’attaquant à un défi inédit — interpréter Fidelio de Beethoven en langue des signes, sous la direction du maestro Gustavo Dudamel.
València Film Afers, le nouveau carrefour du cinéma méditerranéen
En marge du festival, le bâtiment Veles e Vents se transformera en laboratoire d’idées avec le forum València Film Afers. Ce rendez-vous de coproduction réunira producteurs, distributeurs et agents de vente venus des quatre coins de la Méditerranée, bien décidés à tisser de nouveaux ponts entre les rives du cinéma.
Cette édition bat déjà des records, avec deux fois plus de projets reçus qu’en 2024. Parmi les œuvres retenues : Edition 96 (Liban, France), Sentimentos familiares (Portugal), Reclaiming Time (Palestine), Removal (Slovénie) ou encore Ultra todo (Espagne). Autant de regards et de sensibilités qui dialoguent à travers des histoires ancrées dans leur époque.
Des professionnels venus du Liban, de la France, du Danemark ou encore de l’Égypte participeront à ces rencontres. Un casting international qui confirme le rôle grandissant de Valence comme plateforme d’échanges et de création au cœur du bassin méditerranéen.
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