Édition internationale

Pouvoir inquiété, drogues, Koh Lanta, la Thaïlande est dans la presse française

La presse française, ces derniers jours, est notamment revenue sur l’énorme saisie de méthamphétamine sur un bateau en Thaïlande et, plus glamour, sur les charmes du pays, notamment encouragés par la télé. Elle nous a aussi rapporté une expérience très surprenante.

Revue de presse sur fond de clavierRevue de presse sur fond de clavier
Écrit par Franck STEPLER
Publié le 30 juin 2025, mis à jour le 1 juillet 2025


 

Mais on commence avec quelques mots des manifestations de samedi dernier à Bangkok. « En Thaïlande, des milliers de manifestants réclament le départ de la première ministre », a très clairement titré La Croix. Et de poursuivre : « Samedi, des milliers de personnes ont manifesté à Bangkok, réclamant la démission de la première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra, accusée d’être incapable de protéger la souveraineté du royaume. » Reprenant le chiffre de 20.000 manifestants, le quotidien catholique met en avant le fait qu’on pouvait lire un peu partout ces quelques mots tirés de l’hymne national : « les Thaïlandais aiment la paix mais n’ont pas peur de la guerre. »

 

Je suis ici pour protéger la souveraineté de la Thaïlande

Manifestation Bangkok

 

Notre Temps, le magazine qui s’adresse aux personnes âgées avance le chiffre plus modeste de 4.000 manifestants, un cortège selon lui composé de nombreux seniors, d’anciennes « chemises jaunes » qui penchent plutôt du côté de la monarchie et de l’armée, qui voient d’un mauvais œil cette « jeunette » ne pas défendre le pays comme elle le devrait. « Je suis ici pour protéger la souveraineté de la Thaïlande et pour dire que la Première ministre est inapte », a déclaré à l’AFP Seri Sawangmue, un manifestant de 70 ans qui a voyagé toute la nuit en bus depuis le nord du pays pour assister à l'événement. « Après avoir entendu l'appel qui a fuité, j'ai su que je ne pouvais pas lui faire confiance. J'ai vécu de nombreuses crises politiques et je sais où cela nous mène. Elle est prête à renoncer à notre souveraineté ».

 

Une douzaine de putschs réussis en Thaïlande depuis 1932

 

Et Notre Temps conclut avec le programme des réjouissances à venir pour la famille Shinawatra. « La semaine prochaine, la dirigeante et son père Thaksin vont faire face à des batailles judiciaires qui pourraient rebattre les carte du paysage politique thaïlandais. Mardi, la Cour constitutionnelle décidera si elle doit se saisir d'une pétition de sénateurs demandant sa destitution pour manque de professionnalisme.

Le même jour, son père sera jugé pour des accusations de lèse-majesté liées à des remarques faites il y a dix ans à des médias sud-coréens.

Une douzaine de putschs réussis depuis la fin de la monarchie absolue en 1932 a cimenté la place de l'armée dans le cœur de la vie politique thaïlandaise, laissant planer en permanence l'hypothèse d'une intervention si le gouvernement en place allait contre ses intérêts. »

 

2,4 tonnes de méthamphétamine dans de faux sacs de farine de maïs

 

Paris Match, pour sa part, revient sur ces plus de deux tonnes de méthamphétamine saisies à bord d’un bateau de touristes. « En Thaïlande, les autorités ont intercepté un bateau chargé de 2,4 tonnes de méthamphétamine dissimulées dans de faux sacs de farine de maïs. Une saisie record estimée à plus de 85 millions d’euros », précise l’hebdomadaire.

Rappelons que huit hommes ont été interpellés alors qu’ils tentaient de faire passer les cristaux hors du pays. « Le gouvernement prend très au sérieux la lutte contre la drogue », a déclaré la Première ministre thaïlandaise lors d’une conférence de presse au cours de laquelle elle a félicité les équipes qui ont réalisé cette saisie.

