

Souvent imité, jamais égalé, le festival de Sanremo bat son plein. Ce grand rendez-vous médiatique de la chanson italienne a permis de découvrir d'innombrables talents Depuis quelques années pourtant, il semblait s'essouffler. La 59e édition, celle de la dernière chance, pourrait cependant révéler quelques surprises
Chaque année, le phénomène Sanremo commence avant l'heure. Au cours des mois qui précèdent le festival (cette année, du 17 au 21 février au Théâtre Ariston de Sanremo), débats et polémiques remplissent les chroniques des journaux. Tout est passé au crible, du choix du directeur artistique et du présentateur à celui de ses assistant(e)s, en passant par les décisions prises dans le domaine proprement artistique. Polémiques et paillettes, c'est le lot de tout festival de Sanremo qui se respecte ! On en parle, on en reparle, on interroge, on s'interroge? Ces critiques font partie du spectacle, elles le font vivre. Cette année, comme de coutume, impossible d'y échapper ! Deux tempêtes très différentes, l'une "artistique"et l'autre financière, ont secoué le temple de la chanson italienne. La première tourne autour d'une chanson au titre contesté, Luca era gay, du chanteur Povia, vainqueur du festival 2006. Le titre et le refrain mis en cause racontent l'histoire de Luca qui "era gay e ora sta con lei"("Luca était homosexuel, désormais il est avec elle") : un homosexuel "repenti", "guéri"et heureux : il n'en fallait pas plus pour qu'une bataille médiatique extrêmement virulente se déclenche ! Dans un genre très différent, la participation de l'acteur Roberto Benigni, réputé pour ses actions d'éclat lors de ses apparitions publiques, a fait couler beaucoup d'encre : cette fois, c'est son cachet d'un montant de 350.000 euros qui est pointé du doigt. La tourmente n'a d'ailleurs pas épargné Paolo Bonolis, présentateur et directeur artistique du festival, qui touchera pour sa part un million d'euros. Mais au-delà de ce spectacle dans le spectacle, le défi de la 59e édition est de taille : c'est l'existence même du festival qui est mise en cause.
Un premier bilan positif
Au cours des dernières années, la fuite des téléspectateurs s'est accélérée. Jamais, de mémoire de festival, l'audimat n'avait été aussi bas qu'en 2008? Avec une moyenne de 36,46 % de part d'audience pour la première soirée, qu'il semblait loin, le temps où le festival réunissait plus de la moitié des téléspectateurs du Bel Paese devant leurs postes ! Fabrizio Del Noce, directeur de la chaine italienne Rai1 qui retransmet chaque année le festival, l'a donc déclaré à plusieurs reprises : le destin du festival sera scellé si, cette année, le succès n'est pas au rendez-vous. Pour éviter la fin d'un mythe, rien n'a été négligé depuis mardi dernier. Autour du concours qui met en compétition les grands noms de la chanson italienne (catégorie Artisti) et celui des révélations (catégorie Proposte), les personnages célèbres appartenant au monde du spectacle se suivent et ne se ressemblent pas, pour la plus grande joie des téléspectateurs et des chroniqueurs. Interminables, les soirées se prolongent au moins jusqu'à 1h00 du matin. Et, surprise ! Les résultats sont au rendez-vous : le festival n'aurait-il pas dit son dernier mot ? Pour la soirée de mardi, par
Le succès de cette année est en partie lié au charisme de Paolo Bonolis, présentateur et directeur artistique du festival (image capturée à la télévision)
Christine CORREALE. (www.lepetitjournal.com ? Turin) vendredi 20 février 2009