Des billets d’avion gratuits, ça fait écrire, un ancien Premier ministre acquitté aussi. Malgré tout, il restait de la place pour nous présenter deux Français heureux à Chiang Mai et parler salles de cinéma thaïlandaises.


La Thaïlande veut offrir 200 000 billets d’avion gratuits pour attirer les touristes étrangers
Vous imaginez bien que toute la presse française en a parlé, notamment Ouest France et Le Figaro. « Après une année 2024 en demi-teinte avec seulement 20,8 millions de visiteurs en août (une baisse de 7% par rapport à l’année précédente), la Thaïlande sort l’artillerie lourde, explique le quotidien régional. Le gouvernement prépare une opération séduction massive qui pourrait révolutionner le tourisme dans le royaume : distribuer 200 000 billets d’avion domestiques gratuits aux voyageurs internationaux entre septembre et novembre 2025.
Le programme « Buy International, Free Thailand Domestic Flights » fonctionne simplement : tout touriste achetant un billet international pour la Thaïlande via les compagnies participantes ou les agences en ligne recevra automatiquement un vol aller-retour intérieur avec 20 kilos de bagages. Une première mondiale par son ampleur, même si le Japon avait testé un dispositif similaire plus tôt dans l’année pour désengorger Tokyo et Kyoto.
Atteindre les 40 millions de visiteurs annuels en Thaïlande
Objectif pour le royaume : atteindre la barre symbolique des 40 millions de visiteurs annuels, chiffre frôlé mais jamais dépassé. « Le ministre Sorawong Thienthong défend un budget de 700 millions de bahts pour financer l’opération, avec une subvention gouvernementale de 3 500 bahts par billet aller-retour sur les lignes intérieures du pays. Six transporteurs nationaux participent : Thai Airways, Thai AirAsia, Bangkok Airways, Nok Air, Thai Lion Air et Thai Vietjet. Le dispositif exclut les voyageurs ayant déjà réservé leurs billets – seules les nouvelles réservations sont éligibles. »
Faire découvrir aux touristes de nouvelles régions de Thaïlande
Autre objectif de l’opération, rappelé par les médias français, désengorger Bangkok et Phuket pour « orienter les touristes vers dix-huit provinces prioritaires : Chiang Rai, Mae Hong Son, Nan, Sukhothai, Phrae, Lampang, Satun, Trang, Nakhon Si Thammarat, Nong Khai, Udon Thani, Loei, Nakhon Phanom, Chanthaburi, Trat, Prachinburi et Sa Kaeo. Ces « Hidden Gems » connaissent déjà un boom : Lampang a doublé ses arrivées internationales début 2024. Parmi ces pépites, Koh Kradan dans la province de Trang vient d’être sacrée plus belle plage mondiale 2025. Sans routes ni résidents permanents, l’île reste un secret bien gardé. Même phénomène pour Khanom à Nakhon Si Thammarat, où les dauphins roses attirent les photographes, ou Chiang Dao au nord, avec ses grottes illuminées et sources chaudes à une heure de Chiang Mai. »
Dernière information : « les Français représentent une cible stratégique : troisième marché européen avec 720.806 visiteurs en 2024, ils ont presque retrouvé leurs niveaux d’avant-Covid. Les autorités comptent sur ce programme pour séduire les voyageurs des États-Unis, Canada, Australie, Singapour, Inde et Japon – marchés identifiés comme prioritaires pour atteindre l’objectif historique de 40 millions de visiteurs. »
Thaksin Shinawatra acquitté

Le Monde, la Croix, l’Opinion et à peu près tous leurs confrères ont annoncé et commenté l’acquittement de l’ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra, accusé de crime de lèse-majesté. « Le milliardaire âgé de 76 ans était passible de quinze ans d’emprisonnement. Il reste poursuivi pour des soupçons de traitement de faveur lorsqu’il purgeait une peine pour corruption et abus de pouvoir », rappelle le quotidien du soir.
« Le tribunal a rejeté les accusations portées contre Thaksin, estimant que les preuves présentées étaient insuffisantes », a déclaré à la presse son avocat, Winyat Chatmontree. « Sortant tout sourire du tribunal, poursuit Le Monde, le milliardaire s’est borné à dire que l’affaire, liée à des propos rapportés en 2015 par un média sud-coréen sur le coup d’Etat qui a entraîné l’éviction de sa sœur et ancienne première ministre, Yingluck, avait été « classée sans suite ». La presse n’est pas autorisée à communiquer de manière détaillée les propos reprochés à l’accusé, sous peine de risquer de tomber elle-même sous le coup de la loi thaïlandaise en matière lèse-majesté, qui interdit toute critique du roi Maha Vajiralongkorn et de sa famille. »
David Baudouin, le Sundgauvien qui fait voyager les touristes français en Thaïlande