 

Méthemphétamine saisie en Thaïlande

 

Une hausse des saisies de 24% en un an en Asie du Sud-Est

 

« Le « Triangle d’or », la triple frontière entre la Thaïlande, le Laos et la Birmanie (Myanmar) demeure un haut lieu de production de drogue, explique l’hebdomadaire, longtemps connu pour l’opium et l’héroïne, désormais supplantés par des drogues de synthèse plus faciles à produire à grande échelle. Dans un rapport publié le mois dernier, l’ONU alertait sur une flambée du commerce illicite de drogues dans toute l’Asie du Sud-Est, avec un record de 236 tonnes de méthamphétamine saisies en 2024, soit une hausse de 24 % par rapport à 2023. »

 

Koh Lanta l’émission dope le tourisme à Koh Lanta l’île, même si elle n’y est plus tournée

 

Plus léger, Le Figaro raconte comment Koh Lanta est sortie de l’anonymat grâce au programme de télévision qui porte son nom. Même si l’émission est désormais tournée ailleurs, elle continue à orienter les téléspectateurs vers les ils de Thaïlande. C’est en 2001 que l’archipel de Mu Ko Lanta, situé au sud-ouest d’un pays, dans la province de Krabi, a accueilli la première saison de Koh-Lanta, donnant son nom au célèbre jeu télévisé. Depuis, le succès de l’émission de TF1 ne se dément pas.

 

Koh-Lanta est évocateur d’exotisme

 

Koh Lanta

 

Après la Thaïlande, elle a visité la Polynésie, le Vietnam et, cette année, les Philippines pour la vingt-septième saison et une finale qui a été diffusée la semaine dernière. « L’émission figure parmi les trois programmes préférés des Français, selon un sondage du magazine Diverto, précise Le Figaro. Et pour le pays d’accueil, c’est une formidable vitrine. «Koh-Lanta est évocateur d’exotisme», éclaire Julien Magne, directeur général d’Adventure Line Productions. Chaque année, «l’émission entraîne un regain d’intérêt pour la Thaïlande», analyse Vincent Moreau, directeur de l’agence francophone Odasie. Et pour cause, c’est au  Pays du sourire que tout a commencé. «La Thaïlande figure dans nos tops recherches», contextualise Guillaume Rostand, porte-parole du comparateur de voyage Liligo. »

 

À Koh Lanta, le nom de l’île est associé à celui de l’émission

 

Il est clair que, depuis plus de vingt-cinq ans, le seul nom de l’île a changé de dimension. Le Figaro poursuit. « «Les voyageurs francophones associent spontanément le nom de l’île à celui de l’émission», observe Vincent Moreau, directeur de l’agence Odasie. Située à moins de trois heures de route des aéroports régionaux de Trang et de Krabi, elle est reconnue pour offrir un contraste à mille lieues de Bangkok et de Phuket. Elle est d’ailleurs référencée sur Evaneos, la plateforme qui connecte voyageurs et agences locales pour des voyages sur mesure. «Nous essayons d’envoyer nos voyageurs dans des coins moins fréquentés». »

 

Totem Koh Lanta

 

Le totem emblématique de l’émission se dresse fièrement

 

Reste-t-il des stigmates des tournages sur place ? « Sur la plage de Kantiang Bay, à l’extrémité sud-ouest de l’île, le totem emblématique de «Koh-Lanta Thaïlande» se dresse fièrement, comme un gardien de cette aventure célèbre, précise le quotidien. Une fresque murale rend également hommage à la première saison en affichant les noms des candidats. Ce clin d’œil enchante les passionnés et inscrit durablement l’émission dans le décor. Malgré cet attrait médiatique, l’île à majorité musulmane conserve une atmosphère paisible. Elle attire familles et backpackers, mais aussi «les voyageurs cherchant un rythme plus lent et une atmosphère locale authentique». «Elle est plus connue pour son ambiance paisible, plutôt que pour les feux de camp», évalue le directeur d’Odasie. »

 

La Thaïlande, première destination de loisirs en Asie

 

Air journal, le magazine du transport aérien, fait lui aussi l’éloge du pays. « La Thaïlande mérite son surnom de « pays du sourire » pour son hospitalité, y explique-t-on. L’ancien royaume de Siam est la première destination de loisirs en Asie, offrant des kilomètres de plages de sable fin. Ses temples bouddhistes à Bangkok émerveillent par leur architecture et leur ornement coloré, tandis que ses sites historiques comme Ayutthaya et Sukhothai, plongent les visiteurs dans un riche passé. »

 

700.000 touristes français ont visité la Thaïlande en 2024

 

Touristes Thaïlande

 

La suite se passe en chiffres. « En 2024, la Thaïlande a accueilli environ 36 millions de touristes étrangers (contre 40 millions en 2019). La Chine a été le premier marché émetteur avec presque 7 millions de visiteurs, suivie de la Malaisie, de l’Inde, de la Corée du Sud et de la Russie. Environ 700.000 touristes français ont visité la destination l’an dernier, un chiffre qui marque une reprise significative du marché français par rapport aux précédentes années post-Covid. »

