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UNIVERSITE - Retour en classe

Toulouse, Rennes et Nantes, les trois derniers bastions anti-CPE, ont presque totalement cesséla résistance hier. Une àune, les universités reviennent doucement àla normale, malgrédes dégâts importants et onéreux

Retour difficile pour les étudiants de Nantes dans une fac vandalisée (Photo: AFP)

Après plus de deux mois de blocage par les étudiants anti-CPE, les trois dernières universités résistantes prennent doucement le chemin du retour àla normale. Nantes, Toulouse et Rennes, siège des plus virulentes manifestations contre le contrat première embauche, ont même repris une partie des cours hier, pour la plus grande joie des étudiants anti-blocage.
L'occupation de la fac de Nantes a cessédans la nuit de lundi àhier lorsque la quinzaine d'irréductibles qui y logeaient a étéévacuée par les vigiles àtrois heures et huit heures du matin. A Rennes 2, les derniers partisans du blocage avaient étéévacués vendredi soir et les choses s'étaient stabilisées bien que l'universitéait fait l'objet d'une fermeture administrative jusqu'àhier matin par crainte d'incidents entre pros et anti-blocage. La facultéde Toulouse 2 devrait quant àelle rouvrir ce matin, tandis que Toulouse 3 (Sciences) restait "perturbée", sans pour autant être bloquée.
Hier, 51 des 84 universités bloquées jusqu'àlundi étaient encore en vacances de Pâques, mais dans 31 des 33 universités qui ne sont pas en congés, la situation était redevenue àpeu près "normale".
Dommages collatéraux
L'apaisement dans les universités ne s'est pas fait sans mal. Des graffitis sur les murs énonçant des slogans tels que "Vivre libre ou bien crever", "No pasaran"ou "Je bloque des gens et je suis content"et des sous-sols vandalisés par les squatteurs y ayant installéleur quartier général figurent parmi les stigmates coûteux, conséquences de plus de deux mois de blocus improvisédans les locaux universitaires.
François Resche, le président de l'universitéde Nantes, évalue par exemple le coût des réparations dans son établissement entre 40.000 et 50.000 euros. Une vingtaine de personnes travaillant dans l'universitéétaient mobilisées hier dans la préfecture de Loire Atlantique pour nettoyer au plus vite les locaux, parfois aidés par des étudiants écoeurés de voir leur école ainsi détruite.
Pendant ce temps, dans les salles àpeu près épargnées des étages supérieurs, les premiers cours reprenaient peu àpeu. Mais il va falloir encore un peu de temps avant que les choses reprennent leur cours habituel.
Dominique SALOMON. (LPJ) 19 avril 2006

Quelques irréductibles
Certains étudiants ne se contentent pas du retrait du CPE par le gouvernement. La coordination nationale étudiante réunie àNancy a votédimanche un élargissement des revendications. Environ 200 étudiants venus de 31 universités étaient présents. La coordination considère essentiel de faire reculer le gouvernement davantage encore sur le thème de la précarité. Plusieurs journées d'action ont étédécidées au cours de cette réunion. Une première hier pour dénoncer la loi sur l'Egalitédes chances dans son intégralitéet le projet de loi sur l'immigration;une autre le 25 avril "contre la répression"et pour demander l'amnistie des personnes mises en examen au cours des manifestations et dénoncer l'intervention des forces de police dans les universités;et une dernière le 1er mai, pour une "journée de convergence avec les salariés". (LPJ ? 19 avril 2006)

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