José Luis Pérez Pont et les organisateurs du festival Deleste ont présenté leur projet Sona el Deleste (une avant-première gratuite du festival qui aura lieu le 4 Novembre à la Rambleta) dans le cloître gothique du Carmen. Lepetitjournal Valence était présent à la conférence de présentation et vous raconte tout.
Le cloître gothique du Carmen : un lieu d’exception
Il est bien connu que le quartier du Carmen regorge de trésors architecturaux. L'un d'entre eux, le cloître gothique du Centre del Carmen, construit entre le XIVème et le XVème siècle est sans doute un des moins connu des visiteurs.
Cependant, ses vieux murs chargés d'histoire sont aujourd'hui le siège du Consorcio de Museos de la Comunidad Valenciana (association des musées de la région de Valence). Son nouveau directeur, José Luis Pérez Pont, a pris le pari d'innover et de redonner vie à cet ancien couvent transformé en espace culturel et d'exposition, avec une programmation audacieuse dont l'événement le plus spectaculaire aura lieu samedi 21 octobre avec la célébration du Sona el Deleste.
Une alliance entre moderne et ancien
La rencontre entre le patrimoine culturel valencien et la musique pop-rock ce samedi va être « historique et s'inscrit dans la lignée de ce que nous avions planifié : ouvrir le Centre del Carmen à des projets culturels contemporains » a expliqué José Luis Pérez Pons. Le jeune directeur se réjouit que le Centre puisse servir de plateforme de visibilité à ce type de projets remarquables qui prennent vie à Valence.
Quique Medina Crespo, un des organisateurs, a encore du mal à croire que ce rêve soit sur le point de devenir réalité. C'est sans trop d'espoir que lui et ses associés (Iñaki Villagra, Quique Borrás et Jesús Santos) avaient présenté leur projet au Directeur du Centre del Carmen: un marathon de neuf heures de musique consécutive, de 11h à 20h. Une proposition électrique et électrisante que José Luis a reçu avec enthousiasme et qualifié « d'expérience musicale pour se délecter, sans hâte, dans un lieu si spécial comme l'est ce cloître gothique ».
Quique Medina nous raconte son projet
Lepetitjournal Valence : Tout d'abord, félicitations pour cette 6ème édition du festival, qui s'est imposé comme une référence pour la musique indépendante. Comment est né ce projet?
Quique Medina : Cela faisait longtemps qu'on avait envie de créer quelque chose de différent, loin des propositions communes des macro-festivals. On voulait une programmation très soignée, avec des groupes internationaux, nationaux et régionaux mais tout en retrouvant l'intimité des petites salles, quelque chose de plus familier.
En parlant de programmation internationale, il semble qu'à Valence il y ait une certaine nostalgie d'un passé glorieux au niveau culturel, une époque où les plus grands noms s'affichaient dans les salles valenciennes. Est-ce vrai ?
C'est totalement vrai. J'étais assez jeune à cette époque mais il y a énormément de documents qui le prouvent. Et puis la ville s'est retrouvée sans grandes salles à la hauteur de ces évènements. Maintenant les choses sont différentes, il n'y a peut-être plus de macro-concerts mais on reçoit encore de grands noms, le format est différent, plus intime. Mais il ne faut pas oublier que de nombreux centres culturels ont vu le jour ces derniers temps.
Le Carmen est un quartier mythique. C'est une satisfaction pour vous d'y organiser cet évènement?
On a passé énormément de temps dans ce quartier mais aussi à Benimaclet et Ruzafa. Avant, Valence fonctionnait par quartiers, les gens sortaient dans un quartier déterminé et n'en sortaient pas vraiment. Aujourd'hui, les gens bougent plus, tout est plus connecté. Maintenant, pouvoir organiser le Sona el Deleste dans ce cloître, dans ce cadre unique, c'est un rêve. C'est important la transversalité des arts.
La programmation des deux événements est de premier choix. Les entrées du festival ont un prix tout à fait abordable et le prélude Sona el Deleste dans un cadre exceptionnel est gratuit. C'est encore possible d'allier qualité et un prix raisonnable pour le public ?
C'est possible mais difficile. D'ailleurs après six éditions, on ne gagne pas encore d'argent, mais ce n'est pas non plus notre but premier. On veut avant tout profiter et faire profiter le public.
Il semblerait que la variété française des années 60 ait eu une certaine influence dans l'univers de la pop en Espagne, c'est vrai?
Tout à fait, même si personnellement j'ai toujours été plus axé sur la musique anglo-saxonne.
Il y a des référents français évidents comme Serge Gainsbourg.
Je me suis également rendu compte que beaucoup de groupes anglo-saxons que j'aimais avaient de nombreux groupes français dans leurs références.
Est-ce qu'il y a des artistes francophones que vous aimeriez voir dans une édition future du festival?
Il y en a déjà eu un ! Exsonvaldes, un groupe parisien. Après, quitte à rêver on aimerait bien inviter les versaillais de Phoenix ou Sébastien Tellier, mais je ne crois pas que notre budget le permette ! (rires)
Pouvez-vous nous expliquer d'où vient le nom du festival Deleste?
C'est un jeu de mot qui renvoie à « céleste », ce bleu clair et lumineux comme le ciel de Valence. Cela fait également référence à la position géographique de la ville qui se situe à l'est du pays, c'est le festival de l'est, Deleste.
On mise de plus en plus sur des évènements en journée, au soleil, sous le ciel bleu. En tant qu'organisateurs on a mûri et puis cela permet de partager sa passion pour la musique avec ses enfants.
Quand on est parent on n'a pas forcément envie de les emmener uniquement à des spectacles réservés aux enfants, on a envie de partager nos goûts avec eux, de les leur transmettre.
C'est pour cela que Sona el Deleste inclut également le Deleste Kids, oùles enfants peuvent assister aux concerts avec leurs parents et il y a aussi des activités rien que pour eux.
Vous portez un sac de la Marina de Valencia. Est-ce que la Marina pourrait-être le prochain théâtre de vos aventures?
Pour le moment on va vivre et profiter de cette édition dans ce cloître gothique. La Marina, ça me paraît un peu compliqué mais c'est une idée que je n'exclus pas ! (rires)
Cet événement coïncide avec le circuit Intramurs qui mettra en lumière les disciplines artistiques les plus avant-gardistes dans le quartier du Carmen qui ce weekend sera définitivement l'épicentre de la culture. L'occasion est idéale pour découvrir ce joyau chargé d'histoire qu'est le cloître gothique tout en s'amusant et en se déhanchant.