 

La Thaïlande paie le succès de son tourisme

 

Touriste Thaïlande

 

S’ensuit un panégyrique de toutes les destinations agréables à découvrir, du nord au sud du pays, des temple de Chiang Mai aux eaux turquoise des îles, en passant par les vestiges du Siam et les splendeurs de Bangkok. Le magazine, comme c’est souvent le cas depuis quelque temps, n’en oublie pas pour autant les problèmes d’image que rencontre le pays, que d’autres médias français ont déjà relayé. « La Thaïlande paie le succès de son tourisme : surfréquentation à Phuket, pollution à Bangkok et Chiang Mai, prostitution à ciel ouvert à Pattaya, etc. Des voyageurs rapportent une expérience moins satisfaisante, marquée par des services parfois décevants ou une impression de tourisme de masse. Aussi, le « pays du sourire », cherche à redorer son image, en misant sur un tourisme plus qualitatif, respectueux de l’environnement et des attentes des voyageurs. Plusieurs îles du sud, prisées pour leurs plages, sont temporairement fermées au public jusqu’en octobre 2025, pour protéger des écosystèmes fragiles. »

 

Une immersion authentique au cœur de la Thaïlande rurale

 

Paysage de l’Isan


Air journal conclue en montrant une rare connaissance du pays puisqu’il propose de s’éloigner du tourisme de masse en allant découvrir une région dont nous avons longuement parlé il y a quelques semaines. « Parallèlement, sont mises en avant des régions hors des sentiers battus comme l’Isan, la région agricole dans le nord-est thaïlandais, ou les provinces musulmanes du sud, frontalières à la Malaisie. Loin du tumulte de Bangkok et de Phuket, l’Isan dévoile un autre visage de la Thaïlande. La destination permet aux voyageurs curieux une immersion authentique au cœur de la Thaïlande rurale. Ici, le temps semble s’écouler d’une autre manière. Les rizières à perte de vue, ponctuées de troupeaux de buffles, offrent une sérénité sans égale. Les festivals, comme le Bun Bang Fai (fête des fusées) à Yasothon, mêlent musique, danses et rituels colorés. La sincérité désarmante des habitants, la cuisine épicée et les traditions encore bien vivantes font de l’Isan une destination privilégiée pour ceux qui souhaitent découvrir la « vraie » Thaïlande. »

 

Des poulets thaïlandais élevés au cannabis !

 

Terminons avec cette histoire étonnante rapportée par France Info. « Certains éleveurs thaïlandais nourrissent leurs poulets avec des restes de cannabis, constatant une meilleure santé des volailles et une viande plus tendre. » Tout a commencé à Lampang où un aviculteur s’est mis à cultiver du cannabis lorsqu’en 2022, cela est devenu légal. « Comme lui d'autres agriculteurs ont ainsi eu l’idée d’utiliser les restes de leur récolte pour nourrir leurs poulets, explique le journaliste. Deux méthodes sont utilisées. Certains infusent des feuilles de cannabis dans l’eau que boivent les volailles, d’autres mélangent la poudre à leur nourriture traditionnelle, à base de maïs et de céréales. »


Poulets se nourrissent

 

Des chercheurs de l’université de Chiang Mai valident l’expérience

 

Les poulets sont-ils « stone » ? « Les effets observés sont surprenants. Selon les agriculteurs, les poulets ne montrent aucun changement de comportement. Ils ne dorment pas plus que d’habitude et restent aussi actifs. Les quantités de cannabis sont en effet très faibles, et leur alimentation contient peu de THC (le composé psychoactif) et de CBD (aux propriétés anxiolytiques). Les poulets ne "planent" pas, mais semblent en meilleure santé. Ils tombent moins souvent malades, nécessitent moins d’antibiotiques, et leur viande est jugée plus tendre et moins grasse. » L’expérience est telle que des chercheurs de l’université de Chiang Mai l’ont validée et ont même publié sur le sujet. Le plus savoureux reste la conclusion de l’article. « En Thaïlande, les poulets élevés en plein air et au cannabis pourraient bien ouvrir la voie à une nouvelle approche de l’élevage plus respectueuse de la santé animale… et peut-être bientôt, de la nôtre. »

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