Alors qu’un sixième soldat thaïlandais a sauté sur une mine depuis début juillet, y laissant une jambe, les dirigeants militaires des deux pays tentent de dessiner un avenir meilleur pour chacun.


Il s’appelle Adisorn Foinklang, soldat du 1er bataillon du 23ème régiment d’infanterie de l’armée thaïlandaise. Ce mercredi 27 août après-midi, près des ruines du temple de Ta Kwai et de la frontière avec le Cambodge, dans la province de Surin, il a marché sur une mine terrestre. L’explosion a arraché la partie inférieure de sa jambe droite. Il est le sixième soldat thaïlandais blessé de la sorte depuis le début du conflit frontalier au mois de juillet. À plusieurs reprises, la Thaïlande a accusé le Cambodge d’avoir posé de ces mines terrestres antipersonnel sur son territoire, en violation des traités internationaux et de l’accord de cessez-le-feu signé entre les deux parties à Kuala Lumpur. Pour porter ses accusations, le royaume a montré que les mines trouvées étaient de fabrication russe récente et n’étaient donc pas des vestiges de conflits passés.
Le déminage comme priorité
À peu près au même moment, les commandements militaires thaïlandais et cambodgien signaient onze accords, lors d’une réunion du Comité régional des frontières. Parmi les principaux engagements pris, on trouve bien sûr le maintien de la paix. Mais les deux parties s’engagent aussi à éviter les provocations et à renforcer leur coopération. Deux priorités en la matière : la répression des escroqueries transfrontalières et… le déminage. L’histoire bégaie parfois.
« Renforcer la confiance par un dialogue accru »
Ce qu’il faut retenir de cette série d’accords c’est bien la volonté, au moins affichée, de travailler, si ce n’est main dans la main, en tout cas en bonne intelligence. La promesse a été faite de maintenir une communication ouverte entre les unités militaires et les commandements régionaux, d’éviter les provocations de la part des soldats ou des civils et de « renforcer la confiance par un dialogue accru ». Et voici peut-être l’engagement le plus important, à savoir que le deux parties ont convenu de s’abstenir de diffuser de fausses informations susceptibles d’enflammer l’opinion publique ou d’intensifier les hostilités. Les paroles sont belles. Attendons leur transformation en actes.
Que la frontière redevienne « pacifique et stable »
Pour y parvenir, la décision de principe a été validée de créer un nouveau groupe de coordination qui relie les commandants des frontières, les officiers de liaison et les unités opérationnelles. En attendant son officialisation, les réunions hebdomadaires sur le format actuel sont reconduites.
Point central pour l’avenir, le déminage conjoint est fortement encouragé par la Thaïlande, tandis que le Cambodge n’a pas encore fait connaître sa position finale sur le sujet. Le Comité général des frontières, qui rassemble décideurs civils et politiques, devra se positionner. On l’attend aussi sur les questions, en principe approuvées, de coopération contre les crimes transnationaux, notamment le trafic de drogue, la contrebande d’armes, la traite des êtres humains et les escroqueries en ligne menées par les fameux gangs de centres d’appels.
En conclusion, la Thaïlande souhaite pouvoir garantir que la frontière est redevenue « pacifique et stable ».
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