C’est le quotidien régional l’Alsace qui s’intéresse à lui. Le Sundgau est également appelé Sud-Alsace. « David Baudouin a toujours aimé l’Asie. Après deux vies professionnelles qui l’ont conduit par-delà les océans sur plusieurs continents, le quadragénaire a posé ses baluchons pour de bon à Chiang Mai, dans le Nord de la Thaïlande, où il a ouvert une agence de tourisme francophone. « Mon premier voyage en Thaïlande , c’était en 1997 pour une semaine de vacances », se souvient-il. L’Alsacien a alors 20 ans et vient d’intégrer la Marine nationale. « J’avais envie de trouver un métier qui me permette de vivre, de gagner un salaire, et de voyager. Chiang Mai, je l’ai découverte lors d’un circuit touristique. Je l’ai tout de suite aimée. À chaque fois, c’est toujours cette ville qui m’a accroché. »
C’est là qu’il rencontre un ancien légionnaire français avec qui il se lie d’amitié. Celui-ci tient une guest house avec son frère et organise quelques circuits touristiques. Il revient souvent mais la pandémie passe par là. « Ce n’est qu’en 2023, « quand [ils] ont vu que les touristes voulaient revenir en Thaïlande » que David Baudouin se lance. Il fonde avec son ami ex-militaire Emmanuel Pervé une nouvelle agence, baptisée Thai Trek Adventure, inspirée de ce que l’ancien légionnaire proposait auparavant. « On a repris pas mal d’activités, mais certaines ont dû être modifiées ; beaucoup d’endroits ayant fermé pendant le Covid », mentionne le Sundgauvien, aujourd’hui aux commandes de l’entreprise autour de laquelle gravitent une quinzaine de Thaïs. « On travaille avec des guides thaïs francophones, surtout pour nos circuits de trois ou quatre jours comme celui du Triangle d’or [NDLR : région montagneuse aux confins du Laos, de la Birmanie et de la Thaïlande], et avec des chauffeurs/accompagnateurs thaïs anglophones pour nos sorties à la journée », précise le chef d’entreprise. »
C’est clair, son avenir s’inscrit ici. « Installé depuis bientôt deux ans, depuis l’ouverture de son agence de tourisme, à Chiang Mai, David Baudouin a trouvé sa place au pays du sourire, conclut le quotidien. « Ici, tous les gens sont zens et sympas, ça se passe bien. Et c’est agréable de travailler et de vivre dans un tel environnement », assure-t-il. La distance avec ses proches en Alsace et ses parents à Altkirch ? Comme le décalage horaire, elle existe mais se gère. Les réseaux sociaux et les appels vidéo, inexistants lors de son premier voyage il y a vingt-huit ans, rendent le manque plus doux et acceptable. Cet « amoureux de la Thaïlande » l’assure : « Ça m’a pris du temps, je ne suis pas venu ici sur un coup de tête. Je ne suis pas près de bouger ! » »
Un rugbyman français heureux à Chiang Mai

Autre Français à Chiang Mai, autre passion à découvrir, cette fois sur lerugbynistere.fr. « Des terrains de Dreux à ceux de Phuket, Arnaud a vécu le rugby partout où il est passé. Installé à Chiang Mai, il raconte son parcours et l’ambiance unique de l’ovalie en Thaïlande. À 52 ans, Arnaud, ingénieur mécanicien installé à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande, a toujours eu un ballon ovale dans un coin de la tête. Ancien demi de mêlée formé en Île-de-France, passé par Dreux, Yerres ou encore Montargis, il nous raconte comment le rugby l’a accompagné de la France à l’Asie du Sud-Est, et pourquoi il continue à en écrire de nouvelles pages, ballon en main… mais version touch rugby. »
Arnaud raconte ses débuts, sa vue de rugbyman en France puis ses premiers pas en Asie. « C’est en 2009 qu’il découvre la Thaïlande, pays de sa future épouse. Après une proposition professionnelle en 2019, le couple s’installe définitivement à Chiang Mai. « Lors de notre départ de France, nous vivions à Mérignac depuis 3 ans ou je jouais au rugby avec l’équipe corporative de mon entreprise. » Rapidement, Arnaud reprend contact avec le rugby grâce au Chiang Mai Cobras Rugby Club. Plus question de plaquages – une rupture des ligaments l’a calmé – mais le touch rugby à 6 sur demi-terrain lui offre une nouvelle manière de vibrer. « Cette pratique permet de toucher le ballon, de développer un jeu d’action, sans les plaquages, les contacts plus ou moins violents. »
« « L’atmosphère du club me fait penser à celui d’un petit club régional, type Bazas, d’où je suis originaire », explique Arnaud. Sur le terrain, environ 60 % d’expatriés pour 40 % de Thaïlandais. Autour d’une bière, ça chambre dur lors du Tournoi, surtout quand l’Angleterre perd… Les terrains ? Des stades universitaires parfaitement tracés ou, plus modestement, de petits rectangles de foot en extérieur. Si beaucoup de moments forts jalonnent son aventure, un souvenir reste gravé : la victoire des Bleus à Twickenham en 2023. « Nous étions dans un bar rempli d’expats, les Anglais venaient de prendre une leçon et même les Australiens et Néo-Zélandais saluaient la performance », se rappelle Arnaud. Cette soirée a été extraordinaire, pour nous, les Frenchies. » Comme un parfum de communion rugbystique qui dépasse les frontières. »
La Thaïlande saurait comment remplir ses salles de cinéma

On termine avec un mot de cinéma ou quand LCI prend la Thaïlande pour exemple. Si 2024 a été une année record en France, 2025 à moins bien démarré au premier semestre. On n’a pas tous les ans Un Petit truc en plus et Le Comte de Montecristo a proposer aux cinéphiles… Mais peu importe les sorties de la semaine, on peut tout de même attirer en salle nous explique la chaîne info. « La Thaïlande, elle, ne mise pas uniquement sur la programmation pour attirer les spectateurs. Le pays a mis en place de nouvelles options au sein de ses cinémas. Certains ont remplacé les fauteuils inconfortables par des lits. Autre option : la formule avec un repas gastronomique et des snacks à volonté. » Certes mais, à ce jour, je n’ai encore jamais vu de salle comble en Thaïlande. Peut-être ne vais-je pas voir les bons films, ou pas à la bonne heure…
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