En moins d’une décennie, Valencia pourrait bien rivaliser avec les plus grandes capitales de l’innovation. La Marina est la clé de ce pari ambitieux, et aujourd’hui, tous les indicateurs sont au vert.
C’est une réunion historique. Le mot n’a pas été prononcé, mais la maire de Valencia María José Catalá a dû y penser très fort. Le Conseil d'administration de l'autorité portuaire de Valence (APV) s’est réuni hier avec la mairie pour mettre en place un plan de relance de la Marina, en attente de réactivation depuis plusieurs années. L’objectif ? Transformer cet espace situé dans le port de Valence en un pôle de référence pour l’innovation et l’entrepreneuriat en Europe. Des mesures concrètes sont déjà prises.
La Marina sous le vent du changement
Première avancée majeure à l'issue de la réunion : la startup Sesame a décroché la concession pour réhabiliter deux anciennes bases d’Iberdrola. Ce projet, soutenu par un investissement de 2,9 millions d’euros sur 20 ans, vise à convertir ces infrastructures sous-exploitées en un centre d'affaires dédié à la technologie et à l'innovation. Cette initiative marque un tournant, en insufflant une nouvelle dynamique économique au cœur de La Marina.
Un autre aspect évoqué par la mairie est le projet d’extension de la terminale nord du port de Valence, qui devrait permettre un investissement massif d’un milliard d’euros. Il vise à maintenir la compétitivité économique du port et, par ricochet, celle de l'économie locale.
Autre mesure clé : la décision d’attribuer la gestion des installations nautiques et sportives de la zone nord du port de Valence à une entreprise privée. Le gouvernement espagnol y travaillait depuis plusieurs mois. Cette mesure est jugée nécessaire pour éviter les sanctions internationales liées à la mauvaise gestion de ces équipements.
La maire María José Catalá a aussi rappelé un succès récent : le déblocage, l’an dernier, de la concession de l'ancienne base de l’équipe Alinghi. Ce site accueillera bientôt Marina de Empresas, un hub entrepreneurial soutenu par un investissement de plus de 18 millions d’euros.
Enfin, une dernière action, et pas des moindres : la création d’une commission inter-administrative entre la mairie de Valence et l'autorité portuaire. Cet organe sera chargé de la gestion de La Marina, mettant fin à l'impasse provoquée par la dissolution du consortium mis en place en 2007. Grâce à cette collaboration étroite entre les deux entités, les projets suspendus devraient enfin voir le jour.
La Marina est à l'origine une zone portuaire qui a subi une profonde transformation à l'occasion de l'America's Cup de 2007, un événement international de voile qui a conduit à une modernisation et à la réhabilitation de cette zone.
Valencia mise sur l’innovation et la durabilité
« Nous avançons à un rythme soutenu. Ces projets apporteront des investissements et des opportunités à Valencia. En unissant nos efforts pour générer de l'activité économique et renforcer notre engagement envers la durabilité, nous faisons de La Marina un moteur de croissance pour notre ville, et au-delà », a soutenu María José Catalá.
La maire de Valencia a fièrement mis en avant le rôle pionnier de la ville en matière de durabilité environnementale. « Valence est à la pointe des initiatives vertes », a-t-elle affirmé, citant notamment le premier corridor maritime ferroviaire, qui permet aux navires en provenance d'Italie de décharger leurs marchandises sur des trains. Ce système réduit drastiquement le transit de camions et diminue les émissions de gaz polluants.
Après des années de blocage, la revitalisation de La Marina de Valence marque un moment décisif pour la ville. Si le cap est clairement fixé, il reste à savoir si cette transformation tiendra toutes ses promesses.
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