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Une escapade dans la forêt de Totoro près de Tokyo

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Écrit par Chloé Levray
Publié le 2 juillet 2018, mis à jour le 3 juillet 2018

Emblème des studios Ghibli, ce voisin, dont le nom est aussi attendrissant que son corps de nounours, vivrait à quelques kilomètres de rail de la capitale japonaise, là où les champs et les arbres remplacent les buildings tendus vers le ciel. Quelque part, niché dans la forêt dont il est l’un des esprits légendaires, il se pourrait que les visiteurs curieux l’aperçoivent au détour d’un sentier…

 


Un lieu d'inspiration

 

Totoro, avec son ventre rebondi, ses moustaches rigolotes et ses grands yeux fixes, n’est plus à présenter. Accompagné de ses petits disciples bleu, blanc et des noiraudes (petites boules de suie auxquelles Hayao Miyazaki a donné une âme), il est sans conteste le souvenir d’enfance le plus doux de toutes les générations qui le connaissent depuis son apparition sur le petit écran en 1988. Mon voisin Totoro (Tonari no Totoro), film d’animation qui en fait toute sa célébrité, se dévoile comme une véritable ode à la nature et à l’enfance - retraçant la rencontre de Mei et Satsuki avec ce maître de la forêt, et se veut certainement beaucoup plus autobiographique que tous les films suivants. Hayao Miyazaki révèle en filigrane dans les paysages qu’il dessine les lieux de son enfance. Car la forêt de Totoro existe bel et bien, et c’est dans cet écrin de nature que le réalisateur a trouvé l’inspiration pour donner un lieu de vie à sa créature. Enfant, il se plaisait à fouler la terre de ces bois, non loin de sa maison, à se balader entre les arbres couverts de mousse, dans ces bosquets où les arbustes s’alignent en droites rangées. Plus tard, dans les années 1990, Miyazaki se dresse en fervent défenseur de cette nature, s’opposant aux projets de construction et d’urbanisation qui la rongent toujours un peu plus. Et c’est ce qui caractérise certainement le mieux Miyazaki : s’impliquer dans notre réalité comme il implique ses valeurs et ses sentiments dans chacune de ses œuvres. L’écologisme en est une, si ce n’est la plus importante d’entre elles, aux côtés des valeurs féministes qu’on lui attribue par sa volonté de dessiner des héroïnes fortes et libres dans leurs choix. 


Ainsi, pour éviter que le béton ne coule sur la terre de sa tendre forêt, le réalisateur, sensible, fait don de 300 millions de yens (soit 2,5 millions d’euros) pour assurer la sauvegarde des lieux au cours des années 1990. Parallèlement, il créé la Totoro no Furusato (ou Fondation du lieu de naissance de Totoro) dont le but est d’agir pour la protection de la forêt et de ses environs. Grâce aux efforts des différents contributeurs et à ces investissements en matière de protection de la biodiversité, la fondation s’est vue récompenser en 2002 par le « Prix Environnement pour demain – Prix spécial pour le patrimoine forestier » ainsi qu’une enveloppe, attribués, tous deux, par la Société Asahi Shimbun. Des fonds qui ont servi à l’achat de matériel d’observation de la nature mis à disposition de groupes d'écoliers. Aujourd’hui, ce sont 5700 m² de forêt qui restent préservés grâce à ce programme. 

 

forêt totoro


Visiter la forêt de Totoro près de Tokyo

 

A une heure de train d’Ikebukuro, la forêt de Totoro domine la colline de Sayama, entre Higashi-Murayama et Tokorozawa, dans la préfecture de Saitama. Facile d’accès, elle se rejoint via la Seibu Ikebukuro Line, avec changement en cours de route pour la Seibu-Sayama Line à la station Nishi Tokorozawa. Arrivé à la gare Seibukyujo-Mae, votre point de chute, il ne reste plus qu’à parcourir un petit quart d’heure de marche pour entrer dans la forêt. Vous voilà alors dans les feuillages, vous n’avez plus qu’à vous laisser bercer par l’atmosphère paisible des lieux, à la recherche d’un Totoro entre les arbres. N’oubliez cependant pas d’amener votre bombe anti-moustique, car dans les sous-bois, ils sont sacrément voraces ! De l’autre côté de la colline, à une vingtaine de minutes de marche, il est également possible de visiter la maison traditionnelle des Kurosuke, dont le bois est marqué par un siècle de travail. C’est cette maison qui aurait donné leur nom aux petites noiraudes (appelées susuwatari en japonais) qui accompagnent Totoro dans la forêt et Chihiro lors de son merveilleux voyage. C’est également dans cette maison que vous pourrez trouver Totoro, assis au coin de l’âtre… Attention toutefois, elle n’est ouverte que le mardi, le mercredi et le samedi de 10h à 15h (elle est malheureusement fermée pendant les vacances et les jours fériés). 

La forêt est assez petite, mais au-delà de cette balade, c’est tout le chemin qui y mène qui participe tout autant à nous plonger dans l’univers du film : les rizières, les champs de blé et les maisons éparpillées de part et d’autre de petits potagers. Aucun doute, vous retrouverez les chemins parcourus par Mei et Satsuki ainsi que toute la magie qui se dégage de la campagne japonaise, un petit coin préservé de l’agitation rocambolesque de la capitale. N’hésitez pas à vous poser quelques instants sur les rives du lac Sayama, un havre de paix après une balade en forêt !

 

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