Le président américain se veut chaque jour un peu plus être le gendarme du Monde. Un gendarme militaire, diplomatique et commercial. Sa méthode du moment consiste à mêler les disciplines.


Décidément, Donald Trump est sur tous les fronts. À peine un traité de paix engagé, discuté ou signé, il remonte dans Air Force One pour aller négocier ou signer ailleurs. Alors que les dirigeants thaïlandais et cambodgiens devraient signer un accord de paix, le 26 octobre, à l’occasion du Sommet des dirigeants de l’ASEAN, à Kuala Lumpur, le ministre malaisien des Affaires étrangères annonce que le président américain assistera à la cérémonie. De son côté, Washington ne confirme pas mais le déplacement serait en préparation. Une omniprésence américaine sur toutes les terres de conflit qui peut parfois surprendre mais qui, surtout, ajoute parfois aux complexités locales des impératifs internationaux.
Pas de paix, pas d’avancée dans les négociations commerciales avec les États-Unis
Ainsi l’administration Trump fait-elle de la résolution du conflit frontalier une condition de ses négociations commerciales avec les deux belligérants. « Pas de paix, pas d’avancée », dit-elle en substance. Ce que confirme le Premier ministre thaïlandais, lorsqu’il explique que « les États-Unis ont utilisé le différend frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge pour négocier avec le gouvernement ». L’accord avec le Cambodge qui était déjà une priorité de sécurité devient une priorité économique, à l’heure où la Thaïlande essaie tant bien que mal de relancer son économie.
Les quatre préalables à un accord sont toujours là
Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères se rendra en Malaisie dès le 17 octobre afin de préparer l’accord et réitérera les quatre préalables inlassablement martelés par son pays : retrait des troupes cambodgiennes et des mines terrestres, répression des opérations de cyberescroquerie qui ciblent les Thaïlandais et retour de leur côté de la frontière des Cambodgiens installés du côté thaïlandais. Sihasak Phuangketkeow marche sur des œufs car il se doit d’être inflexible sur ces quatre points, obtenir des résultats les concernant, et s’assurer qu’un accord sera bien trouvé pour s’attirer les bonnes grâces de Washington.
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